Fyctia
Chapitre 3
"-Tu es sûre de ne pas t'être trompée de numéro?
- Oui, je suis sûre Angela.
-Il ne la peut être pas vu...
-Peut-être pas
-Peut-être pas
-Pourquoi moi?
-Arrête de discuter Juliette, je croyais avoir été claire! Tu as insisté pour faire partie de tout ça, maintenant, tu suis mes ordres!"
La dite Juliette poussa un long soupir, les yeux fermés.
"-Ok."
Elle attrapa son téléphone et pianota un moment, les lèvres pincées, puis, quand elle eut terminé, elle montra l'écran à sa 'partenaire' d'un air impatient, en remettant une de ces courtes mèches blondes derrière son oreille.
"-Alors, c'est bon comme ça?
-Oui c'est parfait."
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Une simple sonnerie de téléphone, voilà ce qui allait bouleverser ma vie, je ne le savais simplement pas encore.
Jonathan était sous la douche lorsqu'il ressue, pour la seconde fois, le texto du numéro inconnu.
'Jack, c'est Juliette, il faut qu'on parle'.
J'avais oublié de lui mentionner le premier, mais j'étais pourtant certaine que Jonathan avait vu ce message.
Je pouvais répondre à sa place, après tout, ce n'était qu'une simple erreur de numéro, pas un client important qui le pressait pour obtenir une réponse.
2476, écran déverrouillé.
'Désolé, je pense que c'est une erreur de numéro'.
10 petits mots, simples, clair et net.
Quelques minutes plus tard, Jonathan sortait de la douche et ne sourcilla même pas lorsque je lui lus le message. Ce n'était rien, quelques secondes d’égarement parmi les milliers qui composent une journée.
Bientôt, il me sortit de la tête.
Il faut dire qu'avec notre mariage, j'avais beaucoup à penser :liste des invités, traiteurs, lieu, organisation..
En plus de cela s'ajoutait mon boulot et l’organisation du salon, mon patron défoulait ses nerfs sur moi et me demandait sans cesse de revérifier tel ou tel détail.
Ce ne fut que trois longues semaines plus tard que je m'autorise enfin à souffler. Je suis à l'entrée du "rayon" représentant les éditions "Sens" sur des talons noirs d'une dizaine de centimètres et dans une élégante robe Valentino. M. Valcx m'a chargé d’accueillir tous les auteurs représentés par la maison et de les conduire à leurs stands respectifs, autant dire que ce n'est pas le travail le plus difficile du monde, mais, je crois que depuis qu'il est au courant pour ma grossesse, il essaye au maximum de me ménager. Délicate attention tout à fait inutile de sa part.
"-Excusez moi?"
Une petite femme se tient devant moi, son accent très prononcé me laisse deviner qu'elle vient d'Angleterre. Elle me regarde avec un air soupçonneux, comme si elle essayait de m'analyser, et une bouche pincée.
"-Oui? Que puis-je faire pour vous?
-Je suis Angela Powell, et je cherche Lily Underwood.
-Vous l'avez devant vous."
Aussitôt, ses yeux s’éclairèrent et elle me fit un large sourire.
"-Oh! Parfait, parfait! Serait-il possible de vous parler un instant en privée? De préférence, un endroit avec des chaises, mes 6 mois de grossesses ne sont pas idéaux pour m'aider à rester debout toute la journée.
- Vous êtes enceinte ? Mais c'est merveilleux! Moi aussi figurez-vous, mais j'ai encore quelque temps de répits! Je n'en suis qu'à un mois!"
Elle aborda alors une expression que je ne pue déchiffrer et qu'elle s'empressa de remplacer par un petit rire.
Je la menai jusqu'au coin restauration réservé aux particuliers et nous nous installâmes à une table dans le fond.
"-Nous serons tranquilles ici je pense, donc, Mme Powell, que puis-je pour vous?
-En fait, je suis une ancienne amie de votre mari.
-Ah bon? C'est étrange, Jonathan ne vous a jamais mentionnée...
-Cela ne m'étonne pas, nous nous sommes croisés dans... Une autre vie, en quelque sorte. Mais je voulais lui faire la surprise de mon retour, alors, je vous en pris, ne lui dites rien concernant ma présence!
-Vous pouvez compter sur moi!
-Merci beaucoup. Pourriez-vous me donner son numéro, que je puisse l’appeler?"
J'hésitais un instant, après tout, je ne connaissais absolument pas cette femme et voilà qu'elle me demandait le numéro de Jonathan. Pourtant, sans pouvoir l'expliquer, elle ne m'inspirait aucune crainte ou suspicion particulière. Et, au pire des cas, si elle veut appeler Jonathan, ça les concerne tous les deux.
"-Bien! Vous avez de quoi noter ?"
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Ce soir-là, je pris un taxi pour rentrer. Bien sûr c'est plus cher que le métro, mais je ne me sentais pas de marcher encore avec mes talons, d'attendre les rames et de récolter les regards bizarres de certains passagers. La journée m'avait épuisée et je n'avais que trois envies: rentrer chez moi, prendre un bain, et retrouver Jonathan.
C'est pour cela que j'avais pris un taxi.
En arrivant dans l'appartement, j'eus l'agréable surprise de trouver Jonathan sur le canapé.
La table était déjà mise et semblait s'être endormi. Je m'approchai par-derrière et mis mes mains sur ses yeux.
"-Devine qui est rentrée?
-Je ne sais pas, n'est-ce pas ma tante Geneviève d'Amsterdam ?
-Alors là, je suis outrée que tu me compares à ... à cette... Individu!
-Encore fâchée contre elle pour l'autre fois?
-Tu veux dire la fois où elle m'a renversé un seau d'eau glacée sur la tête en guise de réveil?
-Oui, je crois bien que c'était cette fois-là..."
Je lui tirais la langue puérilement alors qui éclatais de rire. Nous fûmes interrompus par la sonnerie de son téléphone. Je le vit froncer les sourcils en le prenant.
"-C'est encore ce numéro inconnu, Il m'a déjà renvoyé un texto ce matin et c'est la deuxième fois qu'il essaye de m'appeller cette semaine.
-Bloque-le!
-Je ne peux pas, je le rappellerai plus tard, finit-il en soupirant. Mais sinon, comment c'est passé ta journée?
-Oh très bien! J'ai d'ailleurs rencontré.."
Je m'interrompis, c'était moins une.
"-Tu a rencontré ?
-Euh, tu sais, cet auteur dont je t'avais parlé l'autre jour!
-Lil', tu ne sais pas mentir, tu le sais n'est-ce pas?"
Je rougis violemment en essayant de cacher mes joues.
"-Bon très bien! Mais promet que tu ne diras rien!
-Promis!
-J'ai croisé une dame disant être une de tes anciennes amies.
- Vraiment ? Qui est-ce?
-Angela quelque chose, attend ça va me revenir.. Voilà Powell! Agela Powell! Elle est très gentille d'ailleurs, je me demande pourquoi tu ne la jamais mentionnée..."
Je n'avais même pas terminé ma phrase qu'il s'était levé du canapé, son visage était devenu dur et ses yeux froids. Il prit son téléphone et se tourna vers moi.
"-Lily, je veux que tu m'écoutes très attentivement, si jamais elle essaye de te contacter à nouveau, tu me le dis immédiatement et, surtout, tu ne l'approches pas. Est-ce que j'ai été bien clair? Je dois passer un coup de fil rapide. Tu restes là ?"
Un oui presque inaudible sortit de ma bouche. Jonathan se radoucit quelque peu puis sortit de la pièce. Une question traversa alors mon esprit ; qui était Angela ?
2 commentaires
Sophie
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Il y a 9 ans