Fyctia

Décembre 2011…

Son baiser est tendre mais empli de fougue. Mes mains trouvent aussitôt leur place sur ses hanches alors que les siennes s’égarent dans mes cheveux. Je fais rapidement glisser sa robe jusqu’à ses hanches avant de la coller au mur de ce que je pense être une chambre. Il fait nuit noire. Je ne vois rien mais je sens son corps trembler d’impatience contre le mien.

Sa langue glisse sur la mienne avec ferveur. Elle a le goût du champagne mêlé à son parfum habituel qui enivre mes sens. Mon cœur bat à tout rompre, j’ai même du mal à respirer. Mon envie pour elle ne cesse d’accroître de jour en jour. Mon corps réclamant chaque fois un peu plus.

Ses mains se détachent de moi pour se poser sur ma braguette et s’activent à la défaire rapidement. Me laissant juste le temps d’écarter son string et de passer mes doigts sur ses replis humides avant que mon pantalon et mon boxer ne s’échouent à mes chevilles. Libérant mon érection comprimée depuis des heures.

J’ai le souffle court. Je veux faire vite. Pourtant ma conscience me crie de penser à elle avant de penser à moi. Que je peux attendre, si je veux lui montrer mon respect et mon amour pour elle. Alors c’est ce que je fais. Je lâche tout et tombe à genoux face à elle. Passant une de ses cuisses par-dessus mon épaule.

Je la savoure. Je la goûte. Ma langue ne lui laisse aucun répit, aucune possibilité de m’échapper. Ses lèvres sont à la merci des miennes. Ses sucs agissant sur moi comme de l’adrénaline pure. Je me drogue, je prends ma dose. Me laissant emporter par ses gémissements sourds.

Je deviens fou. Mon esprit s’égare. Mes pensées deviennent sombres alors que son corps ondule en rythme sur ma langue. Je pense à tout ce que j’aimerais lui faire, tout ce que j’aimerais qu’elle me fasse. Et je me sens plonger dans la noirceur de mon âme. Sans que je ne puisse rien arrêter. Rien contrôler. Je deviens un autre.

Celui que je ne veux pas.

Je continue de titiller son clitoris avec ma langue. Une de mes mains fermement accrochée à ses fesses alors que l’autre remonte doucement vers ses seins. Elle dégage avec hâte les bretelles de sa robe pour baisser son corsage et me faciliter l’accès. Sa poitrine se soulève en rythme. Je peux sentir son cœur cogner contre ma main alors que les siennes retrouvent leur place dans mes cheveux. Tirant dessus pour exprimer son excitation.

Je l’entends gémir. J’écoute et enregistre ce son si précieux que j’aime entendre chaque jour. Ses mouvements deviennent moins assurés. Ses jambes tremblent contre moi alors que sa délivrance approche. Mais je ne la lâche pas. Je continue. Je laisse ma langue danser contre ses chairs. Encerclant son clitoris pour mieux la faire flancher. Je veux la sentir jouir sur ma bouche, je veux qu’elle s’abandonne à mes lèvres.

Je veux l’entendre crier qu’elle m’aime. Sauf que, même absorbés par l’intensité de notre étreinte, nous n’oublions pas que nous sommes chez son frère et que crier n’est pas conseillé.

J’accélère la cadence. Mes caresses se font plus fermes à mesure que ses gémissements s’intensifient. Je maltraite ses seins, je tire dessus et pince ses pointes érigées. Ses doigts continuent d’agresser mes cheveux. J’entends son souffle se faire plus court et je sens ses jambes trembler dangereusement. Menaçant de céder à n’importe quel moment.

Je décide de lui porter le coup de grâce. Pinçant légèrement son clitoris entre mes dents jusqu’à ce qu’elle étouffe un cri. Déclenchant instantanément son orgasme alors que son genou cède. Elle se retient à mes épaules pendant que je continue de la goûter. Je savoure son jus d’extase jusqu’à ce que son souffle reprenne un rythme normal. La laissant pantelante mais prête pour la suite.

Je me lève d’un bond et la plaque au mur en capturant ses lèvres. Mon érection frottant contre son ventre. J’en peux plus. Il faut que je la prenne. Tout de suite.

Je la soulève pour qu’elle m’encercle de ses jambes et la pénètre aussitôt. Je ne perds pas de temps, j’y vais fort. J’ai trop attendu. Et retrouver l’écrin velouté de son sexe me fait rater un battement de cœur.

Ses bras s’accrochent à ma nuque alors que mes mains sont agrippées à ses cheveux. De chaque côté de sa tête. Les avant-bras collés au mur pour prendre appui et maintenir notre équilibre. Mes va-et-vient sont bruts et primaires. Je grogne dans son cou. Je sais que je ne vais pas avoir besoin d’attendre longtemps avant de me sentir libre.

Je modifie mon rythme, j’accélère. Je perds mon souffle alors que mon corps s’embrase comme une torche. Mon bassin claque contre le sien. Contre le mur. Je suis conscient qu’on peut nous entendre mais je m’en fous. Tout ce que je veux se trouve ici. Avec moi. Dans cette pièce obscure.

Anna me mord l’épaule pour contenir ses cris. Son corps se cambrant davantage contre le mien. Sa poitrine frottant la mienne. Bordel je peux plus tenir !

Je sens son sexe se resserrer sur ma queue quand la jouissance l’emporte. Entraînant avec elle mon orgasme. Foudroyant mon corps de part en part comme une putain de décharge électrique. Je me déverse en elle alors que mes bras l’étreignent de toute la force qu’il leur reste. Continuant mes va-et-vient pour prolonger notre plaisir.

Ses bras m’encerclent les épaules. Ma tête repose sur sa poitrine alors que nous essayons comme nous pouvons de reprendre notre souffle. Perdus entre extase et délivrance. Laissant nos corps parler pour nous.

Je finis par me détacher du confort de ses seins. Une faible lumière provenant du couloir me permet enfin de la regarder. J’aime admirer les effets d’un orgasme sur elle. Ses yeux qui brillent. Ses joues rosées. Sa bouche gonflée et ses cheveux décoiffés. J’aime tout.

Sauf que ma contemplation laisse place à l’horreur.

Putain non !

Je me retire avant de reculer d’effroi. Je me passe la main sur le visage. Essayant de me rappeler comment j’ai fait pour me tromper. Comment j’ai fait pour ne me rendre compte de rien.

Comment tout ça peut prendre l’allure d’un cauchemar en une seconde.

Je ferme les yeux alors qu’une larme m’échappe. Convaincu d’avoir scellé mon destin.

Laissant Paola observer ma chute.