Roxy427 Une seconde chance pour Noël Greyson

Greyson

Chaque groupe se dirigea vers les cartons de décorations pour trouver ce dont il aurait besoin pour son sapin. Heureusement, Eva et Marshall avaient effectué un premier tri en amont pour les rassembler par thèmes, ce qui facilitait la tâche. En voyant tout ce qu'il y avait, je ne pus m'empêcher de me dire que tout ça avait dû leur coûter une fortune. Toutes ces guirlandes, ces boules de Noël... Pas étonnant qu'ils puissent se permettre d'organiser ce genre de soirée tous les ans.

Ma voisine et moi primes l'un des cartons où il était noté en gros « nature ». Je le rapportai jusqu'au sapin que nous avions choisi. Ou plutôt qu'elle avait choisi. Elle avait dit que les branches étaient de la bonne taille et qu'il était fournit comme il le fallait. Comme je l'avais dit plus tôt, je la laissai prendre les commandes de l'opération.

Nous commençâmes ensuite à fouiller à l'intérieur du carton. Nous installâmes d'abord les guirlandes. Il y en avait une faite avec des pommes de pins. Nous décidâmes aussi d'en mettre une lumineuse, histoire de donner un peu de gaîté à notre décor.

J'avoue que je me laissai facilement prendre au jeu, plus que je ne l'aurais pensé. Il faut dire que ma colocataire mettait tellement d'entrain que ça en devenait presque contagieux.

Nous nous mîmes ensuite à la recherche des autres décorations. Il y avait pas mal d'objet en bois, des boules en forme de pomme rouge vif... Celles-ci me firent penser aux pommes d'amour qu'on trouvait dans les fêtes foraines. Pour un peu, j'aurais croqué dedans.

Autour de nous, tout le monde semblait s'amuser. Les enfants avaient l'air ravis de pouvoir décorer leur propre sapin, et les personnes qui avaient décidé de rester en famille pour l'occasion paraissaient passer un bon moment. Je ne pus m'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur en voyant ça.

Ça me rappelait l'époque où j'étais encore gamin. Je revoyais mes parents en train de chanter des chants de Noël et de danser pendant qu'ils décoraient le sapin, Eva qui sautait partout en les imitant, et moi qui m'appliquait à mettre les décorations sur les branches en riant de les voir ainsi.

Je chassai vite cette image de bonheur de mon esprit, conscient que cela allait me rendre plus morose que joyeux. Il valait mieux que je laisse ces souvenirs là où ils étaient.

Je reportai mon attention sur notre travail, mais mon regard fut attirer par ma voisine. Elle n'était plus concentrée sur la décoration et regardait de l'autre côté de la pièce. Je tournai aussi la tête dans cette direction pour voir ce qui avait attiré son attention. Je compris tout de suite en voyant son neveu en train de décorer son propre sapin avec trois autres jeunes de son âge. C'était la première fois que je voyais ce gamin sourire depuis que je le connaissais.

Ma colocataire avait aussi un petit sourire sur les lèvres. La tendresse qui se dégageait de son regard me réchauffa le cœur, et je ne pu m'empêcher de sourire aussi.

-Il a l'air de bien s'amuser, dis-je.

Elle tourna la tête vers moi, sans se départir de son sourire.

-Oui, dit-elle. Ça me fait plaisir de le voir comme ça. C'est tellement rare.

Un air de mélancolie passa sur son visage. Elle resta silencieuse pendant quelques minutes, le regard perdu dans le vague pendant qu'elle poursuivait la décoration du sapin de son côté.

Je n'étais pas psychologue, mais je savais très bien observer les gens et déchiffrer leurs expressions. Dans mon métier, c'était primordiale pour déceler le vrai du faux. Et, en l’occurrence, je voyais bien que quelque-chose la tourmentait intérieurement. Elle était comme moi il y a un instant : heureuse, puis déprimée dans la seconde qui avait suivit. Même si elle essayait de donner le change en affichant une expression joyeuse.

Mais ses yeux ne trompaient pas. Ils avaient prit une teinte plus sombre qu'à l'ordinaire. D'habitude, quand elle était d'humeur joyeuse, ils avaient la couleur de l'herbe au printemps. J'avais aussi remarqué que, lorsqu'elle était parfaitement détendue, ils tiraient vers le jade. Maintenant, ils avaient la couleur des sapins.

Non, je n'étais pas du tout obnubilé par ses yeux et par la façon dont ils changeaient selon son humeur.

Je me dis qu'il fallait que j'engage la conversation pour détendre l'atmosphère. Trouver n'importe quoi qui pourrait lui redonner un véritable sourire, mais je ne savais pas du tout quoi dire.

C'était un comble. Moi qui passait mes journées à plaidoyer devant des juges, je me retrouvais incapable de dire un seul mot pour réconforter ma voisine. Ça aurait sans doute été plus facile si nous avions été dans une coure d’audience.

Mais je décidai quand même de tenter le coup, en me disant que j'allais improviser sur l'instant.

-Mademoiselle Mason...

-Dawn, m'interrompit-elle.

-Pardon ?

-Je préfère que vous m'appeliez Dawn. Mademoiselle Mason ça sonne trop...formel, et je n'aime pas ça.

-Oh... Très bien, si c'est ce que vous préférez. Dawn, vous voulez bien me passer l'étoile qui est à côté de vous ? Pour que je puisse l'accrocher en haut du sapin.

-Bien sûr.

Pas mal pour de l'improvisation.

Elle attrapa l'étoile en bois dans le carton à côté d'elle et me la tendit. Nos doigts se touchèrent accidentellement lorsque je voulus la prendre et, pendant un cours instant, je restai figé. J'eus l'impression de ressentir des picotement dans ma main.

Ce fut finalement elle qui rompit le contact mais, en la regardant, je remarquai que ses joues étaient devenues légèrement rouge. Est-ce qu'elle avait sentis la même chose que moi ? Et si c'était le cas, est-ce qu'elle aussi se disait que cette sensation n'avait pas été désagréable ?

Je me raclai la gorge et entrepris de mettre en place le cimier de notre sapin. Comme le silence qui s'était installé de notre côté commençait à devenir gênant, je décidai de prendre la parole pour détendre l'atmosphère.

-Je me disais, puisque vous préférez que je vous appelle par votre prénom, peut-être que vous pourriez en faire autant.

-Je croyais que vous préfériez que je vous appelle par votre nom de famille ?

-Eh bien, ce serait bizarre que vous m'appeliez ainsi alors que, de mon côté, vous tenez à ce que j'utilise votre prénom.

Son sourire réapparu sur ses lèvres.

-D'accord. Greyson.

Je lui souris en retour et terminai d'accrocher la dernière décoration de notre arbre de Noël.

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3 commentaires

Andrée Martin

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Il y a 3 ans

Bon, ils ont tous les deux un passif. Peut être vont ils pouvoir s aider à aller mieux... ❤️🙏

Erine Kova

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Il y a 3 ans

Un passé douloureux pour ces deux là. Un début de réchauffement climatique…

Gottesmann Pascal

-

Il y a 4 ans

Dawn et Greyson semblent tous les deux avoir leur part d'ombre qu'il va falloir eclaircir.
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