Sandra MALMERA 24 jours, un chocolat 12. Une invitation ? 1/3

12. Une invitation ? 1/3

Vendredi 30 novembreCASSIE


Ashley ayant repris son rôle, les coups de téléphone se sont amoindris et j’ai pu me concentrer sur les dossiers ouverts sur mon bureau. Passant de l’un à l’autre, jusqu’à ce que mon portable sonne pour me rappeler que Cole m’attend au rez-de-chaussée avec comme présent un magnifique Calendrier. Et avec Eliot, ils se sont fait un plaisir en choisissant le plus moche possible.


Enfin, d’après le message d’Elliot, il y a de ça quelques minutes. Midi pétant, je me lève et me dirige à toute vitesse vers l’ascenseur, tout en sachant pertinemment que Crève-Cœur patiente dans son bureau pour qu’on fasse le point sur ce qu’il a manqué ce matin. Sauf que si j’ai pu attendre pendant plus de deux heures qu’il montre enfin son nez, il peut bien prendre son mal en patience. Au moins pour les dix minutes à venir.


D’ailleurs, en relevant le menton quand les portes métalliques se ferment devant moi, je remarque son air curieux qui me détaille. Ses sourcils froncés m’incitent à le provoquer avec un sourire malicieux. L’instant d’après, je suis cachée dans la boîte de métal qui m’amène à mon frère. Lui qui à mon arrivée à le visage à la fois joyeux et perplexe. Décidément, je suis entourée d’hommes à l’humeur changeante.


— Toujours en colère ? osé-je demander à mon frère en m’approchant de lui pour claquer sur sa joue un baiser.

— Plus ou moins. Disons que nous laisser l’occasion de torturer Crève-cœur ne serait-ce qu’un peu m’a rendu heureux. Enfin… un minimum. N’exagérons rien quand même !


Nous rions en cœur, puis il me tend le paquet qu’il tient entre sa main. Le sac en papier est banal, mais ce qu’il contient est des plus… AFFREUX ! Sérieux, ils auraient pu faire un effort ! Au lieu de quoi, Cole se fait un malin plaisir de me montrer le trésor qu’ils ont réussi à dégoter, lui et Eliott. Une merveille selon les dires de notre mousquetaire absent. Sauf que c’est très loin d’en être une.


Rectangulaire, le calendrier à la forme la plus normale qu’on puisse lui connaitre. Pourtant, il est emballé dans un film plastique dans lequel est enfermé, l’emballage en carton aux vingt-quatre cases, mais avec il y a aussi un splendide serre-tête à paillettes rouges. Une parure surmontée de deux bébés sapins fixés eux-mêmes sur des ressorts. Qui j’en suis sûre se balanceront d’un côté à l’autre quand on installe l’objet sur notre tête.


— Génial… Si ce soir, je ne rentre pas à la coloc, vous saurez que je suis morte, grogné-je entre mes dents alors que Cole ricane en retournant le calendrier vers l’avant. Non ! Mais vous êtes sérieux ?

— Oui ! Et encore ce n’était pas le pire. Mais Eliott m’a juré que tu adorerais le clin d’œil à ton pull de Noël.


Je me demande bien ce que je vais pouvoir faire d’eux ! Je n’y crois pas… Les décors qui se dessinent sur le carton me laissent perplexe et pourtant, je comprends leur choix. Un fond de montagne enneigée, un traineau sur lequel les cadeaux prolifèrent et le clou du spectacle : des rennes ! Et un tout particulier qui est tracé sous des traits personnifiés. Des contours sombres, des couleurs vives et une tête avec un sourire angélique et un… énorme NEZ ÉCARLATE ! Un nouveau Rodolf qui va devoir affronter les foudres d’Ashley.


Clairement avec ce calendrier de l’Avent, je ne sais pas dans quoi je m’engage mais j’y fonce tête la première. J’espère juste que le mur en face de moi est en coton et non en pierres, sinon, je ne donne pas cher de ma peau. C’est l’idée de qui ça encore ? Eliott ! Que tu as accepté, Cass. Et je crois bien que c’est ça le pire… Oh et puis merde, s’il n’en veut pas, je le ramènerais à la maison et je me ferais un plaisir d’en déguster les chocolats.


— En effet. J’adore… mais le cadeau en plus, je m’en serais bien passée.

— Non ! Surement pas ! C’est la cerise sur le gâteau ! Allé Cassie, je t’ai déjà connu plus combative. Et puis, si je dois supporter tes conneries avec Crève-cœur alors tu as intérêt de te donner à fond.

— Tu me fais peur parfois. Je ne sais pas si tu es pour ou contre cette mission folle que je me suis donnée, râlé-je en attrapant le calendrier. Maintenant, file que j’aille affronter la bête.

— Eh petite sœur ? On sera-là pour te rattraper si tu tombes.


D’un hochement de tête, je suis reconnaissante. Ni Cole ni Eliott ne me laisserons tomber. Jamais. Je souris quand mon frère pivote pour filer. Puis, je tourne les talons à mon tour avant de foncer, une boule au creux du ventre, direction l’étage de toutes les confrontations. Notre étage. Nerveuse, mes doigts tremblent quand j’enfonce le bouton d’appel de l’ascenseur. Respire, Cassie, tu as déjà fait pire.


Bien pire même ! Comme assister à sa colère, le provoquer après une dispute avec sa mère, chercher à comprendre son changement d’humeur ce fameux soir du vingt-cinq décembre. Non, mauvais souvenir au mauvais moment. Pourtant, ce n’est pas le seul à m’avoir marqué autant… Le moment qui a terminé le travail d’Ashley, cet instant qui a fait éclater les miettes de mon cœur pour les réduire à néant, c’est le lendemain quand j’ai toqué à la porte de chez lui.


« Mademoiselle ? Vous voulez quoi ? La maison est en deuil, m’annonce une femme que je ne connais pas.


Où est Mama ? C’est toujours elle qui ouvre d’habitude. Plus que la nourrice d’Ashley, elle est devenue la coordinatrice de ce lieu. D’après Ash, c’est la seule à tenir cette maison debout. Organisant le planning de chacun, le ménage, et surtout la seule personne à s’occuper de lui depuis qu’il est enfant. Du moins… depuis le jour où la vipère s’est délaissée de lui, trop déçue de devoir avouer au monde que c’était en fait un petit garçon.


Cette mère me dégoute. Mais là n’est pas la question. Face à moi se dresse une inconnue et elle n’a rien de sympathique. Surtout quand j’annonce mon prénom et que je demande à voir Ashley. Les yeux rougis par la veille, j’essaie de prendre sur moi, renifle, m’essuie le coin des yeux sous le regard accusateur de cette… domestique ? J’ignore son nom, mais sa tenue de soubrette m’indique au moins quel est son rôle.


— Attendez ici, énonce-t-elle avant de claquer la porte.


Attendre ? Dehors ? Par ce froid ? Cette fois, j’angoisse. Un frisson me parcourt, je suis à la fois blessée et perdue ne comprenant rien à la situation. D’abord Ashley qui me hurle qu’un « nous » n’existe plus et maintenant Malory qui disparaît en laissant place à cette mégère ? Merde ! C’est quoi ce délire ? D’ailleurs, le bruit sec de talons qui percutent le sol ne m’annonce rien qui vaille.


— C’est vous. J’aurais dû me douter que vous ne lâcheriez pas l’affaire si facilement.

— Comment ? demandé-je confuse.

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2 commentaires

Sissy Batzy

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Il y a 4 ans

Je viens juste te faire un +3, il faut que je reprenne ton histoire du début !

Sandra MALMERA

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Il y a 4 ans

Merci ! C'est deja ça. Et passe quand tu veux, elle ne va pas s'envoler. 😊
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