Vinoria Bella A tous nos MOI[s] 13. La peur que je ressens

13. La peur que je ressens

Mon cœur cogne dans ma poitrine quand mon regard se détache du couloir pour se poser sur celui de l’homme qui me fixe, silencieux. Ses paroles résonnent dans mon esprit :


« Parce que la réponse pourrait ne pas te plaire. »


Tout mon corps est en alerte, mes muscles crispés malgré leur engourdissement. Une part de moi veut le confronter, lui arracher des réponses. L’autre me hurle de rester immobile, d’attendre, d’observer.


Mais je n’ai pas le luxe du temps.


Il bouge soudainement. Pas un geste brusque, mais un mouvement fluide, calculé. Il sort quelque chose de sa poche – un objet fin, long. Une seringue.


Mon souffle se bloque dans ma gorge.


« Qu’est-ce que vous faites ? » Ma voix est plus forte que je ne l’aurais cru.


Il ne répond pas et se redresse juste à ma hauteur, la seringue entre ses doigts gantés.


« Ce sera plus facile ainsi », murmure-t-il.


Non.


Tout mon être se tend dans un élan de panique.


—Non, attendez !


Je tente de reculer, mais mon dos est déjà plaqué contre le mur. Mon corps est trop faible, trop engourdi.


Il tend la main vers moi.


Une décharge d’adrénaline explose en moi.


Dans un sursaut désespéré, je lève maladroitement le bras et frappe son poignet de toutes mes forces.


Il ne s’attendait pas à ce que je réagisse. La seringue lui échappe et roule sur le sol dans un bruit sec.


Un silence tendu s’installe.


Puis, lentement, il tourne la tête vers moi.


Même avec le masque, je ressens son regard perçant.


—Intéressant.


Sa voix est calme, presque amusée.


Mais je ne suis pas dupe. Je viens de briser quelque chose. L’illusion de mon impuissance.


Et il n’aime pas ça.


Sans réfléchir, je me jette sur la seringue. Ma main se referme dessus juste avant lui.


Il tente de m’attraper, mais je roule sur le côté, évitant de justesse sa prise.


Mon souffle est court, mon cœur affolé.


Je serre la seringue dans mon poing tremblant.


—Ne m’approchez pas.


Il s’arrête. Pas de peur, mais d’évaluation. Il me jauge, réfléchit à son prochain mouvement.


Puis, calmement, il recule d’un pas.


—Très bien. Tu veux jouer à ça ? Voyons jusqu’où tu peux aller.


Il recule encore, puis se dirige vers la porte. Avant de sortir, il me lance un dernier regard.


—Tu ne pourras pas fuir. Mais essaie, si tu veux.


Et il s'éloigne.


La porte reste ouverte derrière lui.


Je reste là, le souffle court, la seringue toujours serrée dans ma main.


Je reçois comme une claque sur mon visage quand je me rend compte qu'elle est vide.


Qu'est-ce que ça veut dire ?


Était-ce un test ?


Mais pourquoi ?

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