Fyctia
Prisonnière - 1
Terres des Elfes, Forteresse Noire
La présence de l’elfe noir réveille la colère de Kiel qui comprend maintenant pourquoi il fait aussi noir puisque ces monstres ont la capacité de voir dans la noirceur la plus totale. Faisant fi de sa position de faiblesse, la jeune elfe explose.
— Qu’avez-vous fait à Xia espèce de monstre !
— Ne t’inquiète pas pour elle, elle a la chance d’être hors de notre portée pour l’instant... Tu devrais plutôt t’inquiéter pour ta propre sécurité puisque tu es maintenant notre seul moyen de la retrouver.
— Vous allez regretter ce que vous venez de faire !
— Ah oui ? Comment comptes-tu t’y prendre ma chère Kiel...
Surprise d’entendre son nom, la prisonnière ne trouve sur le moment rien à répondre, son corps décidant plutôt de lui envoyer un terrible tremblement de panique à l’idée de ce qu’elle risque de subir aux mains de ses ravisseurs.
— Tu sais, ta cousine Xia, m’a fait le même genre de menace juste avant d’être projetée dans l’autre monde…
— Vous êtes un monstre !
— Je vais prendre cela comme un compliment, car j’allais en effet lui faire des choses monstrueuses avant que ce fichu anneau la transporte hors de ma portée...
— Je vous interdis de la toucher ! L’armée de mon oncle vous fera regretter de vous en être pris à nous.
— Pour le moment il m’est impossible de la toucher, donc tu peux être rassurée…
À cet instant, si la noirceur n’avait pas été totale, Kiel aurait pu voir un petit sourire malin aux lèvres de l’elfe noir qui voit, lui, à quel point sa dernière affirmation a rassuré la captive.
— Mais à ta place je n’aurais pas trop d’espoir. Là où elle est, Xia ne trouvera pas beaucoup de secours auprès des indigènes qui ne feront qu’une bouchée d’elle…
— Je ne comprends rien ! Où est-elle ?
— Il semble qu'elle n'ait pas jugé bon de partager ses petits secrets avec toi… Ta chère cousine se trouve à présent dans un lieu peuplé de gens reconnus pour leur haine envers tes semblables… C'est vrai que tu ne sais même pas de quoi je parle puisque tu es si jeune. Bien que mes intentions soient loin d’être bonnes, je pense que tu as intérêt à ce que je retrouve ton amie avant eux, ses souffrances s’en trouveront réduites...
— Pour terminer ce que tu as commencé ? Jamais !
— Tu ne sais même pas ce que j’allais faire…
— J’ai vu la lame.
— Mais je lui ai pourtant offert de me remettre l’anneau. C’est elle qui a refusé et j'ai donc choisi la manière forte…
— Mais qu’avez-vous à faire de ce stupide anneau ?
— Tu le sauras en temps et lieu, mais pour cela tu dois m’aider à la retrouver.
— Jamais !
— Je me doutais bien de ta réponse. Vous êtes têtues dans votre famille.
Le coup vient en un éclair : une gifle puissante du revers de la main qui envoie la tête de Kiel violemment sur le côté et lui fait perdre l’équilibre. Les anneaux qui la maintiennent lui entaillent ainsi une fois de plus les poignets. Sonnée et avec un goût de sang dans la bouche, la jeune elfe reste pourtant consciente.
— Faites-moi ce que vous voulez je ne dirai rien !
— C’est une belle promesse que tu me fais, mais tu ne peux rien me dire de toute façon puisque tu ne connais pas le lieu où elle se trouve…
Complètement déstabilisée par l’étrange affirmation de son tortionnaire, Kiel tente au mieux de conserver ses esprits malgré la douleur et la fatigue qui la transcendent. Satisfait de voir la confusion dans le regard de la captive, l’elfe noir poursuit sa tirade.
— Heureusement, mes amis ici présents sauront tirer profit de ton lien avec ta cousine pour m’aider à la retrouver.
— Je ne vous aiderai pas !
— Certainement pas de ton plein gré, je le sais. Par contre, après quelques jours passés ici, je suis sûr que tu changeras d'avis, et ce que tu en sois consciente ou non !
Sur ce, le groupe quitte bruyamment la pièce sans un autre mot et Kiel demeure seule, impuissante et aveugle. Incapable de juger le temps dans cette noirceur totale, elle ne sait combien de temps elle reste ainsi, mais la faim qui la tenaille lui laisse croire que sa captivité dure déjà depuis un bon moment. Affaiblie, elle sent son esprit l’abandonner peu à peu alors qu’elle oscille aux abords du sommeil.
Après ce qui lui semble être une éternité - elle ne saurait dire si elle a dormi ou non - un bruit réveille brusquement son attention. Prenant quelques instants pour calmer sa peur, elle se prépare mentalement à affronter le pire. Quand la porte s’ouvre, une lueur aveuglante envahit la cellule, puis l’elfe noir entre suivi de deux individus portant de longues robes noires et des capuchons leur masquant le visage. La lanterne allumée dans les mains d’un des arrivant explique la soudaine clarté à laquelle ses yeux peinent à s’adapter.
— J’espère que tu t’es bien reposée, affirme avec ironie l’elfe noir. Comme tu peux le voir, je t’ai apporté un peu de lumière cette fois.
Trop faible pour répondre à l’ironie de son bourreau, Kiel se contente de fixer le groupe immobile devant elle.
— Comme tu peux voir je t’ai apporté de la compagnie, poursuit l’elfe noir. Je vois que tu n’es pas très bavarde. Commencerais-tu à avoir peur de moi ?
— Je n’ai pas peur de vous ! répond l’elfe avec autant de force qu’elle peut fournir.
— Comme c’est courageux de ta part. Tu es plus résistante que je ne l’aurais cru. Cela risque d’être très intéressant…
— Faites-moi ce que vous voulez, je ne vous aiderai pas.
— Ça tu l’as déjà dit hier, mais je ne crois pas que tu pourras leur résister bien longtemps…
— Vous ne me connaissez pas…
En un éclair, l’elfe noir s’approche de Kiel et lui saisit le menton dans sa main gantée en lui serrant durement la mâchoire.
— Je te laisse une dernière chance, aide-moi de ton plein gré et tu auras la vie sauve arrogante petite elfe !
— Jamais !
L’elfe noir la saisit alors à la gorge et il serre jusqu’à ce qu’il puisse lire la panique dans les yeux exorbités de sa victime qui ne parvient plus à respirer. Alors qu’elle sent l’étourdissement la gagner, l’un des acolytes de l’elfe noir s’approche et lui laisse voir ses yeux d’un noir profond en abaissant son capuchon.
— Souhaitez-vous que nous commencions Syrio ?
— Allez-y !
Pouvant à peine respirer avec la main lui serrant toujours la gorge, Kiel sent la panique qui s’empare de son esprit alors que les deux individus sont maintenant près d’elle et la fixent droit dans les yeux. Tous deux posent leurs mains de chaque côté de sa tête, l’empêchant de détourner les yeux de leur regard pénétrant. Même si la main sur sa gorge s’est retirée, elle ne parvient étrangement pas à respirer. La sensation qui l’envahit alors est terrifiante : elle sent que son esprit est envahi par une présence étrangère qui parvient jusqu’à contrôler sa respiration !
Soudainement, elle entend deux voix dans sa tête. Bien qu’elle ferme les yeux à présent, elle continue de les voir comme si elle avait toujours les yeux grands ouverts, son esprit entièrement occupé par leur présence.
Puis voilà que débutent les attaques mentales.
17 commentaires
Valentine
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
Valentine
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
Merixel
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
Nelyne
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
FleurDelatour
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans