Fyctia
Chapitre 11 - Partie 3
Une fois seule, je récupérai plusieurs livres dédiés à la légende du roi Harlan, d’autres consacrés à sa femme Edna, ou encore au général Ugfold et sa lame éponyme. Tous relataient à peu près les mêmes évènements, même s’il était difficile d’y croire.
La déesse primordiale Nedra, la Créatrice, aurait accordé le retour de la reine Edna et lui aurait conféré des pouvoirs divins. Cette dernière les aurait utilisés pour anéantir toutes les espèces magiques du monde, mais certains humains auraient été sanctifiés durant le processus. Tout ça, je l’avais déjà entendu durant les cours d’Histoire. Les Spectres étaient évoqués comme faisant partie de l’armée de la reine, mais ce n’était pas cohérent. Pourquoi le général Ugfold aurait-il été érigé au rang de héros alors qu’il possédait l’une des seules armes capables de tuer ces êtres ? N’était-il pas censé combattre aux côtés du couple royal ? Selon la légende, si. Alors pourquoi cette épée ? Je ne comprenais pas. Rien n’avait de sens, dans cette histoire.
Je trouvai dans un autre livre une allusion à un antagoniste. Quelqu’un qui aurait tenté d’arrêter le couple royal et de les empêcher de rétablir la justice pour les humains. Nos ennemis l’appelaient le Porteur d’espoir, mais je ne découvris rien de plus à son sujet. Il n’était pas humain et avait péri durant la guerre, c’était tout.
Mon don se mit soudain en alerte et je relevai la tête, à la recherche de la source du pouvoir que je sentais approcher. Je tentai d’en discerner la nature et la puissance, sans succès. On aurait dit qu’un voile magique brouillait mes capacités et je me crispai en voyant apparaître un homme au détour d’une allée. Grand et élancé, on devinait une musculature plus athlétique qu’imposante sous sa tunique ajustée, relevée sur ses avant-bras. Les cheveux de couleur ébène et le visage d’une symétrie parfaite, il était si beau que j’en eus le souffle coupé. Lorsque ses yeux d’un noir d’ancre me happèrent, je cessai d’exister un instant.
— Si c’est la vérité que vous cherchez, vous ne la trouverez pas ici, indiqua-t-il.
Je restai quelques secondes sans voix, troublée et le cœur battant.
— Pardon ?
Il désigna les piles de livres étalées devant moi.
— L’ouroboros est le seul ouvrage fidèle. Tout cela… Ce n’est que de la poudre aux yeux.
Je fronçai les sourcils, peu encline à débattre avec un inconnu aussi singulier. Je ne parvenais toujours pas à comprendre son pouvoir, mais il en possédait un. C’était indiscutable.
— Je ne pense pas vous avoir demandé votre avis, rétorquai-je.
Il haussa les épaules avec nonchalance avant de s’appuyer contre un pilier. Il croisa alors les bras et m’observa attentivement.
— Que cherchez-vous, au juste ?
— Ce n’est pas vos affaires.
Il éclata de rire et je me tendis un peu plus encore.
— Bien. Bercez-vous de vos contes et légendes dans ce cas. Je ne suis pas surpris de rencontrer quelqu’un qui se satisfasse de son ignorance, même dans un tel lieu.
Piquée au vif, je me levai pour lui faire face. Il mesurait bien une tête de plus que moi et je n’avais aucune idée de ses talents, mais s’il me cherchait, il allait me trouver.
— Oh je vois, parce que vous vous croyez plus intelligent que nos éminents historiens, c’est cela ?
Il avança d’un pas. Son parfum de neige et de soleil parvint jusqu’à mes narines dilatées par l’exaspération.
— Peut-être. En tout cas, moi, je ne mens pas. Je vous souhaite une agréable perte de temps.
L’homme m’adressa un sourire en coin moqueur qui manqua me faire sortir de mes gonds, mais j’inspirai profondément pour me calmer. Son regard abyssal resta planté dans le mien encore quelques secondes puis, sans un mot, il se détourna et quitta les lieux aussi rapidement qu’il les avait envahis.
De quoi parlait-il, lorsqu’il avait mentionné l’ouroboros ? Était-ce un livre ? J’eus beau chercher, je ne trouvai rien de ce nom durant les dernières heures que je passai sur place. Kester aurait peut-être la réponse, mais il valait mieux que j’attende la fin de la Sélection pour lui poser la question. Sans quoi, il comprendrait que j’étais venue fouiner dans la bibliothèque alors qu’il m’avait ordonné de rester en dehors de ces histoires. Il était peut-être temps que je me débrouille sans lui.
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Erine Kova
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