Fyctia
Chapitre 8 partie 2
Elle descendit les escaliers sans bruits, ne voulant pas déranger la communauté, imaginant sa mère en train de boire son café tout en travaillant sur son ordinateur, et son grand-père lisant le journal et fulminant sur les mauvaises nouvelles annoncées ou découpant des recettes dans un magazine avec l’idée de l’arranger et de la tester, arrivant en bas Charlotte constata qu’il n’y avait personne. Elle profita alors pour faire le tour du propriétaire, en bas juste à gauche une porte d’entrée vitrée donnant sur l’extérieur, sur la grande carrière et derrière celle-ci les écuries. Devant elle, l'immense salon ou sa famille aimait se retrouver le soir devant la grande cheminée en pierre pour échanger sur la journée passée, sur les projets futurs, après avoir savourer un délicieux repas sur la grande table en bois qui trônait au milieu de la pièce, elle imaginait que dorénavant les repas était plus simple, ils n’étaient plus que deux autours de cette table. L’atmosphère était chaleureuse et accueillante avec de nombreux tableau d’artiste mettant en scène des chevaux mais également par le bois omniprésent qui donnait toute la splendeur à la pièce, à droite le coin cuisine, spacieux et fonctionnelle, elle avait passé de nombreuses heures à concocter de délicieux plats au côté de son grand-père, ce que Charlotte préférait était la pâtisserie qui demandait rigueur et minutie. Sur la table de la cuisine, une tasse à thé et deux croissants ainsi qu’une part de tarte à la pomme l’attendait. Ils avaient tout prévu, respectant aussi son envie d’intimité, de silence et de tranquillité, ils la laissaient s’acclimater au lieu, à la situation, et à l’ambiance ambiante et aux souvenirs qui l'accompagnaient à la fois doux et tragiques. Sur la table, elle remarqua un petit mot écrit à la main par sa mère : « Si l’envie de prendre l’air te tente une veste et des bottes t’attendent sur le perron, les écuries ont besoin d’être nettoyer et des chevaux ont besoin d’être sortis, Thomas ne serait pas contre d’un peu d’aide. Je reviens pour le repas de midi, on parlera à ce moment-là. Maman » Charlotte avala son thé et grignota un morceau de son croissant sans grand appétit, laissant le morceau de tarte pour plus tard, elle savait que l’air frais allait lui donner faim. Avant de sortir, elle décida de poursuivre sa visite pour ainsi se remémorer la place de chaque chose. Dos à l’entrée, il y avait un couloir qui donnait sur trois pièces, la première était la chambre de son grand-père, elle n’y entra pas, elle savait ce qu’elle aurait trouvé, une pièce accueillante qui sentait bon le parfum, des vinyles dans les rayonnages d’une grande armoire vitré, un grand fauteuil au bord de la grande fenêtre qui donnait sur les bois, elle avait tellement passer de temps dans cette pièce tantôt pour se réfugier des disputes de ces parents, tantôt pour se cacher de son frère qui la taquinait un peu trop souvent , tantôt pour écouter et danser sur la musique que son grand-père avait dénicher chez le disquaire, ou juste pour lui confier quelques petites secrets bien insignifiant mais tellement important enfant. Il n’y avait aucun bruit de musique qui sortait de la pièce, son grand-père n’était pas là non plus, sûrement sorti avec sa mère. La pièce suivante était la chambre parentale, un nid douillet d’amour ou petite fille, Charlotte aimait s’y réfugier après certains mauvais rêves ou nuits d’orages, ils leur arrivaient de se retrouver tous les quatre dans le même lit. La dernière pièce était plus importante et sa préférée à ses yeux, la bibliothèque. Elle y entra avec une certaine impatience, le spectacle était toujours impressionnant, des étagères s'affaissaient sous le poids des livres, elle s’approcha et prit le temps de parcourir les titres en se rappelant ceux qu’elle avait lu, et ceux qu’elle désirait lire, elle en ouvrit certains sentant l’odeur du papier, du vieux comme du récents. Une grande partie de la bibliothèque était bien évidemment consacrée aux chevaux, des ouvrages de théorie, des témoignages de cavaliers professionnels, des livres sur l’éthologie, des récits de voyages équestres, il y en avait pour tous les goûts. A côté un meuble tout aussi massif qui regorgeait de livres sur la littérature classique : Balzac, Molière, Maupassant en passant par Verlaine, Tolstoï, Sagan et bien d’autres. Une mine d’or et d'informations pour les passionnés. Une passion commune qui les animait son père, son grand-père, son frère et elle-même, l’amour de l’art dans toutes ces formes que ce soit la peinture, la musique, le cinéma, la littérature ou encore le sport. Elle se demandait si Martial y venait encore depuis les départs successifs des autres membres de la famille, ou s'il ressentait toujours le besoin de se réfugier au milieu d’une tragique et belle histoire d’amour, histoire de se perdre dans la vie de nombreuses personnes rocambolesques. Au milieu de la pièce un fauteuil en cuir, ainsi qu’une petite table où était placée une lampe ancienne donnant un charme feutré à l’ensemble, il y avait également un gramophone pour écouter de la musique. Au fond de la pièce une grande baie vitrée donnant sur la cour, elle s’approcha et remarqua alors une silhouette masculine en train de ramener des chevaux dans leurs boxes respectifs, songeant au mot de sa mère et intriguée de connaître cet employé qu’elle avait aperçu la silhouette lors de son arrivée et qu’il l’avait porté lors de son malaise. Surprise par l’aisance et la dextérité qu’il avait eu de réussir à ramener quatre chevaux en long en même temps. Elle sortit alors de la bibliothèque d’un pas rapide et énergique, elle se sentit remonter à bloc, se sentant à sa place, elle traversa la maison et sortit sur le perron. Marquant ainsi un tournant de dix jours de calvaire et voulant reprendre sa vie en main. Le spleen était passé…pour le moment.
13 commentaires
Lara ROBIN
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Il y a 2 ans
Audreyyyyy
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Il y a 2 ans
Coralie Rose
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Il y a 2 ans
cloclozoccola
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Il y a 2 ans
Aurélie Benattar
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Il y a 2 ans
Maryline PIAUD
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Rose Foxx
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Il y a 2 ans
Quentinn
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Il y a 2 ans
Dy Vagh
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Il y a 2 ans