Sandra MALMERA 24 jours, un chocolat 6. Une étincelle 4/4

6. Une étincelle 4/4

Mes rêveries sont stoppées nettes par Eliott qui m’ouvre la porte et me tend la main pour que je grimpe dans sa voiture. Super… J’ai peur de savoir ce qui se cache derrière ce comportement si galant. Ce n’est pas du tout son genre. Et bien sûr, mes craintes se confirment ! Surtout quand il s’installe au volant et annonce d’une voix fière :

Crève-Cœur n’a pas apprécié que tu te blottisses contre moi. Je m’interroge même sur le fait de ma survie après la fureur que j’ai lu dans son regard. Je te jure, s’il avait une arme entre les mains, je serais mort sur place ! ricane-t-il alors que le moteur vrombit et que nous partons en direction de notre colocation.

— N’exagère pas…


Ma voix est hésitante quant à ce que je dis. Ash en serait capable, pas au point de le tuer mais un bon coup de poing dans sa face. Surement. La preuve en est qu’à travers le rétroviseur extérieur, je peux observer sans mal les doigts crispés de cet homme. Merde ! Pourquoi ce pincement au fond de mon cœur persiste-t-il ? Peut-être parce qu’il reste ton premier amour, Cassie ! Cette pensée suffit à elle seule à me torturer l’esprit, perdue entre passion et tourment.


Hâte d’être chez nous et de prendre une bonne douche pour effacer tous ces souvenirs, et ce sentiment qui semble vouloir s’infiltrer à travers les parcelles de mon cœur encore attachés à… LUI. Et bordel, si le pouvait je m’en serais détacher depuis longtemps ! Mais non, bien sûr que non. La facilité ne me connait pas. Elle me fuit même.


M’entraînant chaque fois vers des hommes qui lui ressemblent. Grands blonds aux yeux clairs. Un cliché et pourtant, ils me font craquer. Toujours. Et comme une idiote… je cherche ces lumières d’or dans leurs iris, ces éclats que je n’ai jamais pu oublier. Jamais, je ne les avais retrouvées jusqu’à hier ? Et quoi ? J’efface déjà nos derniers instants ensemble… Ce déchirement, cette loque que j’ai été durant l’année qui a suivi.


— Hop là, Cassis ! Interdiction de verser une larme de plus pour cet imbécile ! Je te préviens, s’il ose briser ton cœur une seconde fois alors il en subira les conséquences. Crois-moi, Cole sera de mon avis.

— El…

— Non ! Je le vois ce visage triste. Cass, écoute.

— Je t’arrête tout de suite. Il ne se passera rien, j’ai retenu la leçon. Mon sol but, c’est de ramener Noël dans sa vie. Merde ! Vous l’avez bien remarqué qu’il a un problème avec cette période. Mais… le vingt-quatre, c’est son anniversaire. Et…

— Et tu te la joues façon Cassie. Mais à vouloir sauver tout le monde, tu vas éteindre la flamme de l’étoile. N’est-ce pas ? Stella.


Eliott appuie sur mon surnom en le prononçant. Il en découpe les deux syllabes tout en éteignant la voiture. Le message est clair, je ne vais pas m’en sortir. Surtout maintenant que nous sommes à l’appartement. Les marches qui nous mènent au première étage de l’immeuble me paraissent interminables et la présence d’Eliott dans mon dos est de plus en plus pesante. Super ! Manque plus que les yeux cristallins de mon frère et j’aurais là, le combo final.


Arrivée à la porte, je l’ouvre avec force et tente de traverser le séjour le plus vite possible. Je dois fuir les lieux ! La salle de bain est au fond à droite, alors je fonce les yeux fermés. Ou presque. Vite, Cass, il te reste une dizaine de pas et tu seras en sécurité. Encore quelques secondes et le tour sera joué. Juste un mètre, je ne demande rien d’autre. Mais c’est sans compter sur Cole et ses mains qui se plaquent sur mes épaules.


— Tu crois te planquer où comme ça ? m’interroge mon frère, son océan se mêlant au mien.

— Notre chère Cassis plonge tête la première dans son passé. Surement la magie de Noël qui l’aveugle.

— El !

— Tu rigoles ? C’est Ash ? Encore ? Cass…

— Ne me regardez pas avec vos airs de chiens battus ! Je sais ce que je fais !

— Comme la dernière fois ? Il faut qu’on te rappelle qui a été là pour ramasser les miettes ? Tu peux être une étoile, mais ta lumière ne brille plus aussi fort que la première fois ! Et quoi ? Tu crois vraiment pouvoir lui redonner l’envie de fêter Noël ? Attends… Est-ce qu’au moins, ton pull a donné des résultats ?

— C’est-à-dire que… Il a fait un certain effet, oui, hasardé-je.

— Traduction, il s’est énervé. Comme c’est étonnant ! C’est quoi la prochaine étape ? Non, ne me dis rien. Merde, Cass ! Je n’arrive pas à te suivre. Tu l’as évité pendant… onze ans et maintenant, tu fonces, tu te lances dans une mission de dernière chance sans penser à ton cœur? Tu sais le genre d’étiquette qui est accrochée à son front ? Dans cette ville, la rumeur est un trésor ! Et Terence est un chaud lapin ! Il n’aime personne ! Ne s’attache à personne ! Il baise et c’est fini ! Il n’a plus rien de l’adolescent que tu as connu !

— JE SAIS ! MERDE ! Je le sais… et je le déteste pour ce qu’il m’a fait. Je le hais pourtant…

— Tu ne peux pas t’en empêcher, hein ? intervient Eliott en nous poussant l’un l’autre vers le canapé.


Impossible.

Eliott a autant raison que Cole. Je ne peux pas laisser Ash dans ses ténèbres. Pas alors que j’ai peut-être une chance de le sortir de là. Comme dans le passé, avant cet autre Noël. Installés tous les trois dans notre sofa au design contemporain, Eliott allume la télévision et ouvre l’un de nos dossiers films. Le thème ? Les fêtes de fin d’années. Un conte moderne d’une roturière qui croise la route d’un prince héritier sous le son des chants dédiés au Père-Noël.

Foutue coïncidence !


Sans savoir véritablement pourquoi ni ce qui nous prend vraiment, nous explosons tous les trois de rire. Les trois mousquetaires dans toute leur splendeur. Prise d’un mal de ventre tant mon hilarité est nerveuse, je tremble et tombe sur le buste de Cole. Ses bras m’entourent, et l’instant d’après le silence devient maître dans la pièce. Ses paroles ne sont que celles d’un grand frère protecteur. D’ailleurs, notre meilleur ami s’incruste dans notre étreinte et nous étouffe entre ses membres. Décidément, je ne serais rien sans eux.


— Les gars ! Laissez-moi respirer ! crié-je en poussant sur le torse de Cole et tirant sur les poils qui dépassent du haut d’Eliott.

— Aïe ! Pourquoi c’est moi qui prends toujours les coups ?

— C’est toi le plus fragile, tiens, annonce Cole à un Eliott pleurnichard. Alors miss Étoile, quel est le plan pour demain ? Attends, avant promets-moi une chose : ne remets plus JAMAIS cette horreur.


Il actionne le pompon rouge du renne qui orne ma poitrine. Et la boucle est bouclée. Un joyeux vive le vent s’échappe du haut-parleur et nous repartons sous une vague de rire. Eliott me couve de son regard heureux alors que mon frère tapote mon épaule pour me réconforter. C’est clair que jamais plus ce pull ne sortira de mon armoire. Il va rejoindre tranquillement ces compères et prendre la poussière. Demain est un autre jour. Le subtil sera mon ami.

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6 commentaires

Fanfan Dekdes

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Il y a 4 ans

Joli moment cocooning ;)

Sandra MALMERA

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Il y a 4 ans

Merci ! :)

Lily Riding

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Il y a 4 ans

hâte de voir la carapace se briser dans les prochains extraits :)

Sandra MALMERA

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Il y a 4 ans

Merci pour ta lecture ! :) J'espère que la suite te plaira.
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