K_ro Vertige, là ou je ne l'attendais pas ! Un an à t'attendre-Chapitre 11

Un an à t'attendre-Chapitre 11

Camille




Je suis là, les pieds soudés au sol. Il y a de la vie autour de moi, mais je suis vide. Je suis figée, là, sur mon lieu de travail. Ça tourne dans ma tête. Il y a du bruit autour de moi, mais je me nois dans ma bulle où je ne perçois qu’un bourdonnement, et où l’oxygène se consume à une vitesse folle.


Boum, boum … Boum, boum … Boum, boum …


Mon cœur, c’est mon cœur que j’entends. Il bat, fort, bien trop fort. Il est en train de réagir à ce qu’il est en train de se passer. Qu’est-ce que j’ai pu être idiote !

La triste réalité m’arrive en pleine face. Justine et Pauline avaient raison. J’étais aveugle, je croyais contrôler. Finalement, je me suis juste laissée embarquer dans quelque chose qui me dépasse. Une situation où j’ai laissé mes sentiments prendre le contrôle. Mes larmes ne sont pas loin, ma gorge se serre, mais je refuse de laisser l’émotion prendre le dessus. Pas là, pas maintenant.


“ La femme de Louis est là, elle le cherche.”


Je regarde Fanny à ce moment-là qui ouvre de grands yeux ronds, plaçant sa main devant sa bouche.

Si j’avais su que cette phrase provoquerait autant d’effroi en moi, si seulement je n’avais pas succombé. J’ai chaud. Qu’est-ce qu’il fait chaud ici ! J’ai la tête qui tourne, je n’arrive plus à penser à autre chose — La femme de Louis est ici.

J’ai envie de vomir. Je n’ose même plus bouger, il ne faut surtout pas que je me retourne ou que je croise son regard. J’ai l’impression qu’il est écrit en gros sur mon front : JE SUIS SA MAITRESSE !


Je sens des bras me secouer, je vois Fanny, elle est devant moi, la mine inquiète, mais je n’arrive pas à revenir.


— Ça va aller ? demande Fanny

Je suis pétrifiée. Les larmes sont sur le point de monter. Je suis complètement bloquée, la nouvelle me provoque des crampes qui me donnent la nausée.


— Mon dieu Cam' ! T'es toute blanche. Regarde-moi Camille, insiste-t-elle !


Je la fixe, je la vois, je veux lui répondre, mais je suis sous le choc. Mes ses yeux se posent sur Louis, qui arrive sur nous, sur moi, fou furieux. Je vois qu’il change d’attitude, son expression change du tout au tout lorsqu’il me voit.


Non, non ne viens pas vers moi ! Mais trop tard il se précipite sur moi.. Il me tient fermement les épaules.


Je veux parler, je veux vraiment ouvrir cette satanée bouche mais je ne suis plus maître de moi-même.


— Camille, ça va ? Qu'est ce qui t'arrive ? demande-t-il.


Je le fixe, le regard dans le néant, je suis vide… perdue.


— Camille revient, parle-moi ! Qu'est-ce qu'il y a bon sens ? Tout en me secouant.

Je sens qu’il m’agrippe, j’ai mal. Non pas parce qu’il me serre, mais parce que je réalise. Je commence à ouvrir la bouche mais rien ne sort.


— Ah Louis, te voilà ! Ta femme est à ton stand, elle te cherche, lance Harry.


Je vois les yeux de Louis s’arrondir et s’assombrir. Je peux voir sur le visage de Louis une terreur insoutenable et il se demande ce qu'elle fout là. Je sens ses doigts s’enfoncer dans ma peau, puis il me lâche et se dirige vers son stand.


Instinctivement, mon regard l’accompagne, et c’est là que je la regarde.


— Cam' s'il te plait, répond moi, essaye de nouveau Fanny.


Je reviens, petit à petit lorsque je réalise enfin, dans quel pétrin je me suis fourrée - lorsqu'elle me sourit. Bordel !


C’est une très belle femme, brune. Je suis étonnée de constater l’âge qu'elle semble avoir. Plus jeune que Louis. Mais je suis abasourdie par sa présence et, elle est radieuse. Tout se mélange dans ma tête, mes pensées n’ont plus aucune cohérence.


Louis avance d’un pas tendu vers sa femme. Elle se jette à son cou, elle.se.jette.à.son.cou. Ce que je vois me donne la nausée.


— Je ... Je crois que je vais vomir !


— C'est l'effet de choc, vient respirer l'air frais, me propose Fanny tout en me tirant pour que je la suive.


Je la suis mais mes yeux restent fixés sur la scène qui se déroule devant moi.


Qu’est-ce qu’elle fout là, mais qu’est-ce qu’elle fout là bordel ?! Ils discutent, mais de quoi discutent-ils ? Et ce sourire, c’était quoi ce putain de sourire ? s’inquiète Camille.


Une fois dehors, le froid me saisit et je respire un grand coup.


— Merci tu as raison, c'est ce qu’il me fallait - respirer !


— Putain de merde, jure Fanny. Il t'a dit quelque chose ? Il savait qu'elle venait ?


— Mais non, m’écrié-je. Je pense qu'elle lui fait une surprise. Toutes les affaires de Louis sont dans ma chambre d'hôtel ! Putain, toutes ses affaires sont dans ma chambre.


— Et bien pourvu qu'elle ne prévoie pas de rester, car je ne sais pas quelle excuse il va servir pour aller récupérer ses affaires dans la chambre d'une autre.


Je suis prise d’une nouvelle vague de panique.


— Merde. Tu as raison !


L'heure du déjeuner approche, je ne vois que cette solution - quitter le salon, prendre le pass de la chambre de Louis et faire un aller-retour à l'hôtel pour remettre tout en place.


Mais je suis encore sonnée, et je ne sais pas si je dois le faire, j’hésite à le faire … et si ? Et si ça pouvait faire évoluer les choses.


Non, je ne suis pas comme ça. Non je ne peux pas faire ça, je ne peux pas le piéger.


Une fois mes esprits revenus, nous retournons sur le stand, elle est toujours là, Gaëlle est avec Louis.


J'attends qu'elle parte, elle doit partir, elle va partir tôt ou tard. Il est là pour travailler après tout. Elle ne va pas rester avec lui. Je les surveille.


— Bonjour, nous n'avons pas eu l'occasion de nous présenter !


J’ai le cerveau en feu, mes pensées sont en ébullition. Rien ne va, je me sens si mal. J’entends que quelqu’un s’est placé prêt de moi, mais je n’y prête pas attention.


— Salut !!!


Je crois que quelqu’un me parle mais je suis bien trop déconnectée de la réalité, je réfléchis à ce que je voulais avouer à Louis, comprenant que tout tombe à l’eau.


Rencontrer Gaëlle me ramène à la réalité. Jamais je ne serai avec Louis.


— Hey, je sais que je suis nouveau mais ce n’est vraiment pas cool de me snober comme ça !


Je réagis enfin et regarde le visage de l'inconnu qui me parle.


— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a, m’agacé-je.

L’inconnu fait un pas de recul face à ma froideur et ses yeux s’agrandissent sous l’effet de la surprise.


— Houlaaaa ! Je disais juste bonjour ! Heureusement que les autres m’ont réservé un meilleur accueil.


Je me rends compte qu’il ne mérite pas mes foudres, il est juste au mauvais endroit et au mauvais moment, mais je ne peux pas l’agresser comme je l’ai fait.


— Désolée, vraiment. Je ne suis pas tout à fait moi-même aujourd'hui et j'étais complètement perdue dans mes pensées.


— Excuse acceptée. Moi c'est Sébastien.


Il me tend la main, je la regarde toujours un peu ailleurs et la saisi pour le saluer. Il sourit, de toutes ses dents, il a l’air vraiment ravi d’être ici. Son sourire serait contagieux si je n’étais pas si ébranlée.


—Salut, moi c'est Camille. Bienvenue dans l'équipe de salon.



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2 commentaires

filou75

-

Il y a 2 ans

La pauvre Camille ...en même temps elle savait qu'elle jouait avec le feu...

K_ro

-

Il y a 2 ans

Oh oui …et c’est pas fini 😬
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