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5 ans plutôt

L’open de France des Trois Chênes était le concours hippique le plus important de l'année. Toutes les disciplines étaient représentées.

Situé dans le plus grand parc équestre d’Europe, ce championnat de France durait huit jours et faisait venir des cavaliers des quatre coins du pays ainsi que des milliers de spectateurs.

Ce concours était la finalité d’une année entière d'entraînement, de compétitions et de qualifications. Il ne suffisait pas d'être doué dans son domaine, il fallait frôler l’excellence.

Un cavalier qui brillait lors du concours avait toutes ces chances d'être repéré par sponsors éventuels, mais également pouvait être amené à conquérir lors de compétition encore plus prestigieuse qui pouvait le conduire jusqu'au Jeux Olympiques.

C’était le rêve de Julien Beaumont. Et son seul et unique plan de carrière. Monter sur la plus haute marche du podium. Il avait toutes ces chances de gagner, il était l’un des favoris désigné. Sa popularité était croissante. Il représentait déjà des marques connues via des partenariats rémunérés et était la coqueluche d’une génération de cavaliers qui rêvait de s'entraîner auprès de lui et d'emmagasiner le maximum de connaissance que pouvait leur apporter leur idole .

Il avait déjà rencontré sa communauté lors d’un événement à Equita'lyon et s’était rendu compte de l'impact qu’il avait sur cette jeune génération de cavaliers passionnés.

Sa discipline de prédilection était le concours de saut d’obstacle appelé plus communément CSO. Il sautait des barres de plus de 1m60 et réalisait des parcours sans faute. Souvent comparé par la presse spécialisé à Pierre Durand et son cheval exceptionnel Jappeloup durant les années 90.

Mais ce qui plaisait au public était avant le lien puissant qui unissait Julien et son cheval Orion.

Orion était un magnifique pur sang arabe à l’encolure fier, à la robe bai brun foncé, qui tirait sur le noir il avait une tache blanche sur le chanfrein. Un regard profond , sombre.

Une relation de confiance, de complicité, et de respect mutuelle s’était rapidement créée entre le cavalier et sa monture.

Venu du sud de la France avec sa famille, Julien Beaumont espérait repartir avec la première place et également remporter le ticket d’or pour les Jeux Olympique et ainsi représenter la France dans sa discipline.

Le jeune homme était âgé de 17 ans, il pratiquait l’équitation avec rigueur, assiduité et passion depuis ses 6 ans mais la légende racontait qu’il était monté sur un poney avant même de savoir marcher et sautait des barres au sol avant même de savoir compter. Il avait certes des facilités du au faite que ces parents étaient les heureux propriétaires du Domaine équestre Les Crins d’or, une structure dès plus en vogue dans le milieu équestre et plébiscité dans les magazines spécialisés et décrite comme un havre de paix, un lieu ressourçant que ce soit pour apprendre à monter à cheval de façon quotidienne dans le respect de l’animal et de l’humain, ou pour un voyage enchanté lors de vacances, de stage, de randonnée. Le public qui voulait faire une immersion totale dans ce domaine pouvait le faire grâce au Tiny house disposé au bord du lac. Mais ce qui différencie réellement ce domaine des autres était le fait qu’il prenait à cœur de sauver, de recueillir et réhabiliter des chevaux en difficulté via une approche éthologique avant de leur trouver un foyer digne d’eux.

Orion était de nature calme, à leur arrivée sur le parking il n’avait pas craint le bruit des voitures, le brouhaha incessant du public ou des participants qui s’activait de droite et de gauche et encore moins par les hennissements insistant de ces concurrents qui réclamait de l’attention.

Julien quant à lui était dans sa bulle, ces écouteurs dans les oreilles, il se concentrait et méditait. Installé sous un grand chêne où il avait attaché Orion, la famille s’avérait autour d’eux. Charlotte, la sœur jumelle de Julien, se mit à préparer Orion et commença par le brosser rejoint par Julien qui s’installa de l’autre côté.

La relation qui unissait ces deux jumeaux était belle, puissante , fraternelle et touchante réunis par une même passion, celle de l’équitation et des équidés. Charlotte plus dans une approche éthologique alors son frère était un compétiteur dans l'âme.

Julien savait qu’il prenait beaucoup d’espace avec ces concours chaque weekend, avec ces entraînements jusque tard dans la soirée et ces discussions à table qui tournait essentiellement sur ces sujets-là. Et il espérait que Charlotte ne sente pas isolée et mise de côté par la place qu’il prenait. Elle était son socle, sa confidente, son amie et ce qu’elle pouvait ressentir, éprouver et penser était le plus important pour lui. Il se promit qu’une fois sa qualification pour les Jeux Olympique actée, il l’a laissera briller et sera l’épaule sur qui elle pourra compter.

Orion fut préparé rapidement et efficacement, tout le monde savait ce qu’il avait à faire pour être le plus efficient possible, alors que le jeune cavalier s’était éclipsé pour lui-même se changer, ces parents Hélène et Richard avaient installé tapis , selle et filet à sa monture. Tout le monde œuvrait pour le bien commun, unis dans un seul but.

De retour des parties communes ou il s’était changé, Julien fut accueilli par un sifflement admiratif de son père.

- Tu es beau mon fils , vraiment très beau, ce nouveau costume te va comme un gant. Déclara Richard tout en ajustant la cravate de son fils.

- On se demande de qui il tient cela, sourit Hélène.

Le couple se regardèrent amoureusement , tellement fier de leur enfant et de cette cohésion familiale.

- Attention à ne pas avoir les chevilles qui enflent, tu risque de plus pouvoir rentrer dans tes bottes, surenchérit Charlotte en rigolant

Il était vrai que Julien était beau garçon, il attirait énormément les regards que ce soit ceux de jeunes filles, de femmes ou même d’hommes. Il avait une carrure à la fois svelte et athlétique pour son âge grâce à une hygiène de vie millimètre. Un visage au ton clair qui contrastait avec son regard sombre et profond. On pouvait s’y mettre tellement qu’il était expressif à la fois tempétueux et doux comme une soirée d’été qui virait à l'orage. Ces cheveux brun avaient été coupés la veille pour éviter les nombreux épis qu’il avait.

Il portait sa culotte d’équitation noir, une chemise blanche cintrée qui mettait en valeur ces épaules musclés, ainsi qu’une cravate, il avait également mit ces bottes qu’il avait ciré pour l’occasion et portrait à la main son casque.

Il regarda sa famille, puis Orion et sourit. Il était reconnaissant de ces moments passés tous ensemble, de cette chance qu’il avait d’avoir une famille si soudée, si aimante, si investie et présente dans son projet de carrière.

Il voulait gagner pour eux.