De Ridder Une Ame pour un Fantôme Chapitre 3 Dans le Miroir

Chapitre 3 Dans le Miroir

- Oui l’incendie, dit tristement Albert.

Je le dévisage, horrifiée.

- Ils sont morts dans un incendie. C’est horrible.

- Les gens ne parlent pas beaucoup de ce drame. Mais si vous voulez avoir des réponses, vous devriez aller en ville…

- Vous voulez dire le village.

Je lui coupe la parole avec peu de tact. Pour toute réponse, il me fait un clin d’œil. Cela semble être une spécialité chez lui. Cela me fait sourire.

- Je suis sûr qu’on pourra vous renseigner là-bas, Mademoiselle Mélanie.

*

Je ne peux malheureusement pas partir au risque d’arriver en retard au dîner organisé par mon père. Et puis, il me faut me préparer. Il me reste néanmoins un peu de temps devant moi pour explorer le domaine. Et visiter l’aile Est et retrouver les objets de la famille Hoffnung me parait être une bonne idée.

L’entrée se fait par la tour. Les portes sont en arc de cercle pour épouser sa forme. La salle dans laquelle je viens d’entrer est gigantesque. Il y fait sombre mais les volets laissent filtrer la lumière. Il n’y a aucune coupure dans cette pièce si bien qu’elle fait la totalité de la longueur de l’aile. Seul un escalier, se dessinant dans la pénombre, vient interrompre en bout de course, l’immensité de la salle. Il est colossal et central. En haut se trouve une nouvelle ouverture. Je me dirige donc vers celle-ci. La salle est dépourvue de mobilier. Les murs sont nus. Les pierres de la bâtisse sont donc apparentes. Tout est propre et une chose est certaine, aucun accident ne peut se produire ici dû à un quelconque objet. Il y fait froid. Les cheminées n’ont pas servi depuis longtemps. La traversée de la pièce est donc un jeu d’enfant. Cela ressemble à une grande salle de bal. Je gravis l’escalier et arrive à un nouveau passage. Il fait un peu plus noir. Dans l’entrebâillement de la porte, je peux tout de même voir un nouvel escalier se profiler.

- Mademoiselle ?

Je réponds avec le même écho.

- Oui, Giselle ?

- Je suis désolée de vous déranger mais votre père m’a chargée de vous rappeler que l’heure tourne et, qu’il faut vous préparer.

Je soupire. Il me faut rebrousser chemin. Je poursuivrai mes investigations plus tard dans la semaine. Je rejoins Giselle à l’entrée de la grande salle.

- J’ai pensé qu’un bain bien chaud pour vous détendre serait le bienvenu.

- Comme toujours, tu es très obligeante. Je te remercie.

Elle a dû sentir mon exaspération. Les soirées mondaines n’ont rien de détestables mais les projets dissimulés de mon père ne me plaisent pas. Je n’aime pas qu’on me force la main. Encore moins, s’il s’agit de me présenter un prétendant.


La salle de bain est moderne. Et elle me plait. Les teintes au mur sont pastel avec des décors de plantes aquatiques. La baignoire repose sur une marche et se trouve au centre du mur du fond. A sa gauche, sont disposés une petite chaise, un valet et une console agrémentée d’un vase. Au-dessus, se trouve un miroir dont le cadre a dû être recouvert à la feuille d’or. Sur le mur opposé est installée une banquette.

Après m’avoir aidée à me défaire, Giselle met l’eau à couler et me laisse seule pour préparer ma tenue du dîner. Je m’approche de la console. Le miroir, au-dessus, est magnifiquement ouvragé. Il n’est pas totalement ovale et un oiseau orne une grande partie du cadre. Puis, j’examine le vase de plus près. Il est en cristal bleu cobalt et doublé dans la masse blanc transparent. Cela donne l’impression qu’un second vase est dissimulé à l’intérieur du premier. Des chevaux ont été taillés à la main. Je penche le vase, légèrement, pour admirer les détails. Il ne m’appartient pas.

Mais soudain, mon regard est attiré par une silhouette blanche qui se dessine dans le miroir. . Je prends peur et me retourne si vivement, que je fais basculer le vase. Il se brise sur le sol dans un bruit fracassant. Mais je suis seule dans la pièce. Je suis un peu stupéfaite, c’est la deuxième fois que j’ai des visions dans la journée. Je regarde le miroir une nouvelle fois, mais seul mon reflet me fait face. Je m’accroupis pour entreprendre de ramasser les plus gros morceaux de cristal.

Au moment de saisir ce qui avait dû être le pied, ma main s’immobilise. Une autre main blanchâtre est tendue vers moi paume vers le haut. Je lève les yeux lentement. Un jeune homme se tient en face de moi, accroupi de la même façon. Je ne le quitte pas des yeux et nos mains se touchent presque. Son aspect est curieux. Il ne semble pas fait de chair. Je suis saisi du même frisson que j’ai ressenti plus tôt dans la matinée dans le caveau.

Soudain, je me rappelle que je ne porte qu’une simple chemise en dentelle et ma pudeur reprend le dessus. Je me retourne brusquement vers la chaise où est posée ma robe de chambre pour dissimuler, un peu tard, ma poitrine. Mais le jeune homme a disparu.

- Mademoiselle… Que vous est-il arrivé ? Ne bougez pas… Je vais chercher de quoi nettoyer…

Giselle semble paniquée. Elle vient de faire irruption dans la salle d’eau et contemple le carnage. Elle arrête le robinet de la baignoire.

- Je vais bien Giselle.

Elle ne m’a pas posé la question mais c’est plus pour me rassurer moi-même que je le dis à voix haute.

- Vous êtes sûre, Mademoiselle ?

- Il me semble que je viens de te le dire, non ?

Mais je regrette immédiatement le ton que je viens d’employer.

- Pardonne-moi… Je suis un peu… secouée… Un si beau… vase. Je n’ai pas fait exprès. Il m’a échappé des mains.

- Ce n’est rien, mais ne bougez pas Mademoiselle, me conseille-t-elle. Vous pourriez vous blesser.

- Je t’attends.

- Vous êtes sûre que tout va bien ? Vous êtes très pâle.

Je me retourne lentement vers le miroir. Pâle ? Ce n’est rien comparé au garçon que je viens de voir. J’ai les traits un peu tirés. Cela donne l’impression que j’avais vu un …

- N’as-tu croisé personne, en venant ici ?

- Non, Mademoiselle.

Giselle part en courant. Mais il faut que j’en aie le cœur net. Je pose le peignoir au sol pour me créer un passage un peu plus sûr. Mais je me rends compte que l’idée n’est pas très futée. Les morceaux de cristal passent au travers du tissu fin. Je m’entaille le pied droit et fulmine en même temps. Une fois le piège de cristal passé, j’inspecte les lieux : ma chambre, puis la pièce qui sert de garde-robe. Je prends au passage une nouvelle robe de chambre pour la passer.

- Mélanie, vous êtes blessée ?

- Père ? Que faites-vous dans ma chambre ?

Il m’a fait sursauter.

- Giselle semblait inquiète pour vous. Elle m’a dit que vous étiez souffrante. Etes-vous blessée ?

- Non, je ne pense pas.

- A qui est le sang sur le sol ?






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4 commentaires

Kathleenm

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Il y a 2 ans

coucou j'ai mis un like sur tous tes chapitres, n'hésite pas à passer chez moi je suis bloquée :)

Lexa Reverse

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Il y a 2 ans

J'ai hâte de lire la suite :) Axel.

Dystopia_Girl

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Il y a 3 ans

C'est un début très intéressant, qui attise la curiosité. Je te conseille juste d'aérer tes paragraphes pour une meilleure fluidité:)

De Ridder

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Il y a 3 ans

Bonjour, Merci d'être passée sur mon histoire et pour ton conseil.
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