Fyctia
Liam - Guérison
Liam entre dans l’infirmerie suivi d’Allan. Inconfortable, le jeune homme l’entraîne alors à l’écart et il est rejoint presque immédiatement par sa mère. Ne voulant rien cacher, Liam se lance.
— La vérité c’est que Mirco m’a attaqué avec un poignard…
— Quoi, mon fils t’a attaqué ? demande Allan, visiblement choqué.
— Oui et je ne comprends pas pourquoi. D’abord il m’a parlé de Sarah, puis ensuite de sa rencontre avec cet inconnu…
— Quel inconnu ?
— Un homme qu'il voit depuis quelques semaines d'après Sarah… Il a aussi parlé d’un objet que je devais lui remettre à la demande de cet homme…
— Un objet ? Lequel ?
— Je ne sais pas trop, il semblait confus et j’ai dû me défendre… Il a parlé d'une pierre avant de me frapper deux fois, puis je l’ai atteint à la tête avec mon bâton…
— Je… je suis désolé…, bredouille Allan.
— Ce n'est pas de votre faute… Votre fils vous a caché bien des choses je crois…
Le visage étrangement consterné suite aux paroles de son fils, Mélia prend son bras blessé et entreprend de défaire le bandage. Toutefois, elle s’arrête brusquement à la vue de la blessure et Liam est certain de noter la peur sur son visage, alors qu'elle resserre le bandage.
— Nous devons immédiatement rentrer à la maison. Tu peux monter à cheval ?
— Oui, sans problème.
Surpris par la réaction de Mélia, tous l'observent d'un air intrigué.
— Restez un moment, les infirmiers vont venir faire un bandage convenable… affirme Allan.
— Je vais m’en occuper à la maison…, répond-elle, pressée de quitter.
L’homme lui remet alors un pot d’onguent et quelques bandages propres.
— Prends au moins ça.
— Je n’ai pas avec moi la somme pour les payer et nous avons ce qu’il faut à la maison.
— Accepte-les, je t’en prie. Nous parlerons de paiement un autre jour.
— Si tu insistes.
Prenant le paquet, la mère inquiète se dirige vers la sortie, suivie de son fils. Posant la main sur son épaule, Allan l’intercepte à la sortie.
— Prenez le cheval de mon fils. Vous ne pouvez pas monter tous les deux sur un seul cheval, cela va l'épuiser…
— Ça va aller. Je préfère qu’il monte avec moi…
— J’insiste une fois de plus.
— D’accord, je viendrai le rapporter demain.
— Ça me va.
Après avoir aidé Liam à monter sur leur cheval, Mélia monte à son tour sur celui prêté par Allan et tous deux entreprennent le retour à la maison dans un silence complet. En arrivant à la maison, elle attache simplement le cheval à un arbre près de la maison avant d’aider son fils à descendre malgré ses protestations.
— Je peux descendre tout seul… La douleur est déjà presque disparue…
— Laisse-moi t’aider, tes blessures sont profondes…
Elle guide alors leur cheval dans leur petite écurie, puis ressort quelques minutes plus tard avec un seau rempli de moulée qu’elle dépose devant le cheval affamé d’Allan. Tous les deux entrent ensuite dans la maison.
Sans attendre, elle entreprend de retirer le bandage de fortune du bras de Liam en prenant soin de ne pas appuyer sur les blessures. Prenant le pot d’onguent donné par le père de Sarah, elle en retire le couvercle.
— Pas besoin de ça… lance Liam qui déteste les médicaments de tous genre.
— Il ne faut pas laisser l’infection entrer dans les blessures. Donne-moi ton bras !
En appliquant l’onguent, Mélia voit en effet que les coupures ont déjà commencé à guérir, comme l’a indiqué son fils. Elle n’est pas si étonnée, sachant qu’il possède depuis toujours une incroyable capacité de guérison. Bien qu’elle connaisse cette capacité de son garçon, elle est tout de même un peu surprise, car les blessures sont vraiment très profondes. Ce sont certainement les plus sérieuses que Liam ait subi à ce jour.
En appliquant l’onguent, quelque chose attire cependant son attention : la peau sur les côtés des coupures a pris une teinte sombre. Pour un œil inexpérimenté, cela peut ressembler à de l'infection, mais la femme possède de bonnes bases en guérison, fruit de ses études au monastère il y a bien longtemps. Elle sait que cette couleur est plutôt typique d’une nécrose rapide de la chair, ce qui n’est pas normal pour une simple coupure, aussi profonde soit-elle... Tentant de ne pas céder à la panique, elle poursuit l'application de l'onguent, ne voulant pas inquiéter son fils avec son constat pour l’instant.
— Liam, tu ne sens rien de spécial ?
— Si ce n’est des picotements de cet onguent, pas vraiment… Pourquoi tu me demandes ça ?
— La blessure est plutôt vilaine c’est tout…
— Ne t’inquiète pas, je me sens très bien…
Mélia enroule finalement un nouveau bandage autour de la blessure, puis elle se rend dans la chapelle en laissant Liam au salon.
— Je reviens dans quelques minutes…
Liam décide alors d’aller dans sa chambre pour s’étendre sur son lit, histoire de se reposer un peu et de réfléchir aux événements récents.
Dans la chapelle, Mélia fouille dans ses livres datant de sa formation au monastère. Elle espère trouver quelque chose sur l’étrange blessure de Liam, passant ainsi plusieurs heures à feuilleter page après page sur les potions et les poisons utilisés par les humains au fil des siècles. Alors qu’elle est sur le point d’abandonner, elle tombe sur une description avec images d’un poison dont l'effet ressemble à ce qu’elle a vu sur le bras de son fils. Après quelques lignes, elle s’arrête, choquée. Le cœur serré, elle reste dans la chapelle, immobile, pendant un long moment. C’est à son tour de faire un cauchemar, mais elle est pourtant bien réveillée…
Quand elle sort finalement de la petite chapelle, elle trouve son fils à la cuisine en train de préparer le repas et réalise du coup l’heure tardive.
— Je suis désolée, je me suis laissée emporter dans ma lecture…
— Ce n’est pas grave, je me suis reposé un peu, mais mon estomac m’a rappelé l’heure…
— Liam, je peux te poser une question ?
— Évidemment…
— Décris-moi l’objet que Mirco voulait que tu lui remettes.
— Il a simplement parlé d'une pierre d’une grande valeur sans me donner aucun autre détail…
— C'est bien ce que j'ai cru entendre au village… Il n’en savait pas plus ?
— Non. Pourquoi cette question ? Tu sais de quoi il voulait parler ?
— Non…
— Tu en es certaine? Il avait l’air convaincu que je savais quelque chose…
— Je… je ne vois pas… Parle-moi plutôt de ta blessure, tu sens quelque chose de spécial ?
— Non… Je me suis endormi quelques heures et quand je me suis réveillé, j’ai retiré le bandage pour me gratter. Regarde…
Liam montre son bras : une fine peau recouvre les plaies et il n’y a plus aucune trace de la nécrose. Étonnée, Mélia regarde son fils droit dans les yeux avant de prendre la parole.
— Tu as bien raison Liam, aucune raison de s’inquiéter, tu guéris vraiment vite !
— Je te l’avais bien dit. Mon seul problème est de résister à l’envie de me gratter…
— C’est un moindre mal…
23 commentaires
Morgane Rigan
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
Erine Kova
-
Il y a 3 ans
Lily Grahamm
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
makara
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
maioral
-
Il y a 3 ans
cedemro
-
Il y a 3 ans
Christopher Llord
-
Il y a 3 ans