Fyctia

Septembre 2009…

Je sens des lèvres glisser derrière ma nuque alors que les mains qui m’enserrent les hanches se raffermissent. L’excitation m’envahit alors que je prends conscience qu’un homme est en train de me toucher. Je n’ai jamais fait ça, je n’y ai même jamais pensé, du moins pas de cette façon. J’ai déjà éprouvé une attirance purement physique vis-à-vis de mes coéquipiers sportifs quand je pratiquais encore le foot, sauf que je ne suis jamais attardé sur ces pensées, pensant que mon esprit me jouait encore des tours pour me prouver que je n’avais pas le contrôle.

Son bassin se presse un peu plus contre mes fesses, confirmant son désir et sa virilité généreuse. Ses mains remontent le long de mes flancs pour venir encercler mon cou alors que je penche la tête pour laisser libre accès aux assauts de sa bouche sur ma peau.

Sa langue est chaude, ses joues légèrement râpeuses, je ne sais pas quoi faire de mes mains, je n’ose pas le toucher. Je n’ai aucune connaissance en matière de sexe avec un homme, pourtant je suis excité à mort. Le contact d’un autre corps contre le mien accentue clairement mes sensations. Mes jambes tremblent, ma respiration s’accélère, j’ai la désagréable impression que mon corps est en feu mais bizarrement je sens que je lâche prise.

Mon assaillant poursuit ses caresses en glissant ses mains sous ma chemise, ses doigts me brûlent la peau, comme pour me rappeler que ce que je fais est mal, que ce que je fais intensifie la noirceur de mes pensées. Mais malheureusement il le faut, je dois le faire, ça fait longtemps que mon corps ne me laisse plus le choix.

Une de ses mains glisse sur l’avant de mon jean, pressant délibérément contre mon érection qui devient de plus en plus douloureuse, alors que l’autre commence à lentement défaire ma ceinture. Je ne le touche toujours pas, je suis paralysé entre mon envie et ma raison. J’ai la sensation d’être suspendu entre deux mondes, le réel et le virtuel, le concret et l’illusoire, sauf que mon corps, encore une fois, parle pour moi et manifestement approuve.

Il doit sentir mon stress et mon appréhension car il s’interrompt dans ses gestes pour me tourner face à lui. Il n’est pas plus grand que moi mais indéniablement plus âgé, ses cheveux sont gris mais son visage ne dévoile que quelques rides aux coins des yeux, ses traits sont fins et bien marqués. Je pourrais dire qu’il est très séduisant mais je ne prête pas attention à ce genre de qualitatif en général. Ses yeux sont noirs, lui donnant un air dominant et prédateur, et son corps semble athlétique sous son costume ajusté.

-C’est ta première fois n’est-ce pas ?

-Oui ! Désolé je…

Il pose ses doigts sur ma bouche, je me sens mal, j’ai une soudaine envie de partir même si mon membre réclame délivrance

-Ce n’est rien, on peut y aller en douceur si tu préfères…

J’acquiesce sans vraiment savoir ce qu’il entend par « en douceur », tout ce qui me vient en tête n’est pas synonyme de « douceur ».

Ses mains retrouvent leur place sur mon pantalon alors que mon érection continue de me faire souffrir. Il avance vers moi pour me faire reculer jusqu’au mur, la pierre est froide dans mon dos et contraste avec mon corps bouillonnant. Sa bouche navigue déjà dans mon cou pendant que ses doigts s’activent à déboutonner et ouvrir ma chemise. Je ferme les yeux avant de le sentir s’agenouiller à mes pieds et défaire complètement ma ceinture.

Je sens mon pantalon et mon boxer glisser le long de mes cuisses, je garde mes paupières closes, je ne veux pas regarder. J’ai honte, je réalise à l’instant qu’un mec est sur le point de me faire une fellation et je ne sais pas comment je dois réagir, je suis tétanisé. Excité c’est une certitude, mais je tremble de tout mon corps.

-Détends-toi

Sa voix est rauque et raisonne sensuellement à mes oreilles. Je finis par ouvrir les yeux et je le découvre à genoux, torse nu, ses mains courent sur les muscles de mes cuisses, ma queue fièrement dressée devant son visage. Il se rapproche, mon cœur tambourine dans ma poitrine, ma respiration est courte et irrégulière, mes mains moites posées contre le mur alors que je vois sa bouche avancer vers moi.

Son premier coup de langue me déclenche une grande aspiration, je me mords la lèvre alors qu’il recommence son geste avec plus d’ardeur

Putain de merde !

Mes mains trouvent aussitôt leur place sur sa tête, je m’agrippe à ses cheveux. Mes jambes continuent de trembler mais sa bouche ne me laisse pas de répit, il m’avale en entier, je sens sa langue, ses lèvres et ses dents jouer le long de ma hampe. Les sensations qui s’infiltrent en moi sont tellement étranges que mon stress et ma nervosité se sont envolés. Je n’ai jamais connu ça jusqu’à aujourd’hui, personne ne m’avait fait ça d’ailleurs. Les va-et-vient de sa bouche se durcissent, je sens mon souffle faiblir pendant qu’une de ses mains m’enserre les fesses sans ménagement alors que l’autre me caresse les bourses.

Je lui tire inconsciemment les cheveux alors que mon bassin bouge de lui-même pour accompagner les mouvements de ses lèvres sur moi. Je n’ai jamais ressenti ça, je me sens comme un lion en cage sur le point d’être libéré, j’ai terriblement chaud, mais en même temps mon cœur est froid. Mon esprit continue de se battre avec ma raison alors que mes défenses commencent à lâcher. J’essaie de me retirer en sentant mon orgasme monter sauf qu’il se presse davantage sur moi. Il ne me lâche pas, il continue de me sucer sans me laisser partir, je le repousse avec mes mains mais il ne recule pas alors que ma délivrance est proche.

-Fais gaffe je vais…

Il m’avale encore plus loin, ma queue disparaît entièrement dans sa bouche alors que mes doigts tirent encore plus sur ses cheveux.

Je vais jouir !

-Putaaaaaain !!!

Mon orgasme se déclenche la minute d’après. Je me déverse dans sa bouche alors qu’il me maintient en place pour éviter que je tombe. Je ne sens plus mes jambes, je ne sens plus rien, à part le feu qui me traverse pendant ma jouissance. Je suis exténué. Cette expérience n’a rien à voir avec ma masturbation quotidienne, les sensations sont plus intenses, plus libératrices.

Pourtant en une seconde je me sens mal, la chaleur qui m’habitait s’est transformée en glace, la honte et le dégoût me rattrapent instantanément pendant que je me rhabille en hâte. La panique me gagne, la nausée me retourne l’estomac alors que le mec s’est relevé et me fait face

-Je pense que pour une première fois ça suffira

D’un coup son sourire m’écœure et me mortifie, j’étais tellement omnibulé par ma propre envie que je n’ai pas remarqué que ses yeux étaient aussi pervers sinon plus que les miens. Il dépose un baiser sur ma joue avant de retrouver un groupe de mecs assis un peu plus loin.

Je descends rapidement les marches, récupère ma veste et sors aussitôt du Club pour retrouver l’air frais de la rue. Je marche quelques mètres avant de m’arrêter.

Mes larmes me brouillant la vue

Merde ! Qu’est-ce que j’ai fait ?