Fyctia
Chapitre 7
| White Dress, Lana del Rey |
Mia
J’ai l’impression que je ferme les yeux depuis une éternité. Je n’ai pas l’habitude de rester immobile ainsi, si bien que mon esprit ne me laisse aucun répit et s’acharne à m’envoyer tout un tas de pensées désagréables. J’ai besoin de bouger, alors j’esquisse un mouvement, avant de remarquer que je tiens toujours la main d’Elio.
— Leçon numéro 2 : on a tout notre temps, mais si tu en as marre, on peut arrêter, chuchote-t-il.
Un doux rire sort de ma bouche. Il est tellement gentil alors que nous ne nous connaissons que depuis hier soir. Sa présence est un réel baume au cœur.
— Elio ?
— Mmh ?
— Comment fais-tu pour me faire autant confiance malgré le peu de temps que nous avons passé ensemble ?
Il ouvre les yeux pour me regarder, et sourit.
— Je ne sais pas, il y a quelque chose chez toi qui m’apaise. C’est vrai que je ne te connais pas vraiment, mais tu sais, c’est comme ça que les relations se créent. Par des rencontres. Et je pense que je ne rencontre personne par hasard. Alors oui, je te fais confiance, et j’espère qu’un jour ce sera réciproque.
Il me sourit encore une fois en plongeant ses yeux verts dans les miens.
— Mais encore une fois, prends tout ton temps, je ne suis pas pressé, ajoute-il. En attendant, je peux toujours t’apprendre à vivre de bons moments.
Je lui rends son sourire. Cette promesse me fait du bien et me réchauffe le cœur. J’ai vraiment besoin de réapprendre à vivre, et j’ai bon espoir qu’Elio soit un bon professeur pour ça.
— Je te fais visiter, ou tu préfères rentrer ? C’est toi la cheffe, à toi de décider ce qu’on fait.
Je ris de bon cœur face à sa douceur.
— Eh bien, je suppose qu’on peut encore marcher un peu, où est-ce que tu m'emmèneras ?
— Si tu apprécies l’art, on peut aller à la Galleria degli Uffizi. C’est un musée qui expose des œuvres de l’antiquité jusqu’au 18e siècle. Si tu préfères il y a la Biblioteca nazionale centrale, ou sinon, on peut juste aller marcher dans un parc et se vider la tête. Qu’en dis-tu ?
— Le parc me semble être un bon compromis.
Elio sourit comme le soleil transperce les nuages lors des éclaircies.
— Alors allons-y, déclare-t-il.
Je marche à côté de lui, suivant ses pas avec précision. Nous traversons de belles rues italiennes jusqu’à atteindre notre objectif. La verdure me conquis au fur et à mesure de nos pas.
La nature ressort tout particulièrement ici, et c’est ce qui a le pouvoir de m’apaiser. Je peux sentir le parfum des fleurs embaumer l’environnement, et entendre les oiseaux chanter doucement.
— Alors, tu aimes ? me demande-t-il, ce sourire toujours scotché à ses lèvres.
— Bien sûr, c’est magnifique.
Elio se remet à marcher, alors je le suis, jusqu’à ce qu’il se retourne vers moi.
— Leçon numéro 3 : admire, murmure-t-il.
Je souris, silencieusement, suivant les indications de mon professeur. Lorsqu’il reprend la parole, je remarque que son regard est attaché au mien.
— Viens, j’ai quelque chose à te montrer.
Il semble me défier du regard, et je finis par accepter car c’est la seule chose que je fais depuis que je le connais. Les rayons du soleil éclairent son visage et ses cheveux d’une façon telle que j’ai l’impression qu’il brille, qu’il rayonne. Il me montre le chemin entre des rangées de haies qui me font penser à un labyrinthe. Le chemin que nous avons emprunté débouche finalement sur un tout petit étang, recouvert de nénuphars et de fleurs de lotus. Avec le soleil qui brille à la fois tellement et doucement, l’endroit est féérique.
— C’est magnifique.
Je me retourne vers Elio après avoir prononcé ces mots et découvre qu’il prend une photo de l’étang avec son téléphone lorsque je le regarde.
— Tu ne trouves pas que cet endroit est magique ? s’enthousiasme-t-il.
— Si, tu as raison. Il est apaisant, c’est tellement agréable.
Je suis heureuse d’être là, et je pense que Elio l’est aussi. Lorsque je vois les fleurs de lotus, je vois le visage d’Elio.
La douceur qui émane d’elles élargit mon sourire, et je me rends compte que rien ne peux me rendre plus heureuse à cet instant. Je ne suis plus seule, le soleil éclaire enfin mon monde et j’apprends à profiter de la simplicité.
C’est donc ça, le bonheur de vivre ?
2 commentaires
Pjustine
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Il y a 2 mois
Louna Grace
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Il y a 2 mois