CharleneKobel Un pas en avant, deux en arrière Chapitre 4

Chapitre 4

- Arrête tes conneries.


- Retournes-toi et tu verras par toi-même.


- Non, je m'en fiche. Commande à boire et après nous partons à ta pseudo fête au bord de la rivière.


Alors qu'elle se penche vers le bar, je tente un regard dans la direction des trois hommes. Le beau brun est effectivement en train de me scruter de haut en bas. Oh ! j'ai compris. Ces deux amis font pareil avec deux autres nanas. Et si je jouais le jeu, moi aussi ? Après tout, dans dix jours je pars et je ne reviens pas avant un long moment. Je m'adosse au rôle de cruche effaroucher de ses beaux yeux et lui adresse un sourire timide suivi d'un petit signe de main. Je me retiens de rire lorsque je vois son regard s'illuminer. Cet homme est pathétique ! Quand Kareen revient avec nos boissons, je me retourne pour qu'il n'aperçoive plus mon visage. Je discute avec elle, tout en jetant des regards de temps à autre dans la direction de cet homme. Il pense me séduire, mais il va bien vite déchanter.


Ma meilleure amie boit son verre d'une traite puis me dit qu'elle va aux WC. Je lui fait savoir que je sors fumer une cigarette et que j'aimerais qu'elle me rejoigne après. Elle s'en va en levant le pouce en l'air. Je finis mon verre, le repose sur le bar et sors du bar après avoir regardé longuement cet inconnu. Et je me mets à compter pour moi... 10... J'allume ma cigarette. 9... Je tire la première fois dessus. 8... je crache la fumée. 7... Je m'appuie contre le mur. 6... Je tire une deuxième fois dessus. 5... Merde, elle vient de s'éteindre, quelle cruche ! 4... 3... 2... La porte s'ouvre. 1... Cet imbécile a fait exactement ce que j'étais persuadé qu'il ferait. Il ne s'approche pourtant pas de moi et ces deux amis finissent par le rejoindre et s'allument une cigarette. Le grand brun met les mains dans ses poches en me lançant un regard de braise qui pourrait embrasé ma cigarette entière, à défaut de mon corps qu'il n'aura jamais. Je secoue la tête en souriant puis écrase ma cigarette. Kareen fait tellement long que je sors mon portable pour lui demander s'il faut aller la chercher dans la cuvette. Cette dernière me répond.


Kareen : J'arrive, trente secondes. Ce que tu peux être une stressée de la vie. Il y a miss pot de peinture qui doit se repoudrer le nez et elle crée un embouteillage.


Je ris puis lève les yeux au ciel. Je vais aller la sortir de là avant qu'elle ne fasse un massacre. Je regarde en direction des trois hommes qui éclatent de rire. Ils se trouvent juste à côté de la porte d'entrée. Je range mon portable dans mon sac et me dirige dans cette direction. Je n'ai même pas le temps d'essayer d'ouvrir que la porte s'ouvre en grand sur une Kareen énervée.


- Mais quelle pétasse ! hurle-t-elle.


Surprise je fais quelques pas en arrière et percute un des trois hommes.


- Oh, pardon ! dis-je à son attention avant de m'adresser à mon amie. Kareen ?


- Miss pot de peinture est une pétasse. Et ce débile de Jocelin.


- Joshua ! dis-je en riant de plus belle.


- On s'en fou, Myla. C'est un connard de première. Je vais le démonter.


- D'accord. Tu as trop bu, on rentre avant que tes parents ne me flinguent.


- J'ai 24 ans, ils n'ont plus rien à dire.


- On s'en fou, Kareen. On y va, c'est moi qui roule, c'est toi qui boit. Autrement dit, c'est moi qui commande.


Ma meilleure amie me fait le salue militaire et marche jusqu'à la voiture. Le grand brun et ses amis s'apprêtent à rentrer mais ce dernier fait demi tour et me prend par la main pour que j'en fasse de même.


- Reviens quand tu auras ramenée ta copine.


- Euh...


- S'il te plaît.


- Non.


- Je peux être très convaincant.


- Je suis heureuse pour toi, mais je ne reviendrai pas.


- Bon, comme tu veux, tu ne sais pas ce que tu loupes.


Il me relâche et je me précipite à ma voiture où Kareen s'est affalée. Quel crétin ! Décidément il est encore plus bête que je ne l'imaginais. Il croit qu'aborder une fille de la sorte marche ? Sont-elles toutes écervelée à ce point-là ?


- Tu as une touche, Myla.


- La ferme.


- On va à la rivière ?


- Tu as trop bu.


- Non, j'en ai rajouté devant eux, dit-elle hilare.




Benjamin


Bordel, il faut que je retrouve cette nana. Je m'en fou par quel moyen, je veux savoir qui elle est. Je ne vais pas la laisser s'en tirer de la sorte. Pris d'un excès de folie, je vais rejoindre le parking alors qu'elle enclenche le moteur. Je tape à la vitre passager ce qui la fait sursauter. Elle descend la vitre.


- On peut savoir ce qui cloche dans ta tête ? demande-t-elle furieuse.


- Tu es libre demain soir ?


- Non.


- Si elle l'est, c'est une menteuse, se précipite de me répondre son amie.


- Kareen ! la réprimande-t-elle.


- Merci, dis-je à l'attention de la blonde. Demain soir 19h, à cet endroit.


- Je...


- Elle y sera, s'écrie son amie.


- Je n'y serai pas, la reprend la jolie brune.


Je ne l'écoute pas et répète l'heure à son amie. Je suis certain qu'elle trouvera les mots pour la convaincre de me rejoindre. Et puis, c'est elle qui n'a pas cessé de me lancer des regards lourds de sous-entendu, qu'elle assume.


Je retourne au bar en sifflotant. Ce soir, pour la première fois depuis de longues années, je rentrerai seul à mon appartement.


- Tu ne lui as tout de même pas couru après, Benji ?


- J'ai fait cela ?


- Un vrai ado de 14 ans guidé par ses pulsions.


- N'empêche que je la revois.


- Répète-nous la règle n°2 ? Ne jamais revoir la même femme.


- Non, ne jamais revoir un coup d'un soir. Vous croyez que je suis si précoce que cela et que j'aurais fait une chose pareille en public ?


- Admettons, tu la vois demain et basta ?


- C'est le plan.


- T'es un enfoiré.


- Vous, des enculés, et on ne vous dit rien.


Arnaud et Nicolas éclatent de rire. Nous retournons à l'intérieur pour finir notre soirée. Deux filles dansent non loin de notre table et mes deux amis n'en loupent pas une miette. Je paris qu'ils finissent la nuit avec elles. Moi, j'essaie de me sortir cette femme de la tête. Je suis persuadé de l'avoir déjà vu à un endroit, mais je ne saurais dire où.


Le lendemain, je retourne au travail pour chercher quelques brochures supplémentaires afin de parfaire mon Road Tripp. Je veux que ces trois clients en reviennent émerveiller, alors je connecte mon cerveau sur travail et non pas sur le rendez-vous de ce soir.


Après cinq bonnes heures de recherche, je décide qu'il est temps d'aller rendre visiter à ma mère. Je sais que je vais y passer un sacré bout de temps, ça me fera patienter jusqu'à ce soir.

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