Fyctia
11. Retour au néant
Le froid.
C’est la première sensation qui me traverse quand j’émerge de l’inconscience. Un froid glacial, mordant, qui s’infiltre jusque dans mes os.
J’ouvre les yeux, mais l’obscurité est totale.
Un frisson me secoue. Mon souffle est court, tremblant, et résonne légèrement contre des murs invisibles. Mon cœur s’accélère, un battement sourd et irrégulier dans cette prison de noirceur.
Je lève une main hésitante devant mon visage, mais je ne vois rien. Rien du tout.
Encore ici.
L’angoisse monte en moi comme une vague implacable. Non, ce n’est pas possible. Je m’étais réveillée ailleurs. Il y avait de la lumière. Un écran. Une date.
24 avril 2025.
Où est passé cet écran ? Était-ce un rêve ?
Je tends l’oreille, cherchant le moindre bruit. Seul mon souffle brise le silence oppressant.
J’inspire profondément. Mon corps est engourdi, mes muscles raides. J’essaie de bouger mes jambes, mais une douleur sourde irradie dans chacun de mes membres. Comme si je n’avais pas bougé depuis des jours.
Ou des semaines.
Un goût métallique envahit ma bouche. Je passe ma langue sur mes lèvres sèches et gercées. Depuis combien de temps suis-je ici ?
Je prends une autre inspiration, essayant d’apaiser le tremblement de mes mains. Si je panique, je ne pourrai plus réfléchir.
Je tends lentement les bras autour de moi.
Du vide.
Puis, au bout de quelques centimètres, mes doigts rencontrent une paroi froide et lisse. Un mur, comme d'habitude.
Je me recroqueville légèrement, cherchant à comprendre. Je suis enfermée.
Encore une fois.
Je frappe doucement contre la surface, espérant une résonance, une ouverture. Mais le bruit est sourd. Compact. Comme si l’espace autour de moi était hermétique.
Un cauchemar.
Ça ne peut être qu’un cauchemar.
Je ferme les yeux – réflexe stupide dans cette obscurité absolue – et tente de rassembler mes souvenirs.
Je me suis réveillée dans une pièce blanche. Il y avait un écran. Un homme en blouse blanche… Il m’a parlé. Il m’a dit que j’étais en sécurité.
Mensonge.
Un frisson glacial me parcourt. Quelque chose cloche.
Ils m’ont ramenée ici.
Mais pourquoi ?
Et… qui sont-ils ?
Un bruit résonne soudain dans le silence.
Un grincement.
Mon cœur manque un battement.
Je me fige, retenant ma respiration.
Quelqu’un est là.
Je déglutis avec peine. L’obscurité me semble soudain plus oppressante, plus lourde, comme si elle m’écrasait.
Les secondes s’étirent. Un silence de mort s’installe à nouveau.
Puis…
Un déclic.
Une porte s’ouvre.
4 commentaires
Carl K. Lawson
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Il y a 21 jours
Vinoria Bella
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Il y a 21 jours
Hooper (Seb Verdier)
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Il y a 2 mois
Vinoria Bella
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Il y a un mois