Fyctia
Chapitre 1: POV Isabelle
Vous croyez au coup de foudre ? Moi non plus. De toute façon, mon travail me prend trop de temps donc consacrer ma vie à un autre être humain…Non. Mauvaise idée. Je détiens un ranch rempli de fabuleux rennes mais qui me coûte beaucoup de temps et d’énergie.
Je quitte à contre cœur mon lit douillet pour enfiler un gros pull et un jean bien chaud pour éviter d’avoir froid à cause de la neige. J’attache mes cheveux noir ébène en une fine tresse, laissant apparaitre une simple franche devant mes yeux aussi sombres que les nuits en Laponie. Je m’emmitoufle dans une vieille écharpe que ma grand-mère m’avait tricotée il y a des années et sors de ma chambre pour aller prendre mon café. J’en ai vraiment besoin ce matin.
— Hey ! me salue Michaela quand je descends les escaliers.
— Salut ! je réponds en sautant les dernières marches. Comment vont les rennes ?
— Bien, dit-elle en me tendant une grosse tasse de café fumant. Mais Comète a encore abimé la clôture.
— Eh merde, je peste en regardant par la fenêtre pour apercevoir mes animaux gambader dans la neige.
Je les adore mes rennes. Ce sont des animaux fascinants, doux et intelligents. Je pense que si je devais me réincarner en une créature terrestre, je choisirais le renne sans hésiter. Ils m’impressionnent tous les jours.
— Tu vas en ville ? me demande ma meilleure amie.
— Oui. Il faut que j’achète des carottes et de la paille.
— Nickel, dit-elle en me lançant un clin d’œil. Je vais tenter de réparer la clôture en attendant.
— Super.
Je bois le reste de mon café avant de prendre les clés de mon pick-up. Je monte dans mon gros quatre-quatre, mets le contact et démarre. Je quitte le sentier du ranch pour rejoindre la route principale. Je roule quelques minutes avant d’apercevoir les premières toitures CrimsonHills.
Cette ville est ma ville natale. Je suis née et ai grandi parmi ces chaumières rouges, ces cheminées fumantes et ces grands sapins blancs. C’est chez moi.
Je tourne pour atteindre la rue principale quand soudain, je percute quelque chose. Ou quelqu’un. Eh merde !
Je coupe le moteur et sors précipitamment pour voir ce qui s’est jeté sur ma voiture. C’est un homme. Extraordinairement beau.
— Non mais vous êtes complétement folle ?!
— Pardon ?! je ne peux m’empêcher de prononcer.
— Vous avez failli me rouler dessus ?! s’époumone un homme aux cheveux bruns.
L'homme qui se tient devant moi est impressionnant. Ses cheveux bruns, légèrement ébouriffés par le vent, encadrent un visage aux traits marqués et harmonieux. Ses yeux noirs, profonds et perçants, reflètent une colère mêlée d'une lueur indéfinissable, presque magnétique. Il dégage une présence à la fois imposante et fascinante, comme si son regard pouvait sonder l'âme. Sa mâchoire est serrée, ses sourcils froncés, accentuant son air contrarié. Son allure est élancée, sa silhouette athlétique, vêtue de vêtements sombres qui renforcent l'intensité de son regard.
Malgré sa colère apparente, il émane de lui une aura troublante, presque irréelle, qui me laisse sans voix.
— Vous plaisantez j’espère ? rétorqué-je. Vous vous êtes jeté sous ma voiture !
— Vous les femmes, vous n’êtes vraiment pas faites pour conduire. Restez dans votre cuisine la prochaine fois.
Je n’ai pas le temps d’en placer une qu’il me tourne le dos et parte dans la direction opposée. Bien évidemment, j’ai le droit à une flopée d’insultes et un magnifique majeur brandit.
Quel con ! pensé-je en remontant dans mon pick-up.
Heureusement, j’arrive sans autres accidents jusqu’à la boutique de Granny. C’est une vieille femme qui la tient depuis des générations. Sa famille et la mienne travaillent main dans la main depuis des siècles.
— Bonjour Isabelle, me salue Granny. Que me vaut le plaisir de cette visite ? Oh ma petite, tu es sûr d’aller bien ?
Je n’ai pas le temps de parler qu’elle sort de derrière le comptoir pour vérifier que je n’ai rien.
— Oh oui, la rassuré-je tandis qu’elle continue de m’examiner. J’ai juste…Enfin bref…Rien d’intéressant.
Granny à le cœur fragile et je n’ai pas envie qu’elle fasse une crise cardiaque en apprenant que j’ai renversé quelqu’un.
— Bon, tu es sûr ?
— Oui, dis-je en lui prenant les mains. Je vais bien. Je viens chercher des carottes et de la paille s’il t’en reste.
— Oh mais bien sûr ! s’exclame-t-elle en se dirigeant vers la réserve.
Je la vois disparaître derrière un épais rideau rouge pendant quelques minutes avant de la voir réapparaître avec un chariot rempli.
— Tiens ma belle, dit-elle en me tendant l’énorme caddie. Ça te fera 122,56 euros.
— Merci Granny, je réponds en lui passant ma carte bleue.
Pitié. Faites qu’elle passe.
Bip.
— C’est bon pour moi, affirme la douce voix de celle que je considère comme un membre de ma famille.
Yes !
Je charge mon pick-up de la cargaison que j’avais commandée et me mets en route vers le ranch. Je ne m’attarde pas dehors car il fait un vent glacial. Bien évidemment, je fais attention à mes rétros pour ne renverser personne.
Quand j’arrive au ranch, je remarque que la clôture a été réparée. Michaela a bien bossé. Je décharge la paille dans la grange. Je passe la journée à m’occuper des corvées quotidiennes, accompagné de Michaela.
5 commentaires
Alsid Kaluende
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Il y a 7 jours
Angel Guyot
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Il y a 17 jours