Fyctia

Olivier Pasquier n’était qu'à quelque pas d’elle, l’arme la touchait presque, elle aurait pu être fébrile, faire demi-tour et partir mais elle ne pouvait pas, sauver Orion était sa priorité. Le combat qu’ils avaient commencé avec son mari quelques années plus tôt avant qu'il ne plie bagage était dès plus important. Sauver et rééduquer des chevaux avec amour, bienveillance et patience, leur offrir tous les soins possibles pour leur permettre de cicatriser leurs blessures et par la suite leur trouver une famille d’adoption choisis avec soin et précaution qui saurait les aimer pour ce qu’ils étaient et leur fournir une vie paisible sans coup et sans violence.

- Ne faites rien que vous regrettiez Olivier, je peux très bien revenir avec la gendarmerie, mais cela n'arrangera pas vos affaires...il serait dommage qu'en plus de perdre Orion, vous perdez votre fille pour violence, risqua Hélène.

- Foutez le camp de chez moi, je vous interdis de me prendre mon cheval, vous me l'avez vendu car il vous faisait trop penser à votre fils, j'ai crue qu'en offrant ce cheval à ma fille, elle m'aimerait un peu plus, mais au contraire Orion n'a réussi qu'à creuser un plus gros fossé entre nous. Incapable de l'approcher, elle était même paniquer à la vue de ce maudit canasson et refuse de venir à la maison , je n’ai plus rien à perdre, alors si je dois trouer votre joli chemisier blanc d’une balle pour que vous partiez, je le ferais sans sourcilier, je suis peut être un piètre mari, père, cuisinier ou cavalier mais par contre au ball-trap je suis plutôt douer. Voulez-vous une démonstration ? menaça Olivier Pasquier

L’homme était sérieux, Hélène le savait, le sentait au fond d'elle. Son regard, sa posture, tout était agressif. Le danger était bel et bien présent, elle devait agir rapidement et efficacement pour sa propre sécurité et celle d'Orion qui paniquait de plus en plus dans son boxe, elle plongea alors la main dans son sac à mains et en sortit un spray lacrymal que son mari lui avait offert quelques années auparavant et aspergea Olivier Pasquier au niveau des yeux, surprit ce dernier recula d’un pas et tomba au sol en criant, se frottant les yeux de façon frénétique.L’effet était violent et rapide.C’était la première fois qu’elle s’en servait, elle n’en avait jamais eu l’occasion jusqu’à présent, les personnes à qui elle retirait la garde de chevaux étaient généralement déçus, souvent en colère mais conscient de leur incapacité à élève un équidé et à la fin d’une conversation à la fois houleuse et bouleversante, ils étaient reconnaissant de l’aide que l’association leur apportait. Il n'était pas rare qu’après quelques années de reprise en mains les propriétaires reprennent un animal avec la ferme intention de faire mieux et plus, ils étaient souvent contrôler par l'association et guider au mieux pour faire les choses de la meilleure des façon. Elle ouvrit le boxe d’Orion, prit la longe et le licol accrocher à un vieux porte selle métallique et entra, la réaction du cheval fut rapide et prévisible, il tapa du sabot et renâclait fort , il était anxieux, avait peur, Hélène pouvait le comprendre, c’était à la fois normal et logique de se trouver agresser par une tel intrusion, son intimité avait été bousculé, mais aujourd’hui elle n’avait pas le temps d’apaiser ces craintes, de faire accepter sa présence par des mots réconfortant, des gestes tendres, une approche accueillante et éthologique , elle devait agir le plus vite possible avant que l’homme ne se relevé et redevient une menace pour l’un comme pour l’autre.

- Bonjour mon beau, Est ce que tu te rappelle de moi , je suis Hélène, la maman de Julien , je suis là pour toi, je suis revenu te chercher, si j'avais su ce qu'il se passait ici je serais venu bien plus tôt, j'ai manqué de jugement et c'est ma colère qui a agit au lieu de ma raison, je me rend bien compte que c'est ma fille qui avait raison,j’aurais du l'écouter, je vais te faire partir d’ici, tu n’auras plus jamais à revenir dans cet endroit et revoir cet homme je te le promets. Tout cela sera bientôt derrière toi mais pour cela il faut me laisser agir, me laisser approcher de toi …

Orion voulut reculer mais était déjà au fond de son boxe, oreille baissée, prit au piège par cette femme qui lui parlait d’une voix à la fois douce et calmante, il ne pouvait rien faire qu’accepter sa présence. Hélène passa alors la longe au- dessus de son encolure, puis le licol au niveau de sa tête.

- Brave Orion, bon cheval, maintenant on va partir très loin d’ici, cet endroit ne sera qu’un mauvais souvenir, je vais te ramène au Crins d'Or tu seras bien mieux je te le promets, on prendra le temps qu'il faut mais je réussirai à me faire pardonner et toi à aller mieux.

Elle sortit le cheval du boxe et prit la direction du van d’un pas décidé malgré la résistance que l’animal lui infligeait à la vue de l’extérieur, Hélène avait vu juste l’équidé n’avait pas vue le dehors depuis longtemps. Ce dernier se cabra alors en voyant le camion, Hélène résista avec fermeté et douceur après deux tentatives, elle réussit à le faire rentrer à l’intérieur du van, elle ferma rapidement la porte et prit le volant bien décidé à prendre la route et offrir à Orion une nouvelle chance. En reculant, elle aperçue dans le rétroviseur arrière, Olivier Pasquier sortir de l’écurie en courrant, l’arme à feu toujours en mains, il tira deux coups en l’air sans sommation, Hélène sursauta en entendant la détonation, Orion hennissait de plus belle et frappa de toute ces forces la porte du camion, la femme garda fermement le volant en mains pour éviter de faire une embarder à cause du coups.

- Vous n’en avez pas finis avec moi, vous allez le regretter cria-t-il à plein poumon avant de s’effondrer genou à terre.

Hélène était livide , la soirée n'avait pas été de tout repos, l'atmosphère était électrique et les retrouvailles avec Orion intense et chargé d'émotion. Accrochée sur le rétroviseur arrière, le médaillon de baptême de Julien pendait, elle effleurait des bouts des doigts. A la fois pour se rassurer et se donner de la force.

- Orion est de retour à la maison mon fils, en sale état mais de retour. je veillerai sur lui comme toi tu l'a fait à l'époque. je sais que j'ai échoué mais je vais me rattraper c'est promis. Orion rentre à la maison.