Sandra MALMERA 24 jours, un chocolat 7. Juste une boule 1/4

7. Juste une boule 1/4

Mercredi 28 novembreCASSIE


Le réveil est difficile ce matin. Après notre câlin étouffeur, nous avons poursuivis la séance de visionnage des films de Noël. Et bien sûr, l’histoire du prince et de la roturière ne s’est pas arrêtée après les fêtes d’une seule année ! Non, nous avons continué notre marathon jusqu’à en voir les trois suites. Les unes après les autres, tout ça en suivant les péripéties de l’héritier et de la jeune couronnée.


Soirée qui a mangé une grande partie de notre nuit ! Et maintenant ? Je cours après le temps. Je fonce de droite à gauche, fouille dans mes affaires, pousse Eliott de devant le miroir dans la salle de bain, pour finir par arracher la tasse de chocolat chaud des doigts de Cole. Tout cela sous leurs regards ahuris. Mais alors que je m’apprête à filer, une idée s’installe dans mon crâne. Aujourd’hui, j’ai dit que j’allais la jouer subtil.


Pour le moment, j’ai juste abandonné le pull ridicule pour un chemisier noir avec un motif, flocons de neiges. Mais… nous avons sortis les cartons de décorations pour l’appartement alors, je peux surement trouver de quoi égailler ma tenue. J’ai ? Dix minutes top chrono ! Cole m’observe ouvrant la bouche, trop étonné par mes actions.

Comme je le comprends…


Mes fesses percutent le sol avec force et je tire à moi, le premier carton qui me tombe sous la main. Un coup d’œil m’indique que c’est celui dont j’ai besoin. L’inscription « boules » étant mon saint graal ce matin. Mes doigts s’agitent, agrippent un morceau du ruban adhésif qui s’est détaché et je tire dessus. Le bruissement du carton qu’on déchire attire l’attention de mon second colocataire qui vient admirer le spectacle aux côtés de Cole.


— Elle joue à quoi notre Cassis ?

— Va savoir. Une nouvelle folie qui lui prend.

— Mais vous allez la fermer tous les deux ! Je cherche juste une boule ou deux ! crié-je fourrant mes doigts dans nos décorations.

— Elle est sérieuse ? Elle veut se la jouer sapin de Noël ? demande Cole en levant les sourcils tandis qu’Eliot hausse les épaules.


C’est une bonne idée, non ? Une boule sur une oreille, une autre sur la deuxième. Des paillettes bleutées et argentées qui se balancent en rythme sur mes pas. Un large sourire illumine mon visage quand enfin, je trouve les deux perles rares. Elles ne sont ni trop grandes ni trop petites, et l’anneau d’argent qui nous permet d’habitude de les suspendre aux branches du sapin va se glisser à merveille dans le cercle de mes boucles d’oreilles.


Dans un soupir, je me redresse, laissant dans mon sillage le carnage de ma fouille furtive. Les cris de mes colocs me pourchassent à l’instant où je franchis la porte d’entrée. Les représailles de ce soir vont être salées. Et merde ! Mes cheveux ! Ils n’ont aucune forme et je n’ai plus le temps de remonter pour arranger ce nœud qu’est ma chevelure.


Heureusement que je garde toujours un élastique dans mon sac. Mesure de sécurité d’urgence quand on a des cheveux qui ondulent jusqu’au milieu du dos. Sauvée ! Ni une ni deux, ma tignasse folle est enfermée dans un chignon lâche et je peux ainsi foncer au bureau. Mon écharpe sur le nez, ma veste ? Oubliée… Comme hier ! Et le froid de novembre s’infiltre sous le tissu de mon chemisier, si je tombe malade, je suis foutue.

Ce n’est pas le moment !


— Ça va le faire, Cassie. Aujourd’hui, c’est plus discret alors il l’acceptera. Il faut qu’il accueille cette magie. Après tout…

— Jolies boules petite sirène !

— Non mais je rêve ! Comment tu fais pour toujours débarquer en mode furtif ? interrogé-je Éric alors qu’il me pousse légèrement.

— C’est mon super-pouvoir. Je t’accompagne à ton étage, petite sirène ?

— Je vais survivre, merci.


Ma rencontre avec Éric dans le hall de l’entreprise ne fait que renforcer ma bonne humeur matinale. Et son air compatissant alors qu’il tape dans une de mes boucles d’oreille avant de partir vers l’hôtesse d’accueil ne me réconforte que plus dans l’idée que cet homme cache derrière son humour un cœur en or. Un sacré plaisantin qui semble lire les gens comme des livres ouverts.


Mais le temps est venu pour moi, de passer les portes de l’ascenseur et de découvrir de quoi va être fait ma journée. Espérons seulement qu’elle soit moins tourmentée que celle d’hier. Bien qu’avec Ash, je m’attends à tout. D’ailleurs, le son de l’ouverture des portes m’annonce mon arrivée à mon étage. Mes pas s’activent et me guident sans mal vers mon bureau. Mes collègues me saluent avant de me laisser passer pour me permettre de rejoindre mon poste.


— C’est elle ? crache la première dans un murmure sur mon passage.

— Ouais, apparemment il lui aurait même préparé un chocolat. Et ça ne fait que trois jours qu’elle est là. Karine m’a assuré qu’il avait l’air contrarié. Et j’ai entendu dire qu’elle le tutoie.

— Quoi ? Sérieux ? C’est qui cette arriviste ? Madame De Cœur est au courant ?

— Je ne pense pas, non. En plus on le sait toutes, il faut plaire à Madame si on veut pouvoir jouir du fils, ricane-t-elle alors que je leur tourne le dos.


Cassie, il te reste dix pas pour arriver, ne t’énerve pas. Mais merde, c’est quoi ces nanas ? Elles se croient chez le boucher ? Mon sang bouillonne dans mes veines, je dois vite prendre mes distances sinon je ne donne pas cher de leur beau sourire de poupée. Surtout quand elles me donnent l’impression d’apparenter Ashley à un vulgaire morceau de viande. Mes poings se serrent sous l’écho de leurs gloussements.


Elles ne sont pas croyables ! Je ne comprends même pas pourquoi Ash les garde… Ou bien, si. En un regard en arrière, je saisie. Leurs culs ! Ronds, rebondis et surtout mis en valeur dans deux jeans slims. Un grognement m’échappe alors que mes sourcils se froncent. Et il est évident que c’est le moment choisi par Ash pour faire son apparition.


Je l’entends d’ici, les saluer d’un « mesdames » crispé tout en les contournant. Si j’en suis soulagée, la rage prend le dessus quand je remarque qu’une fois dépassée, il se retourne pour apprécier la vue. Super ! C’est le pompon ! Et ce spectacle ne m’enchante pas du tout, loin de là. Mais quel petit CON. D’ailleurs son air satisfait s’efface de son visage à l’instant où son regard croise le mien.


Tant mieux.

Je n’ai pas l’intention de lui rendre la journée agréable, juste de faire entrer Noël par n’importe quel moyen. Et aujourd’hui, j’ai décidé de la jouer calme. Juste des boules pendues à mes oreilles, telles une décoration sur un sapin. M’installant et prête à l’attaque de mes occupations, j’essaie de faire abstractions de ce que je viens d’entendre. Sauf que… Ash, lui, ne se contente pas de traverser le couloir et d’aller à sa place.

Trop facile…

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