Fyctia
Nouvel An II
Décembre 2008…
Ça doit faire une heure que je suis enfermé dans cette salle bain, j’ai fini par me relever, me rhabiller et par nettoyer le sang laissé parterre par les effets de ma colère. Je viens de me laver les mains et je cherche dans les placards de quoi soigner mes doigts écalés quand on frappe à la porte.
Je me fige en priant pour cette personne s’en aille, je me dis que si je ne réponds pas elle finira sûrement par partir, sauf qu’elle ne s’en va pas, elle tape encore une fois, un peu plus fort.
-Evan ?
Putain non !
Je ferme les yeux alors que mon pouls s’accélère, il y a une centaine de personnes dans la maison des Montgomery mais il fallait que ce soit elle qui vienne me chercher.
-Evan je sais que tu es là ! Ouvre !
Je me regarde dans le miroir, toute trace de ma honte a disparu, mon visage et mes yeux ont retrouvé un aspect normal malgré le feu qui me ronge de l’intérieur, mon soulagement ne m’a pas aidé à me sentir mieux, au contraire, je me sens faible et démuni alors que l’objet de mes fantasmes se trouve à moins de trois mètres de moi. Je me redresse et me retourne pour déverrouiller la porte, Anna entre doucement alors que je m’efforce de garder une distance raisonnable.
-Ah enfin ! Ça fait plus d’une heure que tu es parti, on commençait à s’inquiéter. Est-ce que ça va ?
Mon cœur s’emballe alors que mes yeux ne cessent de la regarder, elle est tellement belle que j’ai l’impression d’étouffer en sa présence, son corps m’ébranle, ses yeux m’hypnotisent alors que ses lèvres me font vibrer bien au-delà de ce que j’ai pu connaître jusqu’ici.
Son regard se pose sur moi, elle semble attendre une réponse alors que je ne me souviens déjà plus de sa question.
-Merde ! Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?
Elle se précipite sur moi pour attraper ma main écorchée, la savoir si près m’oblige à reculer, mes pas s’enchaînent jusqu’à ce que je me retrouve bloqué contre le lavabo alors qu’elle n’a pas lâché ma main.
-Il faut soigner ça Evan. Comment tu as fait ton compte ?
-Je ne sais pas je…
Elle s’accroupit devant moi pour fouiller dans un des placards, la voir à genoux me fait bander instantanément alors qu’elle se redresse déjà, munie de pansements, de divers bandages et désinfectants.
Je vois qu’elle sourit, ses lèvres dévoilant une rangée de dents parfaites et blanches, je bascule ma tête en arrière, je dois absolument me concentrer sur elle et uniquement sur elle, interdisant à mes pensées obscènes d’obscurcir mon esprit.
-C’est drôle quand on y pense…la dernière fois qu’on s’est vus c’était dans cette même salle de bain
Je pose mes yeux sur elle alors qu’elle attrape à nouveau ma main et commence à me nettoyer. Mon cœur bat à vive allure, mes pensées se bousculent, ma respiration devient sifflante alors qu’Anna me soigne minutieusement. Son parfum envoûte mes sens, l’odeur de ses cheveux sous mon nez accentue peu à peu mon désir, c’est la première fois depuis une éternité que je ressens du plaisir à être excité.
Elle se penche devant moi pour attraper des pansements sans se rendre compte que sa poitrine s’écrase sur mon bras au passage, le peu de bon sens qu’il me restait s’évanouit alors que je peine à parler calmement.
-Anna…
Ma voix est faible mais ça suffit à la faire se redresser.
-Recule-toi s’il te plaît je…
-Oh excuse-moi je t’ai fait mal ?
Son innocence me pèse et accentue mon érection, j’ai de plus en plus de mal à garder le contrôle de mes pensées et de mes mains. Je sens la panique monter à mesure que les minutes passent et je ne suis pas du tout certain de pouvoir dominer ce sentiment encore longtemps.
-Non ! C’est toi je…
-Moi ?
Ma réponse semble la déstabiliser, elle se recule enfin alors que ses yeux interrogateurs ne me quittent pas, ma main écorchée toujours dans la sienne, je sens la chaleur de sa peau douce me traverser alors que mes barrières s’effondrent les unes après les autres. Etre capable de résister et de se contenir à ce point est une vraie torture, je ne veux surtout pas la blesser et encore moins lui infliger la noirceur de mes sentiments impurs.
-Anna…Ce que je veux dire c’est que…
Je fais l’erreur de la regarder dans les yeux et en une seconde la totalité de mon sang afflue dans mon bas-ventre, mes mains tremblent et mes muscles se tendent alors que ma raison essaie de me retenir.
-Et merde !
Mes lèvres sont sur les siennes avant même que j’en ai conscience, je sais que je fais une connerie monumentale mais je ne m’arrête pas. Elle hoquette sous la surprise mais ne se détache pas de moi pour autant, mes mains encadrent son visage alors que les siennes s’accrochent à mes poignets, j’avance alors qu’elle recule jusqu’à ce que le mur m’arrête.
Je plaque mon corps contre le sien alors que ses lèvres se desserrent pour laisser ma langue venir caresser la sienne. Je m’embrase de l’intérieur, j’ai l’impression de me consumer alors que sa poitrine frotte contre mon torse, mon érection me fait souffrir, mon esprit part en vrille, ma tête me fait mal à force de me contenir, j’ai la sensation d’être sur le point d’exploser alors que des images pornographiques défilent devant mes yeux clos.
Ma raison me ramène à l’instant en une seconde, je me détache de ses lèvres sans pour autant m’écarter de son corps, je pose mes deux mains à plat sur le mur de part et d’autre de sa tête avant de commencer à respirer profondément, j’inspire, j’expire, j’essaie de me calmer mais mes membres ne sont pas d’accord, je suis tellement excité que je pourrais la prendre ici et maintenant sans me soucier du reste sauf que je ne peux pas. Pas avec elle.
-Anna…
Mon souffle est court, je ne la regarde même pas, je ne peux pas, j’ai honte et je ne veux pas affronter le regret que je suis sûr de trouver dans ses yeux
-Je t’en prie va-t’en…
-Quoi ?
J’entends la surprise et l’incompréhension dans sa voix mais je ne l’affronte toujours pas, je sers les dents, j’essaie de garder le contrôle mais je ne vais pas tenir longtemps, il faut qu’elle parte, il faut qu’elle s’en aille avant que je la souille, il faut qu’elle se sauve avant de voir mon vrai visage
-S’il te plaît…
-Evan…
-LAISSE MOI !
Je sens son corps se dégager rapidement du mien avant d’entendre claquer la porte derrière moi, je laisse tomber mon front contre le mur alors que des larmes brûlantes dévalent mes joues, je ne me touche même pas, je décide de me punir et de laisser la douleur de mon érection perdurer. Mon âme est noire alors que mon cœur saigne.
Putain je me déteste !
23 commentaires
Jee-G
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Il y a 8 ans
JJ
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Il y a 8 ans
Jee-G
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Il y a 8 ans
RClem
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Il y a 8 ans
Jee-G
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Severine Waroux
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Aidan Adam
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Oly TL
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Adeline Didine
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Jee-G
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Il y a 8 ans