Fyctia
Chapitre 11 ENTRETIENS
Après une brève entrevue avec Monsieur Laurence, la voici accompagnée d’un petit jeune du nom de Bill Fox se rendant à l'endroit où l'on a découvert le corps. Il lui est évident qu'il s'agit d'une scène de crime secondaire, elle n'a pas été tuée là. À peine arrivée, elle sent, là, que tous ses espoirs sont fondés. Elle repère les lieux et surtout un jeune type en uniforme qui n’a pas l’air bien malin, en trois coups de cuiller à pot, celui-ci parle plus qu’il ne faut. SC ne met pas longtemps à localiser le bureau du shérif. À Torboro, il y a le shérif en charge de tout le comté et deux commissariats de police qui règlent les petites affaires, mais c'est bien au Shérif Thomas qu'elle doit parler. Le shérif Thomas en est à son cinquième mandat ici et il a fait ses armes à Louisville dans le Kentucky pendant dix ans avant ça. C'est à la demande de Thomas qu'elle a été envoyée ici. C'est donc, en tenue de ville avec laquelle elle ressemble plus à une avocate qu'à une journaliste, qu'elle fait son apparition au Shérif-office qui lui semble immense pour une si petite ville. Il n'y a que deux personnes dans la salle d'attente, une grosse bonne femme à l'allure patibulaire et un jeune gars binoclard qui a l'air d'être perdu, pleine d'assurance, SC s'approche de l'agent d’accueil.
– Bonjour, pourriez–vous m'introduire auprès de Monsieur le shérif Thomas, s'il vous plaît ?
– Shérif, y a quelqu'un pour vous !
Le Shérif arrive l'air charmé et lui prend la main...
– Bonjour, vous devez être l'agent du FBI que nous attendions !
– Non, C'est moi !
Le petit binoclard bondit de sa chaise et se présente comme l'Agent Jarvis Montclart. Le shérif Thomas ne peut s’empêcher d'être ironique en lui demandant s'il sort à peine de la fac, ce qui en soi n'est pas faux, Jarvis Montclart est titulaire d'un bachelor en droit, est sorti major de promotion de l'académie du FBI de Quantico, il y a un an tout juste, néanmoins la lettre de recommandation émanant du directeur de l'agence gouvernementale, lui-même, parle de lui comme le meilleur espoir de la décennie. SC sort également la lettre de recommandation du gouverneur, qui lui offre l'exclusivité sur le volet journalistique de l'affaire. À voir comment le Binoclard la regarde, elle présume qu'ils auront une relation de travail plus qu'étroite. Le Shérif Thomas, tout comme Hank qu'elle a rencontré un peu plus tôt, sur la scène de crime secondaire, ne fait aucun mystère sur ses sentiments envers la victime, mais il garde uniquement son avis de professionnel. L'agent Montclart consent à ce que, malgré leurs connexions avec la victime, les membres du bureau du Shérif puissent prendre une part active dans l'enquête. Thomas, Hank, l'autre adjoint, Bernie ainsi que la secrétaire Wendy, sont, tour à tour, interrogés sur mobile et alibi. Dans la salle d'attente, la grosse dame commence à s’énerver, elle est une victime dans cette affaire. Quand Montclart s'adresse à elle pour la calmer, elle ne peut s’empêcher de cracher son fiel, elle reproche au shérif tantôt d’être lui-même l'assassin de sa pauvre fille ou tantôt de protéger les coupables. Elle a ses cibles toutes trouvées, Marshall Shangens et sa bande. Marshall est selon Renatee le chef de file des détracteurs de Vilma et en second vient la riche héritière illégitime. Après avoir pris des renseignements sur les « gens » en question et qu'il soit confirmé qu'ils sont parmi les derniers à avoir vu Vilma vivante, SC et Montclart accompagnés de Bernie, prennent la direction de Mecclesfield où il semble logique de trouver toute la bande.
Nous voyons arriver au ranch, une rouquine en tailleur qui a une certaine ressemblance avec Vilma, j'espère secrètement qu'elle n'est pas aussi perverse que l'autre. Elle est accompagnée par un binoclard à l'apparence coincée. Bon, nous savions qu'ils allaient venir, grâce à Hank qui m'a passé un coup de fil. Déjà, avant de commencer les entretiens sur le meurtre de la rouquine maléfique. La femme en tailleur, qui nous dit s’appeler SC, se présente comme journaliste et nous demande de clarifier nos fonctions au sein de l'entreprise en plus de nos civilités. Je me présente comme le président, propriétaire du fonds de commerce et d'une majorité des animaux hébergés ici. Se montrant intéressé, l'homme à lunettes nous demande combien nous avons de chevaux, pour les cours, nous disposons de six poneys, de six cobs et de six chevaux de selle, ainsi que d'une jument de trait, plus trois chevaux d'encadrement. Pour l'élevage, nous avons un entier mustang pie que l'on croise avec des juments des Outer banks pour diluer sang des chevaux sauvages, je possède moi-même trois chevaux. Lara se présente comme mon associée, propriétaire du foncier, elle possède une jument en propre et deux des chevaux de club. Nick est le maître d'écurie, il donne les cours, vit sur place, il possède un cheval déjà compté parmi les chevaux d'encadrement. Max et Marlon sont les palefreniers et les assistants de Nick et d'Audrey, l'autre monitrice qui, elle, est également en charge des deux gîtes, ils possèdent un cheval compté dans les chevaux d'encadrement. Enfin, Sissi est la directrice artistique de l'ensemble en charge des événements et de la publicité, elle ne possède pas de cheval et ne monte que depuis peu. Nous donnons chacun notre tour nos alibis. SC demande à Sissi des précisions sur le sien, quelque chose semble la faire tiquer. L'agent du FBI me fait répéter que H est bien mon alibi, il me demande qui il est pour moi, H qui a déjà eu affaire de nombreuses fois à la police réagit de façon un peu sèche.
– Monsieur Shangens ici présent est mon cousin, je suis ici en visite, je ne connaissais pas l'autre tordue qui a été butée et peut-être que c'est mieux comme ça, sinon j'aurais pu la fumer moi-même ! Quoi mon nom ? Harvey Corroya, de Cicero, Illinois. Quoi ? Mon paternel est le frangin de sa daronne ! C'est bon pour vous ? Je suis arrivé la nuit où elle s'est fait trucider.
Binoclard a l'air satisfait, il est bizarre ce type ! Il rebondit ensuite sur la ressemblance frappante entre les Malloy qui non, bien qu'ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau, ne sont pas jumeaux, je m’apprête à lui demander ce que ça peut lui foutre, mais, il est interrompu par un coup de fil. Nous percevons certains mots comme perquisition, mère de la victime et esclandre. Ayant visiblement bien potassé son sujet, SC fait le rapprochement entre les Malloy et le beau-père de Vilma. Tout à coup, juste au moment où Binoclard raccroche, elle nous dit compatir à notre peine d'avoir subi tout ça de la part de la victime. Je suis tenté de dire que Vilma ne mérite même pas qu'on se donne du mal pour retrouver son assassin, mais je m'abstiens.
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