Fyctia
Le Labyrinthe.
Bonjour à mes lectrices et mes lecteurs adorés,
Je suis très pris dans la préparation « d’Élisabeth de Beaupond, la recluse », vous pouvez d’ailleurs aller sur « Art station » pour découvrir la couverture de mon futur livre. C'est la raison pour laquelle, je n’ai, jusqu'à présent, pas participé au concours « Les lieux noirs », ce n’est pourtant pas l’envie qui me manquait. Mais « À la découverte des Anachorètes » ( Tome II du manuscrit « Les Anachorètes », ayant participé au concours Fyctia-Imaginaire) correspond tout à fait au thème d’une enquête policière dans une ambiance noire. Elle décrit la lente descente aux enfers d’une jeune inspectrice de la police criminelle vers la révélation de la vérité. Elle est coincée entre notre monde et celui du Monde Noir. Je n’aurais certainement pas le temps de publier tous les chapitres de cette histoire, mais je vous fais profiter de la primeur d’un échantillon, comme avant-goût de l’arrière-Monde. Régalez-vous. Dites-moi si vous aimez. Moi, j’ai adoré. Merci à tous😘. JMNG.
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J’ouvre les yeux, je me retrouve au milieu d’une longue allée ceinturée par des parois noires qui suintent d’un liquide visqueux et nauséabond. Je lève la tête aussi haut qu’il m’est possible de le faire, mais plus je lève les yeux, plus les murs semblent s’élever vers un ciel obscur que je peux encore percevoir dans un espace restreint. Des gouttes de pluie froides, mélangées de boue noire, inondent mes cheveux et mon visage. Elles m’obligent à cligner des yeux, puis je regarde tout autour de moi, de part et d’autre l’allée se perd vers d’autres remparts, d’autres allées qui partent ou qui arrivent de nulle part.
Soudainement, j’entends des gloussements, des sons gutturaux provenant du tréfonds de mes plus terribles cauchemars. Ils surgissent du plus profond de ma mémoire, j’ai cru que ces horribles choses avaient disparu à jamais de ma réalité, celle de l’arrière-Monde. Les grognements proviennent de ma droite, je crois. Mon instinct me commande de courir, et au plus vite. C’est une meute qui s’approche, je le sais, « elles » seront là dans très peu de temps.
Je m’élance à grandes enjambées, je parcours la première allée entrecoupée par d’autres avenues, je ne sais comment les nommer. Je m’engage à droite, puis à gauche, au hasard, je fonce éperdument devant moi sans savoir où je vais. Mais qu’importe, ma fuite en avant est commandée par l’instinct de survie, mes enjambées sont encore plus grandes comme lorsque je m’entraînais en athlétisme à l’école de police. « Elles » approchent, je les sens, je le sais, je me retourne spontanément pour évaluer la distance qui me sépare « d’elles », je n’en crois pas mes yeux, merde ! Je n’en avais plus vu depuis mes voyages pendant mon adolescence. Je les avais presque oubliées. Ce sont bien elles.
Ce sont des Dantasques, ces monstres immondes créés pour traquer et mettre à mort. Elles sont taillées comme des félins, des prédateurs du Monde Noir, effrayantes, cauchemardesques. Je dois emprunter les différents dédales de ce labyrinthe pour gagner du temps, car à chaque angle droit, à chaque virage de ces méandres sans fin, elles dérapent et doivent se reprendre pour s’engager dans de nouveaux lacis. Je gagne un peu de distance, mais ce n’est que provisoire, je le sais. Je continue ma course, dans ce réseau d’enchevêtrements de boyaux, de courbes, de boucles et de couloirs quand tout à coup, j’arrive devant un fossé. J’ai juste le temps de stopper, manquant d’être précipitée dans ce gouffre sans fond. Je titube, mais je me reprends. Je suis prise au piège. L’autre bord se trouve au moins à cinq mètres. Je recule, je n’ai pas le choix, je dois sauter sinon je suis morte. Je dois faire vite, elles arrivent. Je prends mon élan et en grandes enjambées je bondis vers l’autre versant. Je me reçois sur mes avant-bras, je glisse, je m’accroche, je m’agrippe, je pédale machinalement dans le vide pour tenter de poser mes pieds sur quelque chose de proéminent. Mon pied droit trouve un appui salutaire de quelques dizaines de centimètres qui m’offre un court répit, il me permet de me reprendre. Je me hisse, mes aisselles sont appuyées sur le rebord de l’abîme, je lève une jambe que je parviens à poser à cheval sur la berge puis je finis de ramper sur le ventre avant de me retourner sur le dos. Je me relève, elles arrivent, elles sont quatre, elles n’ont pas vu le précipice abyssal, car leur instinct de tueuse ne braque leur vison que sur moi ? Leur corps au thorax massif, planté sur quatre puissantes pattes longues faites pour la course, elles sont terminées par de redoutables griffes acérées. Mais le pire c’est leur horrible tête à la mâchoire démesurée, plantée de ces crocs en forme d’épines de poisson effilées et longues qui demeurent pour la plupart d’entre elles à l’extérieur même lorsque celle-ci est fermée. Leurs yeux sans pupilles d’un blanc laiteux semblent sans expression et pourtant elles voient dans la nuit et sur une grande distance. Je reprends ma course, sans regarder derrière moi. Je les entends pousser un cri apeuré, elles n’ont pas vu la fosse, heureusement pour moi, la distance à sauter ne représentait rien d’important pour elles. Certaines d’entre elles, ont été précipitées dans la fosse, mais combien en reste-t-il ?
Je reprends ma course, prenant au hasard les allées de droite ou de gauche, ça n’en finit pas. Tout à coup, au détour de l’angle d’un lacis, j’aperçois sur la droite, une rampe qui longe la muraille et s’élève en pente douce, je m’engage sur la montée, que j’arpente sans m’arrêter. Je la vois face à moi, elle semble s’élever sur une hauteur importante. Le ciel qui était déjà gris foncé s’assombrit de plus belle puis un fracas se fait entendre. La pluie d’eau noire et de cendres qui tombait déjà augmente d’intensité.
Je m’arrête, j’observe le ciel sombre parsemé de lueurs rouges quand j’entends brusquement ce gloussement caractéristique. Je me tourne et j’aperçois en contrebas deux Dantasques, elles m’ont repérée, et amorcent à leur tour la montée pour me mettre à mort. Je dois reprendre ma course, mais cela ne finira donc jamais ? La rampe est interrompue par plusieurs paliers horizontaux. Je continue de me hisser en direction du sommet des murailles, j’y suis presque arrivé. De temps en temps, je jette un coup d’œil furtif derrière moi, j’aperçois les Dantasques qui se rapprochent, mais qui glissent, dérapent à cause de la couche poisseuse qui se pose sur les rampes successives.
J’arrive au sommet des remparts, sur leur épaisseur impressionnante, mais ce qui l’est plus encore c’est leur multitude, une succession de remparts entrecroisés à perte de vue, entrecoupées d’arcades, de rampes et d’escaliers qui montent et descendent anarchiquement. Je comprends que l’on ne sort pas de ce labyrinthe, mais alors que faisaient donc ces trois Dantasques dans ce lieu ? Sans doute se sont-elles égarées ? C’est étonnant que les Artrides les aient perdues.
62 commentaires
cedemro
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Il y a 4 ans
Jean-Marc-Nicolas.G
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Il y a 4 ans
Léoneplomb
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Il y a 4 ans
Jean-Marc-Nicolas.G
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Il y a 4 ans
Gabriele VICTOIRE
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Il y a 4 ans
Jean-Marc-Nicolas.G
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Il y a 4 ans
Gabriele VICTOIRE
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Il y a 4 ans
Jean-Marc-Nicolas.G
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Il y a 4 ans
Rose Lb
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Il y a 4 ans
Jean-Marc-Nicolas.G
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Il y a 4 ans