Fyctia

Février 2011…

Deux semaines.

Ça fait deux semaines que j’ai demandé à Anna de s’installer ici. Je suis conscient que c’est rapide. Peut-être même trop. Mais je n’en pouvais plus de la savoir ailleurs. Je la veux près de moi autant que possible. Sa présence canalise mes pensées obscènes. Je ne pense à rien d’autre qu’à elle quand elle est là. Et ça me rassure. Les tentations s’amoindrissent.

Bien évidemment ce n’est pas la seule raison. Ce n’est même pas la principale.

Je suis tout simplement fou de cette fille. De cette femme au corps de déesse. D’une rare gentillesse et au cœur pur. Contrairement à mon esprit.

Deux semaines où ma tête est en surchauffe mais je ne me laisse pas submerger. Je fais en sorte de me masturber le moins possible. Quitte à souffrir un peu mais j’essaie de faire au mieux. Du moins chez nous. Au Cabinet ce n’est pas pareil.

Je continue de me planquer dans les chiottes avec mon téléphone. J’arrive à me contrôler quand Anna est là, mais dès que je passe la porte je perds aussitôt toute notion de retenue. Je suis livré à ma perversion trop longtemps mise en sommeil. Elle veut s’exprimer. Elle veut exister. Avec ou sans mon accord d’ailleurs. Elle prend ce qu’elle a à prendre et finit par me foutre la paix. Pour mieux revenir. Plus tard.

Ça fait plus d’une heure que j’essaie de me concentrer sur un dossier sans y arriver. Je remue sur ma chaise. Comme un gamin avec une envie de pisser. Je suis à l’étroit dans mon pantalon alors que je n’ai rien lu d’autres que des dépositions sur une affaire d’adultère.

Sauf qu’évidemment ma tête s’amuse à me renvoyer des images d’une soirée au Club où le thème s’en rapprochait. Ce soir-là nous jouions à plusieurs. Et rien qu’à l’idée de m’en souvenir ma queue se tend instantanément. Réclamant son soulagement d’être trop comprimée.

Mon cerveau ne réfléchit plus. Il s’exécute. Je n’ai même pas conscience d’être resté sur ma chaise de bureau.

J’ouvre ma braguette avant de m’empoigner. Laissant les souvenirs s’immiscer en moi. Défilant derrière mes paupières closes comme si je regardais un film. Me rappelant chaque détail. Chaque odeur. Chaque sensation.

Je me suis retrouvé face à un couple. Vraisemblablement bisexuel vu l’intérêt que me portaient les deux amoureux. J’étais venu sans savoir de quoi j’avais envie. Je voulais tout simplement baiser. Baiser et rentrer chez moi. J’étais prêt à tout pour me sentir enfin libre. Peu importe comment. Peu importe avec qui.

J’ai donc fait la connaissance d’un homme et sa femme. Tous les deux m’encerclant comme s’ils avaient trouvé ce qu’ils cherchaient pour la soirée. Et moi ? Moi je m’en foutais.

Tout ce que je voulais c’est être enfin délivré de mon obsession du moment. Je voulais jouir. Point barre.

Nous n’avons pas perdu de temps. La femme me caressait déjà le torse pendant que son mari pressait son bassin contre le mien. Son souffle dans mon cou. Tout ça était nouveau pour moi. Je n’avais jamais fait ça. Baiser à plusieurs. Et comme chaque fois que je découvrais quelque chose de nouveau, mon excitation montait en flèche. Je bandais comme un dingue. Pourtant comme d’habitude je ne ressentais aucun plaisir. Juste un désir compulsif. Mécanique.

Je me suis laissé diriger. Je n’avais aucune expérience du sexe à plusieurs. Alors j’ai laissé leurs mains m’enlever mes fringues. J’ai laissé leurs bouches glisser le long de mon corps. J’ai laissé leurs doigts me caresser. Me fouiller. Appréciant la chaleur qui me traversait.

La femme a fini par s’agenouiller devant moi. Avalant aussitôt ma queue pendant que son mec glissait un doigt en moi. Etouffant mon gémissement en posant sa main sur ma bouche. Ses lèvres suçant mon cou. Je ressentais des choses nouvelles. Inédites. Avec la sensation d’être comblé des deux côtés.

J’avais déjà essayé les hommes mais pas de cette façon. J’avais toujours dominé. Sauf que là c’était lui qui imposait son rythme. M’écartant au fur et à mesure en ajoutant un deuxième doigt. Sa femme, elle, avait accéléré la cadence. Ses lèvres brûlantes refermées sur moi. Et c’est ce que j’éprouvais à ce moment-là. Je brûlais. Je me consumais de l’intérieur alors que je les laissais faire ce qu’ils voulaient de moi.

Mon orgasme montait. J’allais jouir. Et ni l’un ni l’autre ne ralentissait. Je me sentais aspiré d’un côté et rempli de l’autre. Une de leurs mains stimulait mes testicules mais j’étais incapable de savoir à qui elle appartenait. Je me laissais glisser dans la débauche. Ne cherchant même plus à sauver mon âme. Je lâchais prise. J’arrêtais de lutter.

J’ai été surpris quand les premiers jets de ma délivrance jaillirent. Je l’avais senti venir mais pas si vite. Je me déversais dans la bouche de la jeune femme pendant qu’elle me regardait avidement. Elle ne reculait pas. Elle m’aspirait encore et encore jusqu’à ce que mes tremblements cessent. Mes muscles resserrés sur les doigts de son mari alors qu’une de ses grandes mains m’encerclait le cou pour me maintenir contre lui. Il me possédait à sa manière et j’aimais ça. Je voulais plus. Et ça me faisait flipper.

Leurs regards se sont croisés à la vue de mon érection qui n’avait pas molli. Comprenant aussitôt que je pouvais recommencer. Tout de suite. Ce que l’homme a bien compris en retirant ses doigts avant de verser un liquide froid sur mon anus. Il me lubrifiait. Et bizarrement je le voulais. Je voulais le sentir. Ma perversion n’avait pas eu son compte.

Ma main s’active sur ma queue alors que mes souvenirs défilent. Oubliant totalement le monde extérieur et l’endroit où je suis. Je continue. Je n’ai pas le choix. Ces images continueront de s’imposer à moi jusqu’à ce que je finisse par jouir.

Alors je poursuis.