Fyctia
Lutte acharnée
Décembre 2010…
Deux bras m’encerclent la taille. Un sentiment d’apaisement et de confort m’envahissant aussitôt. Mon cœur se réchauffe instantanément alors que ma tête m’ordonne de l’écouter. M’énumérant toutes les raisons qui feraient que ce serait une mauvaise idée de continuer. Pourtant tous un tas de sentiments me transpercent. Luttant et bataillant contre ma conscience.
Je sens sa tête se poser dans mon dos. Son nez frotter ma peau nue. Je me débats intérieurement pendant que ma main se pose sur ses bras. Je suis conscient que je vais lui faire du mal mais je ne vois pas d’autre solution. Je ne la mérite pas. Pas comme ça. Mes failles sont trop importantes et mes défenses trop faibles.
Je me retourne pour lui faire face. Prêt à affronter ses yeux verts. Ce regard émeraude qui me fait chavirer à chaque fois. Même si cette fois j’appréhende ce que je vais y lire.
-Anna…
Son visage se lève vers moi. Et même si la nuit est noire sur mon balcon je peux voir ses lèvres gonflées par nos baisers. Ses joues rosées par la chaleur de nos ébats. Mais je vois surtout ses yeux briller d’un éclat que je ne connais pas. Putain !
-Oui ?
Je dois lui dire je le sais. C’est ce qu’il y a de mieux à faire.
Pour elle.
Alors pourquoi je ne me lance pas ?
Pourquoi faut-il que son regard me trouble à ce point ?
Je suis tellement déstabilisé que mes mots restent bloqués dans ma gorge. Comme si mes dernières forces voulaient m’empêcher de parler. M’empêcher de tout foutre en l’air alors que c’est clairement ce que je m’apprête à faire.
-Je…
Je déglutis bruyamment avant de me dégager de son étreinte et de passer mes mains dans mes cheveux.
-Tout va bien ?
Je ferme les yeux un instant pour que mon cerveau cesse de s’embrouiller. Que mes sentiments pour elle arrêtent de me narguer. Bordel ! Il faut que je me reprenne. J’attrape une de ses mains et l’entraîne à l’intérieur de l’appartement. La nuit est glaciale et voir sa peau se recouvrir de chair de poule ne m’aide en rien. Je referme la baie vitrée avant de m’y adossé. Anna se tient debout face à moi. Le drap de mon lit enroulé autour d’elle.
Je chasse les pensées obscènes qui me viennent aussitôt en tête. Je ne pourrais pas lui parler sérieusement si je bande comme un fou.
Je souffle avant de me lancer. Je sais que je n’ai pas le choix. Je ne l’ai jamais eu.
-Ecoute Anna je…
Ses yeux fouillent les miens alors que son sourire a déjà disparu. Comme si elle savait. Comme si elle l’avait anticipé. Sauf que ce que je vois traverser ses iris n’a rien à voir avec de la peine ou de la colère. Je devine de la détermination. Et ça me fait peur.
-…je ne sais pas trop comment faire. J’ai…j’ai énormément de respect et d’affection pour toi mais…tout ça…cette nuit…c’était…
En deux pas elle est devant moi. Nos corps séparés seulement de quelques centimètres.
-Une erreur ? Une bêtise ?
-Non ! …Oui ! Enfin je…
Anna se rapproche encore. Sa poitrine s’écrasant maintenant contre mon torse. Je détourne les yeux pour faire appel à mon self-control. Cette proximité m’ébranle. Je sens déjà les effets qu’elle produit sur ma queue alors que ma tête continue de lutter.
-Touche-moi Evan !
-Non !
La détermination que j’avais cru voir dans son regard tout à l’heure n’est rien à côté de ce que je vois maintenant. Ses mains se débarrassent du drap qui la couvrait alors qu’elle ne me quitte pas des yeux. Merde !
Tout mon sang afflue jusqu’à mon bas-ventre. Mon cœur se met à cogner durement contre ma poitrine alors que ma respiration s’est bloquée.
-Touche-moi !
Elle attrape une de mes mains pour la poser sur sa gorge.
-Tu sens ça ?
Mon corps bout. Son contact m’électrise. Je tremble alors que le feu qui brûle en moi me consume.
-Oui tu le sens.
Son regard capture le mien pour ne pas le lâcher. Toute ma volonté m’a déserté. Je me rends compte que même si ma raison essaie de me guider Anna est bien plus persuasive.
-Comme moi je le sens.
Je laisse ma main sur sa peau. Ses doigts viennent effleurer ma mâchoire avant de s’engouffrer dans mes cheveux. Je sens la pointe de ses seins durcir contre moi alors que mon membre commence à tirer sur le tissu de mon jogging. Je m’efforce de me contrôler bien que son corps complètement nu soit collé contre le mien.
-C’est toi qui va m’écouter Evan…
J’ai conscience que je perds peu à peu mon assurance face à ma décision initiale. Pourtant je suis convaincu que c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Mais mon esprit m’oblige à entendre ce qu’elle a à me dire.
-…je ne vais pas partir.
Je commence à me dégager d’elle sauf que son corps suit le mien dans un même mouvement.
-Tu as fui une fois et je t’ai laissé faire. Sauf que cette fois ça ne sera pas le cas.
J’ai terriblement chaud. J’étouffe sous la panique. Ses mots s’infiltrent en moi alors que mes dernières barrières s’effondrent.
-Anna il ne faut pas…
Son sourire s’élargit. Ses mains m’obligent à rapprocher nos visages. Son front se retrouvant collé au mien.
-Je ne te lâcherais pas Evan ! Ça fait trop longtemps que j’attends ce moment pour te laisser t’échapper encore une fois. Je ne sais pas ce qui te ronge. Je ne sais pas ce qui t’empêche de te lâcher mais je t’aiderais. Je t’aiderais parce que je veux être avec toi.
Mon cœur se serre. Une larme m’échappe alors que ses bras m’étreignent. Sa tête posée contre mon torse réchauffant mon âme. M’autorisant à enfin entrevoir un avenir possible. Même si mes démons menacent déjà de tout foutre en l’air.
-Je suis certaine qu’on y arrivera…
Sa force a remplacé la mienne. Mon angoisse me submerge. Je pleure en silence en priant pour la préserver de ma perversité. Priant pour qu’elle ne l’apprenne jamais. Espérant pouvoir résister et ne pas céder à mes pulsions malsaines.
Ses yeux retrouvent les miens alors que ses pouces essuient mes larmes. Ses lèvres se posent en douceur sur les miennes. Enflammant mes sens.
Je peux déjà voir toute les difficultés que je vais devoir affronter. Mais pour elle je vais essayer. Il le faut.
Sa bouche se décolle de la mienne. Le vert de ses yeux toujours braqué sur moi elle m’entraine à sa suite en direction de la chambre. Je ramasse le drap resté au sol au passage avant de m’allonger auprès d’elle dans un silence aussi réconfortant qu’angoissant. Ma peur m’empêchant de profiter de ce moment.
Je me serre davantage contre elle. Je m’abandonne à l’idée que je vais devoir arrêter tout un tas de choses. Toutes ces obsessions qui dirigent ma vie.
Anna le mérite.
33 commentaires
chacha2780
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Il y a 8 ans
Jee-G
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Il y a 8 ans
ElleSéveno
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Jee-G
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Miss G. Rock
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Jee-G
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mylaure56
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Jee-G
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AlyneADL
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Jee-G
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Il y a 8 ans