Fyctia

J'ai décidé de réunir ce soir le Grand Conseil afin de leur faire part de la demande du Peuple de l'Eau et de la Terre. C'est moi qui ai créée ce Grand Conseil. Il est composé de 12 membres : six du Feu et six de l'Air.

Je ne connais pas encore toutes les ficelles du "métier" et je ne souhaite pas me montrer orgueilleux, ni trop fier pour demander de l'aide à des membres de mon propre clan. Je dois pouvoir avoir confiance en leur jugement et je compte donc sur eux pour m'aiguiller dans mes choix.

Néanmoins, je reste le seul à prendre les décisions même si cela va à l'encontre de la majorité.

Sur le chemin forestier qui mène à la salle de Grand Conseil sont alignées des torches enflammées pour nous permettre de nous repérer car nous nous retrouvons tard le soir. J'aime y sentir l'odeur du feu, entendre le crépitement des flammes. Chaque torche s'intensifie à mon passage sous la puissance de mon pouvoir sans que j'ai à agir. Mes hommes sont là, assis tout autour d'un feu géant. Ils me saluent tous d'un hochement de tête et je fais de même. Je me rends à ma place où se trouve un fauteuil de velours rouge sang, plus haut que celui de mes conseillers. J'imagine que cette scène vu de l'extérieur montre bien qui est le chef autour de ce feu flamboyant.

Ils attendent tous que je parle. Ils doivent penser que je souhaite que nous repartions mener le combat. Nous en avons discuté lors du dernier conseil. Certains d'entre eux pensaient qu'il était trop tôt pour combattre en m'expliquant que nos hommes étaient fatigués et que nous avions essuyé quelques pertes. Toutes les familles n'avaient même pas encore enterrés leurs morts ! Les deux frères, Bader et Chandresh, membres de l'air, n'étaient pas d'accord. Selon eux, beaucoup de guerriers du camp adverse étaient morts dans les attaques de l'Air. Un mois auparavant, ils leurs avaient tendu un piège dans une clairière en retrait de la ville. Nos soldats les avaient encerclés et attaqués en abattant sur eux un typhon en réunissant leurs forces. Ils n'avaient eu aucune chance de s'en sortir. Bader et Chandresh s'étaient vanté d'avoir tué une bonne vingtaine de soldats. Certains conseillers s'étaient montrés dubitatifs sur ce chiffre car ses deux frères avaient tendance à exagérer le nombre de pertes lors de leurs victoires. Bader et Chandresh avaient trouvé les soldats ennemis moins vaillant que d'habitude et selon eux, nous devions en profiter. J'avais tranché en faveur de la majorité en retardant une prochaine mission de quelques semaines. Rien ne sert de se rendre à un combat affaiblit, nous ne ferions que perdre plus d'hommes.

Ils étaient donc normal, vu les quelques semaines écoulées, qu'ils pensent être là pour planifier et fixer une date pour le prochain plan d'attaque.

Je pris la parole afin de dissiper leurs doutes.

- Si je vous ai réunis ce soir c'est parce que j'ai une information à vous transmettre. Je ne compte pas encore programmer de combat.

J'entends le soulagement d'un côté et la frustration d'un autre.

-J'ai reçu un message aujourd'hui. Un message de la fille de Thaumas.

Cette fois-ci, j'entends de la stupéfaction des deux cotés.

- Que dit ce message ? s'enquiert aussitôt Bader.

- Elle demande à rencontrer notre Chef sur un terrain neutre.

- Pourquoi voudrait-elle vous rencontrer ? Dans quel but ? se demande aussitôt Chandresh.

- Si tu y vas, ils comprendront que votre père est mort et cela nous mettrai tous en danger ! dis Bader.

Habitué que ce ne soit que les deux frères qui parlent au nom des six conseillers de l'Air, je me tourne vers les conseillers du Feu.

- Je pense qu'il serait judicieux de savoir pourquoi cette jeune femme prendrai le risque de rencontrer votre père ? Ce qu'elle a à dire doit être important pour se mettre à découvert. pense Hépha mon conseiller le plus sage.

J'apprécie toujours ces remarques. Elles sont pertinentes et il réfléchit avant de parler en pesant les pour et contre avant de donner son avis. Certains devraient prendre exemple sur lui avant de tirer des conclusions hâtives à tout bout de champ.

Hélios, notre guerrier le plus ancien, que l'on dit invincible, prend la parole :

- Ils apprendront tôt ou tard que votre père est décédé. C'est inévitable ! Je suis d'accord avec Hépha : nous devrions voir ce qu'a à dire la fille de Thaumas. Peut-être qu'il est mort et qu'elle souhaite se rendre en évitant un ultime combat.

A tour de rôle, les membres du Feu s'exprime et les avis sont partagés. C'est à mon tour de prendre la parole. Mais pour être totalement honnête, je savais avant le conseil quelle serait ma décision.

- J'irai à cette rencontre. Je pense qu'il faut savoir ce qu'elle a à dire. Et comme l'a fait remarquer Hélios, ils sauront un jour ou l'autre que mon père est mort. Autant leur apprendre nous même, et leur faire comprendre par la même occasion que nous ne les craignons toujours pas malgré cela.

En terminant ma phrase, je tiens à leur montrer que je suis un chef solide, que je prends mon rôle très à cœur, que j'ai bien conscience de mes responsabilités et que je compte les assumer !

Je sens les deux frangins prêts à plaider encore mais mon regard noir les en dissuade. Tant mieux !

Je pars du Conseil le premier. En rentrant chez moi, je me couche aussitôt car il est déjà tard et j'ai un rendez-vous tôt dans la matinée avec Miss Goutte.

Je m'endors en essayant de savoir ce qu'elle pourra bien me dire... et cette nuit là, je rêve d'être entrain de nager au milieu de l'océan avec une belle sirène.