Fyctia
Skeeter - le premier jour
Ouah misanthropie, bonjour ! Cette femme est vraiment étrange. Je pensais avoir vu des personnes asociales, je crois avoir décroché le jackpot. Je note quand même qu’elle lit le New York Times, peut être que cette information me sera utile un jour, sait-on jamais.
Je rentre dans ma chambre et prépare mes affaires pour le lendemain. Ce sera ma première journée au New York Times ! J’ai tellement hâte de découvrir mon nouveau rédacteur en chef et mes nouveaux collègues !
J’ouvre mon dressing et choisi quelques affaires que j’éparpille sur le lit. Il me faudrait quelque chose de classique, je ne pense pas que mes sneakers colorées soient bien accueillis pour un premier jour. Peut-être pour le deuxième, on verra demain… Parce que oui, ma deuxième valise ne contenait que des sneakers, j’en suis fan !
Concentre toi Skeeter, qu’est ce que tu vas porter demain ?
Tailleur noir ? Vraiment très classique…
Jean ? Trop décontracté…
Jupe ? Pas avant de savoir avec qui je travaille…
Bon ok, tailleur noir, on ne va pas y passer la soirée. J’associe mon unique paire de chaussures féminines. Je mets tout ça sur la chaise, et range tout le reste. Voilà une bonne chose de faite ! Maintenant le réveil, il faut que je sois à l’heure ! N’étant pas très matinale de nature, j’en règle 7 sur mon téléphone, avec des sonneries différentes. Je pense que tout est prêt. Je m’installe dans mon lit et relis les informations que j’ai trouvé sur celui qui devrait être mon futur rédacteur en chef, afin d’être prête. Si j’en crois mes recherches, c’est un homme qui a fait toute sa carrière comme journaliste et est devenu au fil des années un incontournable du journal. Il y travaille depuis plus de 15 ans. Il parait qu’il laisse sa chance au sang neuf, ce qui est parfait pour moi.
Le lendemain matin, à 5h, mes réveils sonnent. Je hais les matins. Je file sous la douche et me prépare. Les chaussures à la main – évitons un accident dès le premier jour, je descends les 7 étages. J’ai étudié le plan du métro, pour ne pas passer pour une touriste. Je dois prendre le métro bleu ACE direction Downtown, jusqu’à la 42ème, ce qui devrait m’amener normalement dans la bonne avenue pour trouver le New York Times Building, qui est entre la 40 et la 41ème rue. Croisons les doigts pour que tout se passe bien. Sinon, Google Maps sera mon ami.
Après quelques minutes – ce métro est vraiment très rapide – je m’arrête devant un cart et me prends un bretzel. Je lève la tête en mangeant mon petit déjeuner lorsque je le vois. Un magnifique bâtiment avec l’écriture bien particulière du New York Times. Je reprends mon souffle… Et c’est parti ! New York Times, me voilà ! Je dégaine mon téléphone pour un selfie, que je posterai en story plus tard sur les réseaux.
Je franchis les portes et me retrouve dans un hall immense en parquet. Je me dirige vers l’accueil :
- Bonjour, j’ai rdv avec Paul Davis
- Monsieur Davis ne fait plus parti de la société, me répond l’hôte d’accueil.
- Pardon ? Mais j’avais rendez-vous avec lui, je viens d’être embauchée.
- Il s’est fait congédier hier, peut être que son remplaçant pourra vous recevoir, je vais voir avec lui.
J’attends, ébahie. J’espère que je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien…
- Monsieur Grodkowski peut vous recevoir dans 5 min, pendant 10 min.
Whhhaaaaaat mais c’est qui celui-là ?
- Euh très bien, je vous remercie.
Je regarde le badge de l’hôte : Fynn. Etrange de ne mettre que le prénom.
- Pourriez-vous regarder par ici et fixer l’objectif s’il vous plait ? me demande-t-il.
- Oui, où …
Et le flash retentit… OMFG. Ma mère me frappe mentalement pour avoir osé penser au mot commençant par F…
Fynn me tend mon pass, avec ma tête qui dit « où » … L’histoire de ma vie. J’espère que ce n’est pas cette photo qui sera associée à mes articles, si jamais je peux en publier ici.
- Michael Anderson va venir vous chercher et vous accompagner jusqu’à son bureau, m’annonce Fynn.
- Merci, je réponds.
- Bonne chance à vous.
- Je vais en avoir besoin…
Je déteste ça, ne pas être prête ! Non mais qui c’est ça, je n’ai jamais entendu parler de ce Harry Grodkowski ! C’est quand même incroyable ! Je ne sais même pas d’où il vient. Comment est ce qu’il peut être à ce poste si personne ne le connait ?
- Mademoiselle Phelan ?
- Oui, c’est moi.
Je me retourne face à un homme grand, blond aux yeux bleus, en costume bleu bien taillé qui sent le fric à plein nez. Je suis sûre qu’il a une Rolex au poignet.
- Bonjour, je suis Michael Anderson, je vais vous accompagner dans le bureau de M. Grodkowski.
- Bonjour. Merci beaucoup.
- Les bureaux sont grands, c’est facile de s’y perdre, ajoute-t-il.
Avec tous ces changements, j’avais complètement oublié où j’étais. Me voici à découvrir les bureaux du NYT en le suivant. Enfin, je devrais plutôt dire, l’énorme open space ! Pas une seule cloison ne sépare les bureaux, je n’ai jamais vu ça. Lorsque je travaillais au Jackson Free Press, le rédac chef avait au moins son bureau personnel et fermé. Et soudain, je me rappelle que je vais rencontrer un homme dont je ne sais rien.
- Excusez-moi M. Anderson, je l’interpelle.
- Vous pouvez m’appeler Michael, me réponds-il.
- Michael, pourriez-vous me donner quelques informations sur le nouveau rédacteur en chef, s’il vous plait ? Je n’ai jamais entendu parler de lui… lui confiais-je.
- Oh, dit-il. M. Grodkowski est un ancien reporter de guerre. Apparemment, il a passé sa carrière à l’armée. C’est quelqu’un de très strict, comme on peut s’y attendre. Je ne le connais pas beaucoup, mais personne n’ose crier plus fort que lui. Il a passé de nombreuses années en Afghanistan, jusqu’à la fin du déploiement de l’armée là-bas.
Michael me parle de lui pendant quelques secondes avant de m’indiquer qu’on était devant son bureau, tout au fond de l’open space, face à l’entrée principale, pour toujours avoir l’œil sur l’entrée. Sûrement un reflexe de l’armée. Le stress s’invite. Il me souhaite bon courage, et prend congé. Je me sens effrayée comme je ne l’ai jamais été auparavant, comme une souris prise au piège. Ma vie risque de changer sur cette seule rencontre, face à un homme dont je n’ai jamais entendu parler. Je ne sais pas s’il va me garder dans son équipe, peut-être n’a-t-il jamais entendu parler de moi. Peut être n’est il même pas au courant que je devais commencer mon premier jour de travail ici. Peut-être que…
- Mademoiselle Phelan, réveillez-vous ! hurle une voix à côté de moi qui me fait sursauter et me sors de mes pensées.
Et là, je ne saurai jamais pourquoi, je claque mes talons et salue cet homme de façon militaire, en criant un « Chef, oui chef ! »
17 commentaires
Warren J.
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Il y a 2 ans
Livia Tournois
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Il y a 2 ans
Paméla F
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Il y a 2 ans
georgette
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Il y a 2 ans
Martsuarez039
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Il y a 2 ans
Brenda Seigning
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Il y a 2 ans