Fyctia
Chapitre 3 partie 1
Lyon,
Charlotte, la lèvre inférieure fendue et ensanglantée passa la porte des urgences non sans mal, le voyage de son appartement ,qu’elle venait de fuir , à l'hôpital fut long et angoissant. La peur qu’Antoine la rattrape était omniprésente à chaque coin de rue.Elle ignorait si ce dernier s’était relevé et si il avait déjà reprit la route pour la retrouver , cette hypothèse était la plus effrayante car elle savait au fond d’elle que si Antoine avait survécu, elle risquait sa vie. En apnée depuis qu’elle avait fui son logement, elle pu enfin respirer, soulagée d'être à l’abri et en sécurité.
Elle tenta de se frayer un chemin vers l'accueil pour demander une consultation médicale. Elle n’avait peu d’espoir d'être prise immédiatement , elle savait qu’elle allait devoir attendre de longue heure en salle d'attente avant d'être ausculté.
La secrétaire leva les yeux de son ordinateur , repositionna ses lunettes, la regarda attentivement sans lui poser la moindre question, les réponses que pouvait lui apporter Charlotte étaient marquées sur son visage tuméfié.
Puis à la surprise générale , la secrétaire lui sourit timidement :
- Tout va bien se passer, mon enfant, un médecin va s’occuper de vous rapidement.
Ce fut le cas, dix minutes à peine après son arrivée, Charlotte fut prise en charge et amenée dans une pièce de soin pour être auscultée.
Elle savait pertinemment que la secrétaire avait dû jouer de sa réputation et de passe droit pour la faire passer en priorité. Charlotte était touchée par ce geste altruiste et humain.
La médecin qui l’a prit en charge, était une femme élégante et naturelle, au teint ébène et au cheveux long et noir. Elle avait un sourire rassurant et un regard doux. Elle portait un jean et un chemisier de couleur caramel et pour seul accessoire un foulard autour du cou en imprimée tigré. Douce, elle ne brusqua pas Charlotte qui prit le temps de s'asseoir après avoir analysé la pièce d’un regard circulaire , l’espace était dés plus sommaire mais le sourire de la docteur suffisait d’apaiser ses doutes et soupçons.
- Je m'appelle Marine Lapeyre, je suis là pour m’occuper de vous. Avant de soigner vos plaies, j’aimerais discuter un peu avec vous et savoir ce qui s’est passé pour que vous arriviez dans un tel état.
Charlotte resta muette, impossible pour elle de mettre des mots sur ces traumas, sur son histoire.
- Je sais que vous vous êtes fait agresser , le contraire serait mentir mais ce que je voudrais savoir c’est les circonstances de cette agression. Est ce que cela s’est passé dans la rue ?
Charlotte fait non de la tête.
- En boîte de nuit peut-être ?
La jeune femme répondit négativement de nouveau.
- Est ce que cela s’est déroulé au travail par un collègue ou un patron ?
Le médecin n’attendit pas la réponse et questionna de nouveau.
- Est ce que c’est votre conjoint qui vous à fait cela?
Cette fois-ci Charlotte acquiesça. Des larmes coulant sur ses joues, elle tremblait à l’évocation de ces actes de violences qu’elle avait subi.
Marine lui prit les mains pour lui montrer qu’elle n’était pas seule. Qu'elle était présente , prête à l’aider, prête à l’écouter. Charlotte retira les siennes rapidement, elle n’était pas prête pour autant de familiarité. Le médecin ne s’en offusqua pas, elle comprend trop bien sa réticence et ses doutes.
- Est ce que ça a été un acte isolé ou répété ?
- Régulier… murmura la jeune femme.
- Dernière question avant de procéder à l'auscultation et aux soins. Avez vous été victime d’agression sexuelle en plus de votre agression physique ?
Charlotte prit une profonde respiration et déclara:
- Non pas cette fois-ci … Il n’a pas eu le temps d’aller jusqu’au bout.
- Bien, je vais commencer par soigner vos lèvres, votre œil et les plaies les plus apparentes puis si vous avez d'autres blessures, je pourrais m’en occuper.
- Cette fois-ci , il m’a frappé le ventre à plusieurs reprises assez violemment, il n’arrivait plus à contrôler sa rage envers moi.
Marine Lapeyre marque un arrêt de quelques secondes.
- Savez-vous si vous êtes enceinte? Car ce genre de coups un peu trop brutaux peut facilement interrompre une grossesse.
- Heureusement que non… mettre un enfant au monde dans de telles circonstances serait une vrai folie avoua Charlotte.
- Autre chose que je devrais savoir ?
- Le reste à eu le temps de cicatriser avec le temps, je vous remercie.
Le médecin soigne Charlotte en silence, avec douceur et délicatesse. Une fois les soins prodigués. Elle déclara de nouveau avec un ton plus sombre.
- Dans ces situations-là, nous sommes obligés de prévenir la police. Une femme qui passe la porte dans un état comme le votre est préoccupant, inquiétant. Nous devons faire un signalement. Êtes vous d'accord avec cela ? Êtes vous prête à porter plainte?
Charlotte se crispa , il était impossible pour elle de porter plainte... Antoine faisait partie de la police même s'il n'était qu'un petit rouage dans cette grande institution où il n'avait pas réussi à évoluer et monter les échelons et qu'il n'était qu'un gratte papier enfermé dans un bureau ... Dû à son caractère trop tempétueux et un manque cruel de compétence . Elle savait que sa plainte n'allait pas avoir de suite. Il n'était pas rare que les policiers se couvrent entre eux. Elle n'avait pas de solution du moins celle ci n'était pas recevable. Et même s’il y avait une chance sur deux pour que sa plainte fonctionne, qu’elle tombe sur un policier à l'écoute et prêt à la croire , elle ne souhaitait pas tenter le diable et préserver le peu d’espoir qu’elle avait encore pour sa survie.
- Non s'il vous plaît ne faites pas ça.Je vous en prie, supplia Charlotte
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Agathe Pearl
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Il y a 2 ans
Leslie Héliade
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Il y a 2 ans
Aurélie Benattar
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iris monroe
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Martsuarez039
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mademoiselle_mya
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Il y a 2 ans