Alconstance Un Noël (beaucoup trop) proche de toi ! 12 - Nicolas (2/2)

12 - Nicolas (2/2)

Ce n’est pas une bonne nouvelle. Je regarde le chalet derrière nous. Je suppose que c’est un endroit où les guides ont l’habitude de s’abriter en cas de mauvais temps et de tempêtes, mais nous sommes six… et il y a beaucoup de chiens. Sans parler du fait que nous sommes cinq hommes pour une femme. Bien que je connaisse les autres, je ne peux pas en dire autant des guides, qui semblent reluquer Vic de manière inappropriée.


Henry attrape le bras de Vic et suit les guides jusqu’au chalet. Je me mets juste derrière eux avec Rémi. Je me demande où vont aller les chiens durant cette tempête. À peine ai-je eu le temps de me poser la question que l’un des guides, le plus petit — si tant est qu’un Lapon puisse être qualifié de petit — se dirige vers la grange derrière et siffle. Les chiens ne se font pas prier pour s’y engouffrer. Je ne vois rien de plus, car je rentre à mon tour dans le chalet glacé.


Le guide qui est resté avec nous, celui qui parle un peu français, va chercher des bûches et allume un feu dans la cheminée en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « ouf ». Je serais presque impressionné… s’il n’allait pas ensuite vers Vic, qu’elle regarde faire avec douceur. Pourquoi le regarde-t-elle avec douceur ? Il lui attrape le manteau et pose une main dans le bas de son dos pour la pousser vers le feu. Il est plus grand qu’elle. Plus grand que moi aussi. Et il a l’air tout droit sorti d’un magazine.


Je n’aime pas cette sensation qui monte en moi. Il y a à peine vingt minutes, elle était entre mes jambes, blottie contre moi. Et là ? Elle ne l’est plus. Elle est près d’un autre. Ce n’est pas normal. Ce guide a toujours sa main sur ses reins alors qu’ils restent silencieux près de la cheminée. Ça met mes nerfs à rude épreuve.


Henry s’approche de moi et pose une main rassurante sur mon épaule, mais je m’en moque. Rémi est déjà assis en tailleur près du feu, en train de se réchauffer. Quant à moi, j’ai chaud, mais ce n’est pas grâce aux flammes qui crépitent. Non. J’ai une chaleur de colère, de frustration, qui me tord les tripes pendant que je les observe, impuissant.


Vic tourne la tête vers moi et me fixe. Une étincelle brille dans le coin de son œil. Je sais que ce n’est que le reflet de la flamme, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’elle aime sentir cette main sur elle. Moi qui ne suis jamais violent, pourquoi ai-je soudain envie de faire mal ?


Les minutes passent et je ne bouge pas. Je continue d’observer la scène depuis mon coin. Le vent souffle avec force dehors et semble intensifier ce que je ressens à l’intérieur. Ils se sont tous assis, et le guide est resté près de Vic. Elle semble discuter avec lui en anglais. Il faut que je fasse quelque chose. Je ne peux pas laisser faire ça.


Je me dirige vers le canapé sur lequel sont installés Vic et le guide, et je m’assois juste de l’autre côté. Sentir le parfum de vanille de la jeune femme, mêlé à l’odeur du feu de cheminée, apaise un peu mes pensées brouillonnes. Mais comme elle ne fait même pas attention à moi, ça me met encore plus en colère.


La tempête est enfin terminée. Même si le ciel est noir — et ce depuis plusieurs heures — nous savons qu’il n’est pas trop tard. Nous allons rentrer, et ça me fait du bien.


Je m’installe sur le traîneau et j’attends qu’elle arrive, qu’elle se glisse contre moi. Elle ne dit rien. Elle se contente de s’installer, son torse contre le mien, et mes mains viennent se poser sur son ventre, comme à l’aller. Ma colère, déjà un peu calmée, disparaît complètement. Je n’ai pas envie de me poser de questions pour le moment. Je préfère profiter de l’instant.


Le trajet du retour est bien plus calme. Le froid nous mord la peau, et Vic se blottit contre moi. Sa chaleur est douce. Elle se tourne légèrement vers moi et cache son visage dans mon cou. Bon sang… pourquoi, tout à coup, c’est aussi bien ?


Le temps passe, et nous arrivons au chalet. La respiration de Vic est trop douce. Elle s’est endormie. Je ne vais pas la réveiller. Je la prends sous les jambes et me relève tant bien que mal. Henry ne dit rien, Rémi non plus. Ce dernier m’ouvre la porte et je le remercie d’un regard. Cette tempête nous a tous vidés. Nous avons besoin d’une pause.


Vic ne se réveille pas. Je l’emmène dans sa chambre, la dépose délicatement sur son lit, lui enlève ses chaussures et sa veste, la glisse sous ses couettes… puis je sors de la chambre, sans qu’elle ne se réveille.


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4 commentaires

NICOLAS

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Il y a 12 jours

💕🫶😍
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