Roxy427 Une seconde chance pour Noël Greyson

Greyson

Force était de constater que le chalet était confortable. Je n'avais plus l'habitude de dormir dans un endroit aussi calme, loin des bruits de la circulation et de l'agitation des rues de Manhattan. Ce fut une nuit très reposante. J'étais d'attaque pour pouvoir travailler.

Eva m'avait peut-être interdit de parler boulot pendant mon séjour ici, mais rien ne m'empêchait de plonger un peu le nez dans mes dossiers – que j'avais pris soin d'emmener avec moi. Il était hors de question que je passe les deux prochaines semaines à ne rien faire au risque de revenir au cabinet et d'être totalement dépassé parce que je n'aurais rien suivit de l'avancée des projets en cours. Et puis, mes clients comptaient sur moi, vacances de Noël ou non. Il y avait des métiers où on ne pouvait tout simplement pas s'arrêter, même si votre patron pensait le contraire.

Je m'étais installé à la table de la salle à manger avec mon ordinateur, un café noir posé à côté de moi, une petite musique de fond passant à la radio. J'avais réussi à trouver une station qui ne diffusait pas de chants grotesques sur le réveillon. Un vrai miracle !

J'étais en train de passer en revue ce que j'avais écrit depuis ce matin lorsque la porte qui donnait sur l'aile est du chalet s'ouvrit. Je relevai la tête pour voir ma colocataire temporaire entrer dans la pièce, emmitouflée dans une robe de chambre rouge en pilou-pilou. Je haussai un sourcil en voyant ses chaussons avec des sucres d'orge brodés dessus.

Super, encore une adepte de Noël...

Elle ne sembla pas remarquer mon regard sceptique quant à sa tenue et me fit un grand sourire.

-Bonjour, Monsieur Wells ! me salua-t-elle. Déjà debout à cette heure ?

-Il est prêt de neuf heures, lui fis-je remarquer. Se lever maintenant reviendrait à faire la grâce matinée, pour moi.

-Vous êtes levé depuis longtemps ?

-Depuis environ trois heures.

-Ce qui explique que vous soyez déjà tout habillé et prêt comme si vous vous apprêtiez à partir au bureau.

Elle se dirigea vers la cuisine pour prendre une tasse dans le placard.

-Vous voulez un autre café ou vous n'avez pas encore terminé celui-ci ? me demanda-t-elle en désignant le mug à côté de mon ordinateur.

-Ça ira, je vous remercie.

-D'accord.

Je tentai de me remettre au travail mais, comme je l'entendais s'agiter de l'autre côté de la pièce, je ne pu m'empêcher de jeter un œil dans sa direction. Ses cheveux étaient attaché en chignon approximatif. Quelques mèches brunes s'échappaient ici et là, retombant dans son dos. Détachés, comme c'était le cas hier, ils devaient lui arriver approximativement en dessous des épaules.

Elle se servit un café dans lequel elle ajouta un peu de lait et un morceau de sucre. Elle s'adossa ensuite au plan de travail pour me faire face.

-Vous allez à la réception de ce soir ? me demanda-t-elle.

-Quelle réception ?

-Celle organisée pour les nouveaux arrivants. Votre sœur m'a dit qu'il y aurait un apéro-dînatoire.

-Ah oui, ça. Je ne sais pas si j'irai.

-Même pas pour votre sœur et votre beau-frère ? Je croyais que vous étiez venu ici pour passer des vacances en famille.

Je levai les yeux vers elle.

-Je vous trouve bien curieuse, lui dis-je. Pourquoi toutes ces questions ?

Ses joues prirent une jolie teinte rose et elle détourna le regard.

-Désolée, je ne voulais pas paraître intrusive. Je me disais seulement que, puisque nous allions forcément devoir nous croiser à un moment ou à un autre de notre séjour, le mieux serait de faire un peu plus connaissance. Je voulais seulement faire la conversation.

-Rien ne nous y oblige.

-Non. Bien sûr que non...

Elle paraissait déçue. Une petite part de moi s'en voulu de lui avoir répondu de cette façon. Quand on commençait à me poser trop de questions ou à s'immiscer dans ma vie privée, j'avais tendance à me comporter comme un connard pour qu'on me fiche la paix. Ça fonctionnait plutôt bien, d'ailleurs. Mais il fallait admettre qu'elle avait raison. Nous allions devoir cohabiter pendant quelques jours, alors autant le faire de manière civilisée.

Qui plus est, si Eva apprenait que je me comportais de cette façon avec elle, elle ne manquerait pas de venir me sonner les cloches. Je l'avais entendu discuter avec elle hier, quand Marshall m'avait emmené dans mes appartements, et j'avais constaté que ma sœur semblait déjà bien s'entendre avec la jeune femme. Je n'avais pas envie qu'elle me fasse la leçon. J'avais un peu honte de l'admettre, mais ma petite sœur pouvait se montrer terrifiante quand elle était contrariée.

-Et vous ? demandai-je finalement pour détendre l'atmosphère. Vous passez les vacances de Noël avec votre neveu, si j'ai bien compris.

-Avec Justin, oui. Ça faisait longtemps qu'on n'était pas partis pour les fêtes.

-Il n'avait pas l'air ravi d'être là, de ce que j'ai vu hier.

-Disons qu'il est dans une période où il déteste tout et tout le monde. Je suppose qu'on est tous plus ou moins comme ça quand on est ado.

-Je vois. Ce ne doit pas être facile pour ses parents. C'est pour ça qu'il vous l'on confié, pour avoir un peu de tranquillité ?

Le visage de la jeune femme se ferma aussitôt. Son sourire s’évanouit et je la vis resserrer sa prise autour de sa tasse, à tel point que ses doigts devinrent tout blanc.

-Non, dit-elle. Il...il vit avec moi. C'est moi qui ait la garde.

-Oh...

Eh merde...

-Vous voulez dire qu'ils ne sont plus là ? demandai-je.

-D'une certaine façon.

-Ce qui veut dire ?

Elle me regarda droit dans les yeux, l'air toujours aussi sérieux.

-Là, c'est vous qui êtes bien curieux. C'est dans votre nature de poser des questions qui mettent les gens mal à l'aise ?

-Je suis avocat. C'est mon rôle.

-Je croyais que les avocats étaient censés défendre leurs clients.

-En posant des questions qui peuvent mettre mal à l'aise l'adversaire, ce qui a pour but de le déstabiliser. C'est comme ça qu'on gagne un procès, de manière général.

-Je vois...

Elle se détourna pour rincer sa tasse vide et la reposa sur l'égouttoir. Je la regardai faire en silence et, lorsqu'elle se retourna, elle planta son regard vert perçant dans le miens.

-Dommage pour vous, nous ne sommes pas dans un tribunal et je ne suis pas l'un de vos adversaires, donc je n'ai pas à répondre à vos questions indiscrètes. Désolée si je vous ai dérangé. Bonne journée, Monsieur Wells.

Et elle retourna dans ses appartements sans plus me jeter un regard.

Ok, qu'est-ce qui venait de se passer ? Elle avait quand même un sacré culot de m'avoir dit ça. Après tout, c'est elle qui avait commencé à poser des questions. Et c'était moi le méchant dans l'histoire? Ça m'apprendra à vouloir me montrer cordial et à vouloir faire la conversation. Désormais, plus question d'échanger autre chose qu'un bonjour ou un au revoir avec elle.

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5 commentaires

Charline Morel

-

Il y a 10 mois

Super j'adore

Andrée Martin

-

Il y a 3 ans

Aïe aïe aïe, ça commence les hostilités 😂😂😂

Roxy427

-

Il y a 3 ans

Et ce n'est que le début 😝

Erine Kova

-

Il y a 3 ans

Et bim ! Bravo Dawn ! Dawn 1 Grey 0

Charline Morel

-

Il y a 10 mois

XD
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