Fyctia
3. Un plan 2/4
Un rire rauque m’échappe quand mon attention se porte à nouveau sur mes amis. Joe levant son bras vers moi, je me décale. Ça suffit les coups pour ce soir ! Mais entre lui et le coude de Vince qui s’enfonce dans mes côtés, je suis servi. Surtout quand Éric crache sa boisson hors de sa bouche prit d’un gloussement incontrôlable. Génial, c’est la totale ! Ils sont conscients qu’ils ne me facilitent pas les choses ?
Non. Pourtant, avec cette entrée en matière, je risque d’avoir beaucoup du mal à trouver une stratégie pour séduire la petite brune… Surtout quand je dois m’appuyer sur des amis comme eux pour m’aider ! Merde… Les voilà qui recommencent avec leur délire d’hommes en rut. Joe notant les jeunes femmes en face de nous sur une échelle de un à dix, tandis qu’Éric les classent par grandeur de bonnet. L’élégance masculine à son apogée !
Le seul problème, c’est qu’ils n’ont pas compris l’intérêt du calendrier. Trop complexe pour eux, il ne leur est pas adapté alors que pour moi, c’est le défi idéal. Faisant ainsi monter le plaisir et l’adrénaline jusqu’à l’extase de la vingt-quatrième case, ou plutôt celui de la dégustation de ce fameux dernier chocolat. Mordillant ma lèvre inférieure en y appuyant mon index, mon attention se fixe sur l’objet de mon désir.
Ses pommettes semblent rougir de plus belle, alors que son visage m’analyse. Mais très vite, nous sommes rattrapés par les personnes qui nous entourent. Moi, haussant les épaules et elle, hochant la tête. Geste qui attire immanquablement son voisin de table. Oublie Ash. Mon but est de m’éclater, me détendre et non, attirer une femme déjà prise. Bien que… en les examinant tous les deux, je suis presque sûr de remarquer des similarités.
— Ash ? Ton calendrier, tu en es où ? m’interroge Vince me détournant de ma contemplation.
— Quoi ? Merde les gars, un peu de sérieux ! Je voulais vous parler de ma première case. Je crois qu’elle promet déjà des merveilles.
— Ta secrétaire ?
Perspicace, Vince porte sur moi une attention toute particulière. Il se redresse sur son fauteuil, m’adresse un sourire entendu et attrape mon smartphone dans sa main. Au final, j’ai peut-être réussi à l’intéresser à mon plan annuel. Et puis, j’ai besoin de lui comme complice. C’est le meilleur quand il s’agit de trouver des stratégies pour faire tomber les femmes dans mes draps. Même si… il déteste que j’exploite ses talents de prétendant romantique pour piéger les femmes dans mes filets.
Mais bien entendu, je ne lui en laisse pas le choix. Puis, si vraiment ça le dérangeait, il pourrait partir. Je ne le retiens pas, bien qu’il reste la tête pensante de notre joyeux petit groupe. Une bande de gros lourds, dragueurs sans sentiments ou presque. Nous avons le romantique, l’affamé, le gaffeur et le JOUEUR. Moi. Et la mission qui m’attend ne me semble pas être de tout repos. N’empêche que je suis prêt.
Depuis que cette jeune femme a passé le pas de ma porte, je ne peux pas contrôler les réactions de mon corps ni celles de mon esprit. Et si ça me perturbe, je suis d’autant plus intrigué de découvrir la raison du bouleversement qu’elle déclenche en moi. Quelle est la signification de ce frisson qui m’envahit chaque fois que je plonge dans ses yeux translucides ? Je l’ignore. Mais, j’espère pouvoir l’expliquer assez vite.
— Il faudrait que tu démarres doucement. Il te reste quoi ? Quatre jours avant le premier ? Tu vas devoir exploiter ce délai pour la faire succomber. Parce que cette petite-là, n’a pas l’air de vouloir être docile.
Vince nous expose ses réflexions, et il semble qu’il y a déjà pensé. Ses idées sont précises, concises, déjà préparées. Et rapidement, je me rends compte que ses paroles sont justes. Je ne la connais pas, alors pourquoi cette obsession ? Remarque. Il est rare qu’une femme reste assez longtemps pour que je sois capable de connaître ses préférences. Donc, pourquoi pas Cassie ? Et en parlant du loup…
Mon ami qui une seconde plus tôt analyser encore le calendrier numérique sur mon écran, redresse son visage et le tourne vers le bruit d’une chaise qui racle le sol. Cassie. Elle est debout au milieu de ses amis, et la blonde à côté d’elle lui donne une claque sur les fesses comme pour lui donner l’impulsion pour avancer. Putain, moi aussi je veux pouvoir toucher ses formes rebondies.
Vince quant à lui, il se contente d’apprécier les moindres détails de la silhouette de la jeune femme qui se dirige à présent droit sur nous. Et merde ! On est mal. Je profite du temps de sa traversée pour admirer une dernière fois sa stature avant de me faire assassiner sur place. Ses hanches se balancent de manière sensuelle, de droite à gauche, et ce sourire. Je suis sans voix. Elle semble comprendre l’effet qu’elle fait aux hommes et en abuse juste assez.
Et bien entendu, je peux compter sur Éric et son amie Discrétion qui ne se gênent pas pour me frapper de son coude. Encore ! Par contre, j’aimerais survivre à cette soirée ! Il est pire qu’un collégien en transe devant la fille populaire. Une bombe ! Une explosion de lumière qui fait battre mon cœur. Enfin… en plus d’allumer un désir qui lui se manifeste plus bas, et surtout qui durcit à l’accélération impulsive du rythme de ses battements.
Mince, elle est bandante…
— Monsieur Térence. Aurais-je une tâche au milieu du visage ? Je sais que je suis nouvelle dans le quartier, mais je suis loin d’être une bête de foire ! Et j’aimerais si possible passer une soirée tranquille avec mes amis, sans avoir à me cacher demain derrière mes dossiers. Est-ce que je suis claire ? elle débite ses phrases d’un ton franc, agressif.
— Une bête de foire ? Non, plutôt une belle sirène sans écailles, annonce Éric avec un air béat.
Celui-là… Il ne retient que ce qu’il veut. Et en plus, il a le don de mettre les pieds dans le plat.
Un fiasco total ! Un jour, il va m’attirer de sacrés ennuis. Surtout quand la femme en face de nous n’a pas l’intention de se laisser faire. De quoi bien pimenter mon jeu. Ni une ni deux, j’arrache mon téléphone des mains de Vince, et m’apprête à inscrire le prénom de Cassie sur la première case de mon calendrier de l’avent. Mais, Vince m’a devancé, s’attendant surement à cette réaction de ma part.
— Tu n’as pas répondu à la question, Ashley.
MON prénom dans SA bouche est telle une douche froide que ma bonne humeur me quitte. Ce ton, l’expression ferme de son visage et l’émotion que j’ai senti dans l’intonation de sa voix, je les connais. Et ils me terrifient. Une seule personne ose encore m’appeler par mon prénom, cette horreur que je porte depuis ma plus tendre enfance : ma Mère. Du dégoût, de la tristesse, le tout forme un mélange agressif qui se lit dans ce regard si attirant.
Qui es-tu ?
15 commentaires
Azalyne Margot (miss Ninn)
-
Il y a 4 ans
Sandra MALMERA
-
Il y a 4 ans
Fanfan Dekdes
-
Il y a 4 ans
Sandra MALMERA
-
Il y a 4 ans