Fyctia

Plus énervée que jamais, Charlotte pouvait sentir son excitation, l’excitation du prédateur. L’excitation du sang et des blessures déjà apparentes. La jeune femme tenta de se débattre en lui donnant des coups de pieds, il esquiva cela avec agilité puis il l’a frappa de nouveau dans le ventre, laissant sa colère l’envahir, il se déchaîna sur elle. La pauvre victime prise de douleur se mit à pleurer, elle avait été forte jusqu’à présent mais la douleur était bien trop intense et insurmontable pour elle. Antoine lui attrapa un pied et la traîna sur le sol, Charlotte se débattu de nouveau avec fougue, elle ne voulait pas vivre ce qui allait suivre, il allait l’attacher et jouer avec elle, un rituel malsain et pervers allait continuer, le but de l’exercice était de laisser libre court à son imagination barbare, à sa folie et à son sadisme. Les cigarettes, la cire, la ceinture, le foulard, les couteaux étaient ses matériaux de prédilection, il s’en servait régulièrement alternant les endroits et l’intensité de la souffrance. La savoir proche de l'agonie était pour lui une satisfaction.

- Aujourd’hui tu as décidé de te rebeller contre moi et je dois dire que je suis assez surpris , toi si soumise, si effacée, si encline à accepter la moindre de mes exigences , tu ne te rends même pas compte à quel point cela m’excite de te savoir plus fougueuse que d’habitude. La raclée sera encore meilleure et bien plus longue je te rassure. Peut être que ce soir tu t’en relèveras pas. Annonça-t- il

Charlotte profita de cette accalmie et de cette menace dès plus précise pour faire glisser le couteau auprès d’elle, il ne l’avait pas remarqué. C’était une chance. Sa seule et unique chance de survivre, elle le savait. Son destin se jouait ce soir. Et si elle pouvait le blesser suffisamment profondément pour fuir et disparaître, elle le ferait. Antoine l’avait traîné dans la chambre et l’avait jeté sans ménagement sur le lit. Il voulait l’a possédé entièrement, elle le sentait. Elle devait jouer le tout pour le tout, pour l’atteindre, pour avoir une chance infime d’utiliser le couteau, elle devait rentrer dans son jeu malgré la crainte qu’elle ressentait. Elle déclara alors d’une voix suffisamment suave et sexy pour interloquer et plaire à n’importe qui.

- Dis-moi que tu as envie de moi, dit moi que tu as envie de me prendre ici et maintenant, que malgré que je sois conne et inapte à beaucoup de choses, tu veux encore de moi. Murmura -t-elle avec difficultés.

Se dénigrer de la sorte, s'abaisser plus pas que terre pour qu’il s’approche encore plus près d’elle et l’attaquer était la seule envisageable. Antoine ne se fit pas prier, il s’allongea au-dessus d’elle, le regard rempli de haine. Il était comme un chien fou, incapable de canaliser ces pulsions, prêt à commettre le pire. Alors qu’il dégrafait son pantalon pour en sortir son membre en érection, Charlotte sortit le couteau de derrière elle et, sans même réfléchir un instant de plus, lui planta dans le ventre. Antoine eut besoin d'un bref moment pour se rendre compte du retournement de situation. Il était devenu la proie, blessé et inquiet, elle était devenue la chasseuse. Il regarda Charline puis le sang qui commençait apparaître sur sa chemise à moitié ouverte, la jeune femme en profita pour le pousser avec une force nouvelle et décupler du lit, il tomba à terre. Pour une fois, c'était lui qui était au sol. Elle se leva rapidement pour fuir de la chambre, espace qui la répugnait tellement, il avait tellement abusé d’elle dans cet endroit précis.

Quand elle atteignit la commode de la salle à manger , elle récupéra les clés, prête à partir

Tu n’aurais jamais dû faire cela, tu vas tellement le regretter vociféra Antoine en arrivant derrière elle. Chancelant mais debout

Elle s’avança dans sa direction, elle avait besoin de vider son sac, de lui dire tout ce qu’elle ressentait, tout ce qu’elle avait sur le cœur.

- Tu vas me faire quoi ? Me viole c’est déjà fait, me brûler à la cire, l’acide ou à la cigarette j’en ai encore les marques, me fouetter avec ta ceinture mon dos en souffre encore, me serrer avec un foulard, mon cou en porte encore les signes, me lacérer au couteau j’en saigne toujours.

Elle cria sa douleur de toutes ces années de captivités, de ces années de traumatismes, elle le poussa violemment, elle avait pris le dessus. Antoine tomba rapidement au sol, le frappa au ventre de toutes ces forces et à de nombreuses reprises.

- Ça te plait ? C’est ce que tu m’inflige quotidiennement, tous les jours, tous les soirs depuis trois ans. Trois longue de putain d’année ou j’ai été à ta merci.

- Arrête espèce de petite merde, tu crois avoir prit le pouvoir mais ce n’est rien par rapport à ce qui t’attend, une fois que je me serais relevé, je te tuerais et je prendrais un malin plaisir à te voir te vider de ton sang. Je te l’acérerai tellement la gueule que même ta foutue famille ne te reconnaîtrait pas à la morgue. Cria Antoine à bout de souffle.

Charlotte s’arrêta, puis sans se rendre vraiment compte se baisa à sa hauteur, lui prit la tête entre ses mains et lui murmura.

- Tu ne te relèvera plus jamais, tu ne feras plus jamais de mal à qui que ce soit, ce que je fais faire, je le fais pour toute les femmes qui ont été avant moi tes jouets et pour toutes celle qui serait passer après moi, se laissant berner par ton sourire à la con et tes belles promesses, je le fais aussi pour moi et pour ta mère qui doit regretter d’avoir donner naissance à un tel monstre. Tu as dû tellement en chier étant plus jeune pour être arriver à une telle haine des femmes et des êtres humains en règle générale.

Et alors Charlotte frappa la tête de cet homme qu’elle avait autant aimé que détester sur le sol à plusieurs reprises jusqu’à ce que du sang coule un petit peu sur le parquet du salon.Elle se leva et prit la direction de la porte en attrapant une veste au passage.

- Ne me laisse pas comme ça, je vais mourir murmura-t-il

Charlotte sourit, tourna une dernière fois la tête vers lui et lui répondit :

- Combien de fois, tu m’as laissé dans cet état seule comme une pauvre merde, en sang et à gémir, à me traîner au sol pour atteindre la salle de bains. Je te souhaite la même chose, de connaître la souffrance et l’inquiétude de peut-être y rester. La souffrance et la peur ont été mes meilleures amies durant ces dernières années, je te laisse faire connaissance avec elle.Et répète toi bien que tu t’est fait battre à ton propre jeu par une femme.

Elle tourna la clé de la porte et sortit de cet enfer, de son enfer. Elle avait vaincue le terrible gnome. Laissant le chaos derrière elle et retrouvant ainsi un semblant de liberté. Elle avait repris le contrôle et le pouvoir de sa vie.