Eva Baldaras Your forbidden heart Chap 12.2 (Eden)

Chap 12.2 (Eden)

Noah scrute Cam, pendant que ce dernier se saisit de l’instrument et s’installe pour l’accorder.


Le visage de Cam ne trahit aucune émotion, comme si ce qu’il s’apprête à faire ne lui plaisait pas. Pourtant, il finit par étirer ses lèvres et exécute un clin d’œil au public, provoquant quelques soupirs féminins. Puis, ses doigts s’agitent sur les cordes, ou les pincent. Il tend l’oreille, et quand il juge que tout est bon, il commence.


Les lumières s’adoucissent encore, laissant place à une certaine intimité. Noah se fait voler la vedette, à en croire les pupilles brillantes des filles qui viennent tout juste de remarquer le bel étalon que j’ai invité.


Et, ça m’emmerde vraiment. J’ignore pourquoi Noah a fait ça. Il ne savait pas si ça gênait Cam. Ou alors, il pense que ce dernier a l’habitude, après tout, c’est un professionnel de la scène.


En fait, si, je sais pourquoi Noah a fait ça. Il veut choisir un truc, une fois dans la soirée, sans l’aval de son père. Et je suppose que le fait que ce soit Cam, donne à cet auto-cadeau, un aspect exceptionnel.


Enfin, j’espère que c’est ça. Parce que j’ignore ma réaction si jamais il songeait que Cam pouvait…


Les premières notes s’élèvent dans l’air, d’abord timides et suaves, coupant ma pensée brutalement. La mélodie du titre de Francis Cabrel « je t’aime à mourir » capte l’attention de tous les convives. Et la mienne. Cam a choisi une chanson française, célèbre, malgré le fait qu’elle date de 1979 et qu’à l’époque, nous n’étions pas nés tous les deux. Un classique. Je suis subjuguée qu’il l’interprète maintenant, je me souviens qu’il l’avait chanté un soir, alors que nous étions chez Lucas, après une répète.


Sa voix rejoint les notes qui jaillissent de la magie de ses doigts. Touchée, je ferme mes paupières, pour me laisser transporter par les accords et le son rauque de Camille. Elle m’évoque un mélange d’émotions, une palette si intense qu’elle pompe toute mon énergie, et m’offre en même temps une vague de bonheur inestimable.


Je rouvre les yeux, et mon cœur rate un battement. Camille me scrute, d’une manière si puissante, que j’ai l’impression de brûler puis de périr dans de délicieuses souffrances. Ses mots représentent le meilleur anxiolytique au monde.


Je comprends tout, je suis bilingue. Ma mère m’a appris la langue de Molière alors que je n’étais qu’un embryon dans son ventre.


Je dois juste m’asseoir

Je ne dois pas parler

Je ne dois rien vouloir

Je dois juste essayer

De lui appartenir

De lui appartenir

(Extrait de la chanson de Francis Cabrel)


Une certaine mélancolie m’emporte, tandis qu’il termine avec quelques accords, en laissant durer le plaisir quelques secondes de plus.


Les visages autour de lui, sont un miroir d’émois indéfinissable. Quelques yeux s'humidifient, submergés par un sentiment étrange, porté par le talent de celui qui interprète une chanson inconnue, mais si touchante. Des couples se sont rapprochés, se serrant tendrement les uns contre les autres. Certaines filles semblent hypnotisées par la passion véhiculée par Cam, qui achève de faire vibrer les cordes de son instrument, comme s’il communiquait avec lui, qu’il ne faisait qu’un.


Les dernières notes s’éteignent, le musicien sort enfin de sa bulle, et des applaudissements retentissent avec fracas, pour marquer leur plaisir d’avoir partagé ce moment avec lui.


Le regard de mon ami balaye la salle, observe tout le monde debout, avant de rencontrer mes pupilles humides.


Nous nous sourions. Et avant de faire une bêtise, comme, le rejoindre, l’enlacer et l’embrasser à la vue de tous, je me lève, pour porter un toast.


J’ai mal pour Cam, qui me scrute avec un truc qui me fait frémir. Comme s’il se rendait compte maintenant, que j’existais.


Je vais le blesser, le torturer. Il ne va sans doute pas dormir de la nuit. Je le devine à son air à présent implorant, à ses pupilles qui vont et viennent de Noah à moi, observant chaque détail de nos corps qui se touchent.


Pour moi, c’est un supplice.


Mais je dois le faire.


— Merci, Camille, de nous avoir fait vivre ce moment unique. Levons nos verres pour le cadeau que ce musicien talentueux et mon ami a fait à Noah, l’amour de ma vie !


Noah semble émerger doucement et comprend que je l'ai nommé. Il détache son attention de Cam, me sourit d’une manière automatique, puis prend ma main.


— À ma merveilleuse copine, qui a eu l’idée, ce soir, d’inviter Camille. Je suis dingue de toi, beauté !


Des flashes nous aspergent tous les deux, alors que je refuse de croiser le regard de Cam.


Parce que je le veux, mais que j’en suis incapable.


Tu as aimé ce chapitre ?

13

13 commentaires

D. Verton

-

Il y a un an

👍

natha_lit

-

Il y a un an

😍😍

Inès k

-

Il y a un an

Like de soutien ;)

Tara Ibanez

-

Il y a un an

merci d'être passé sur mon histoire ! Bon courage pour la suite

Mily Black

-

Il y a un an

À jour :) Bon dimanche !

Chloézoccola

-

Il y a un an

:)

ArizonaLily165♡

-

Il y a un an

👍😉

Josepina(Jojo)

-

Il y a un an

Je comprends tout, je suis bilingue. Ma mère m’a appris la langue de Molière alors que je n’étais qu’un embryon dans son ventre. Je dois juste m’asseoir Je ne dois pas parler Je ne dois rien vouloir Je dois juste essayer De lui appartenir De lui appartenir (Extrait de la chanson de Francis Cabrel)❤️💕

Hopeless_

-

Il y a un an

🩵

L.ludivine

-

Il y a un an

👍
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.