Fyctia

Décembre 2011…

Nous arrivons chez Max vers vingt heures. L’air est glacial et a quelque peu aidé à faire redescendre mon érection. Nous sommes les derniers à franchir la porte, tout le monde est là. Et je dois dire qu’ils ont tous fait un effort vestimentaire pour l’occasion. Je m’efforce de rester concentré sur Anna, la plus belle de toutes, en essayant de ne pas prêter attention aux femmes présentes qui semblent avoir oublié d’enfiler une partie de leur tenue.

Après avoir déposé nos vestes et dit bonjour à tout le monde, nous retrouvons Max dans la cuisine. Occupé à sortir tout un tas de trucs du four. Anna s’active aussitôt pour l’aider alors que je me dirige vers le frigo pour nous sortir des bières. La maison est pleine, je ne suis même pas sûr de me rappeler du prénom de chacun.

Je suis perdu dans mes réflexions quand mon corps bute sur quelque chose. Ou du moins sur quelqu’un. Je réalise que la porte du frigo est grande ouverte et que la personne que je viens de percuter est visiblement une femme. Penchée en avant pour atteindre le bac à légumes. Offrant à mes yeux et malgré moi à ma queue une vue des plus dégagées sur son cul vue la longueur inexistante de sa robe. Merde !

La femme en question se redresse sous l’impact involontaire de mon bassin contre le sien et en une seconde je me retrouve nez à nez avec Paola. Putain ! Je jette un œil rapide vers Anna et Max, qui semblent ne pas avoir remarqué ma bourde, avant de revenir vers elle. Je m’écarte aussitôt, avec la sensation de m’être brûlé. Essayant tant bien que mal de reprendre le contrôle de mon corps devant la cybergirl et les souvenirs qu’elle me renvoie.

-Oh euh…Salut Evan !

-Salut !

Les secondes s’éternisent pendant qu’on se regarde sans bouger. Mon corps commence à dangereusement de tendre alors que j’essaie de garder les idées claires. Sauf que Paola se penche vers moi et vient claquer une bise sur ma joue. M’imposant son parfum et ses courbes alors que dans mes souvenirs elle n’a jamais été qu’un fantasme virtuel. Virtuel et intouchable.

Pourtant à cet instant tout est bien réel. Je ferme les yeux pour me reprendre. Je me force à dégager les souvenirs qui passent devant mes yeux tels un film. Je recule davantage, imposant une distance respectable entre elle et moi avant de me retourner vers Anna. Oubliant les bières et ma soif.

-Je… Je peux aider ?

Max et Anna ne lèvent même pas les yeux vers moi, trop occupés à tout disposer sur des plateaux à service. Mais ça n’empêche pas mon pote de me répondre.

-Si tu pouvais sortir le champagne ce serait super.

-Sans problème. Je le trouve où ?

-Sur les étagères, en haut du frigo.

Merde ! Je me retourne vers la place que j’ai quittée il y a une minute. Et à mon grand soulagement Paola n’y est plus. Mes muscles se relâchent instantanément, laissant place au soulagement malgré mon érection toujours présente.

J’essaie au mieux de la cacher avant de revenir avec les bouteilles, que je commence à disposer sur le plan de travail. Je regarde Anna, et j’ai pleinement conscience de la chance que j’ai. Pourtant ce foutu corps que je continue de détester se fout de ce que je peux ressentir. Il agît toujours seul. Sans se préoccuper de mes sentiments. Sans se soucier des dégâts qu’il pourrait occasionner.

*****

La soirée bat son plein. Il est à peine vingt-trois heures et nous n’en sommes toujours qu’à l’apéro. Personne ne semble pressé de manger. Tous profitent de se retrouver et ne prêtent aucune attention aux heures qui défilent.

Tous sauf moi.

Je m’amuse aussi ce n’est pas le problème mais plus ça va plus mes obsessions m’oppressent. Je sens que je suis arrivé au bout de mes capacités à attendre. J’ai comme l’impression de marcher sur un fil et qu’à tout moment je peux tomber. Sauf que je flippe de ne pas connaître à l’avance l’origine de ma chute. Fais chier !

Je cherche Anna des yeux. Je sais qu’elle est ma solution. Pourtant j’ai la désagréable sensation de me servir d’elle et je déteste ça. Je déteste ce que mon corps m’oblige à faire. Mais je préfère encore qu’il la choisisse Elle plutôt qu’une autre, ou qu’un autre. Qui sait de quoi il est capable. Mon sentiment de trahison sera moindre.

Je sonde la foule, concentré sur ma quête. Anna a préféré me laisser profiter de mes amis pour aller s’amuser de son côté avec les autres filles du groupe. Je la repère facilement. Mon cœur s’emballe aussitôt. Sa beauté me frappe chaque jour qu’elle passe à mes côtés, me rappelant ma chance et mon bonheur de l’avoir près de moi.

Je parcours rapidement la distance qui nous sépare et viens me coller à son dos. Ne laissant aucun doute sur ce que je m’apprête à lui demander. Sans même avoir besoin de parler. Anna se retourne vers moi, les joues légèrement rosées par la chaleur de la pièce, et sûrement par la gêne que je viens de lui procurer.

-Evan…

Elle chuchote de sorte à ce qu’il n’y ait que moi qui l’entende. Rapprochant son corps du mien.

-Tu veux vraiment faire ça ici ?

Ses yeux brillent mais les miens sont sans appel. Je n’ai même pas besoin de mots. Anna comprend aussitôt que mon besoin devient vital. Sa main glisse dans la même avant qu’elle m’entraîne à travers la pièce bondée de monde. On traverse un couloir jusqu’à ce qu’elle ouvre une porte et s’y engouffre.

Je n’ai pas le temps de m’excuser pour mon attitude que sa bouche est déjà sur la mienne. Chaude et pressante. Me donnant en un seul baiser ce que j’ai besoin de savoir chaque jour.

Si elle m’aime…