Fyctia
Un mois à te séduire- Chap10
Camille
L’alarme programmée sur mon téléphone en guise de réveil, hurle dans la chambre. Il est bel et bien l’heure de sortir du lit. J’attrape mon téléphone et l'éteint. Je m’étire et soupire, je ramène mon bras sur les yeux et je profite de quelques minutes de plus, avant de me lever, de prendre mon petit déjeuner, de passer par la salle de bain et de décoller pour l’agence.
La camionnette de l’agence enfin chargée, pas sans mal, je m’installe au volant et farfouille dans les CD que j’ai embarqués pour mettre de la musique. Je prends la route afin de rejoindre Sébastien. Quand j’arrive au point de rendez-vous, je suis contente de le revoir. Je sors de la voiture et le rejoint pour l’aider à charger la camionnette.
— Salut Sébastien !
— Salut Camille ! J'ai pas mal de choses à charger. On a peut-être prévu un peu trop de déco quand même.
— On verra sur place, on n'utilisera pas tout mais on a de quoi faire au moins.
Commence alors le casse-tête du dernier chargement, mais nos deux cerveaux réunis ont permis de réussir haut la main cette étape ce qui nous permet de partir dans les temps. En voiture, je briefe Sébastien sur ce salon, dont la fréquentation est un peu moindre mais la demande beaucoup plus qualifiée.
— Tu as noté l’adresse de l’hôtel ?
— Attends, je te ressors ça, tu l’as mis sur le dernier mail.
Je le vois farfouiller dans son téléphone. J’espère que les chambres seront bien. La dernière fois, l'hôtel que j’avais pris était vraiment trop bruyant et la literie un peu limite niveau confort.
— On est à l'hôtel du golf, dis-je pour l’aider à retrouver l’information.
— Je l’ai enregistré dans l’application de navigation.
— J’espère que ça ira.
— Tant que le petit déjeuner est bon, ça m'ira, dit-il.
— Tu es un ventre sur pattes, lui fais-je remarquer. A chaque fois, je me demande bien où tu mets tout ce que tu ingurgites !
— Moi homme, moi aimer nourriture.
— T'es rien grave, gloussé-je.
Le ton est donné pour le week-end, l’humeur sera bonne et pleine d’humour. Sébastien est un vrai clown quand il s’y met.
— Je ne t'ai jamais demandé, pourquoi es-tu venu t'installer ici ? — Je suis venu pour le boulot, dit-il plus sérieux.
— Oui, j’ai bien compris que c’était pour le boulot, mais pourquoi ici dans ce secteur ? Tu as de la famille dans le coin ?
— Non, pas de famille ni d'amis. C’est vraiment pour le travail.
Cette réponse ne me semble pas complète. J’ai comme l’impression qu’il me manque une information. Puis, il me semble beaucoup moins bavard et ouvert tout à coup. J’ai dû mettre le doigt sur quelque chose et cela m’intrigue.
— Pourquoi ce choix, tenté-je à nouveau.
— J'avais besoin de changer d'air.
— Tu es venu seul ? ça fait longtemps que tu es célibataire ?
Je le vois tourner la tête vivement vers moi, ce qui me fait le regarder à mon tour quittant la route des yeux quelques secondes, et de voir de l'espièglerie dans son regard.
— Serais-tu intéressée ? Essaies-tu de me draguer ?
Il a ce don pour lancer des phrases très sérieuses sur le ton de l’humour, qui me mettent à chaque fois dans l'embarras et pas manquer, je m’empourpre aussitôt.
— Quoi ? Mais non, pas du tout ! Je fais la discussion, je m'intéresse à toi, c’est tout.
— Ah tu t'intéresses à moi ? C'est un bon début alors, et ça me plait, annonce-t-il tout victorieux sourire en coin.
— Roh, mais arrête ! Tu sais très bien ce que je veux dire, me défends-je en lui tapant gentiment le bras pour qu’il cesse de me charrier.
— Ah mais ne me tape pas et tiens le volant ! Je ne veux pas mourir comme ça.
— T’inquiète, je gère ! Alors, insisté-je.
— Alors quoi ?
— Bah répond à ma question !
— Deux ans… Un truc comme ça, dit-il tout bas.
— Toi ? Deux ans ? Alors que tu sors et que tu essayes de rencontrer du monde ? Je ne te crois pas.
— Je …ça me va comme ça. Je n’ai pas besoin de me précipiter avec la première venue.
— Non mais tu as quand même beaucoup de charme, et toi aussi les femmes se retournent sur ton passage. Pourquoi tu ne tentes pas des expériences comme tu me l'as recommandé ?
— Franchement ... je ne supporte pas toutes ces femmes qui me tournent autour sous prétexte que je suis directeur et canon.
— Mouaih, t'es bizarre !
— Je ne vois pas pourquoi ?!
— T'es un mec quoi ?! Toi homme, toi avoir besoin, reprenant son imitation.
— Donc pour toi un mec ça saute forcément tout sur son passage ?
— Pas tous, mais quand même.
— Non mais regarde au dernier salon comment c'était horrible. J'avais l'impression d'être le bouquet de la mariée quoi, qui l'attrapera en premier ?! Ce n'est pas mon délire en plus les coups d’un soir.
J’explose de rire, le regardant grimacer.
— ça va les chevilles, demandé-je.
— Attends, tu as bien vu comment elles étaient, même Fanny ta copine m’a fait des avances.
— Tu me fais rire. Ta réaction est un peu disproportionnée non ? Mais, je te comprends.
Je me concentre sur la route et réfléchis un peu. Il ne me donne pas beaucoup d'informations. Cache-t-il quelque chose ? Est-ce qu’il serait attiré par les hommes et qu’il n’ose pas me le dire, ce qui me permettrait de comprendre son désintérêt pour les collègues femmes sur le dernier salon. Je me promets de découvrir le prénom de sa dernière relation pour être fixée.
— Et sinon, des nouvelles de Louis, change-t-il de sujet.
— Non.
— Charmant !
Je lève les yeux au ciel. Nous continuons la route tout en discutant. Nous prenons une pause déjeuner puis repartons.
— Je pense qu'on arrivera pour 14h. C'est pas mal. Si on a trois heures de montage, on aura le temps de se poser un peu à l'hôtel.
— Il faudrait trouver un restaurant aussi.
— On demandera à l'hôtel, ils sauront nous dire où aller.
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