Zoé Sonobe (zizogoto) Un flocon en cheffe Chapitre 4-2

Chapitre 4-2

Je ne sais même pas s’il se rend compte que son récit ne tient pas de bout une seule seconde. C’est une histoire inventée de toute pièce, si ses agresseurs voulaient plus d’un million d’euros, ils auraient pu demander plus, ensuite l’emmener dans une ruelle sombre ou potentiellement quelqu’un pourrait les entendre… Sans parler du lieu où ils l’accostent avec leur fourgon… Je ne parle même pas du fait de retirer un million d’euros en seulement quelques minutes… Il me prend pour une débutante ou une ignorante et ça ne me plaît pas vraiment.


— J’ai une question pour vous.


— Oui ?


— Ma secrétaire Sylvia a appelé la vôtre et celle-ci a affirmé qu’elle ne savait absolument pas où vous étiez, pourtant vous me disiez qu’elle était avec vous lorsque vous vous êtes fait enlever, n’est-ce pas ? L’incriminé-je.


— C’est-à-dire que… qu’elle ne voulait pas que vous ayez vous aussi des problèmes. Les ravisseurs l’ont menacée de la tuer si elle appelait quelqu’un ou si elle prévenait la police.


Bon… Faisons comme si rien ne s’était passé. De toute façon, il m’est impossible d’annuler cette collaboration, maintenant qu’elle a été rendue publique. D’ailleurs, je vais lui faire quelques remontrances concernant ce point. Je vais attendre que l’on parle du contrat pour aborder un tel sujet.


— Via, vous savez bien que je suis venue ici pour parler de notre projet. Sachez que je suis toujours partant et que je me donnerai à fond pour que ce soit une véritable réussite.


Je suis surprise qu’il prenne en main le début de la conversation, mais pour une fois, c’est une agréable surprise et venant de lui, il faudrait presque le féliciter.


— Parfait, car je suis également de la partie. Mon équipe a préparé des plaquettes de marketing absolument fabuleuses, dessiné des lingeries qui résonnent Nuisance, sans oublier que j’ai déjà trouvé le producteur de lingeries et si vous êtes d’accord, il s’agira de Monsieur Schaumer de l’usine Schaumer, située à environ cinquante kilomètres d’ici. Il n’y a évidemment pas plus prêt et le transporteur est habitué à faire ces trajets puisque c’est mon producteur officiel.


— Cela ne semble pas me proposer problème. Nous savons tous que dans ce qu’il y a de plus beau comme lingerie, c’est chez Schaumer, que l’on trouve la meilleure finition et la meilleure qualité. Malheureusement, c’est souvent hors nos moyens ou bien l’usine refuse les entreprises, même si elles sont déjà bien cotées.


— Schaumer a déjà énormément de commandes de ma part et il me semble que nous sommes que deux entreprises à tirer profit de cette qualité franco-allemande.


— Quelle est l’autre entreprise ?


— Je l’ignore, j’étais la seule il y a encore deux ou trois mois.


— Je vois. Pourriez-vous me montrer votre travail s’il vous plaît ?


— Évidemment.


Je récupère ma tablette, la déverrouille et la lui tends.


— Voici les plaquettes marketing de Peter et Pablo, mes responsables marketing. Vous verrez ensuite les croquis de mes deux stylistes. Dès que nous serons d’accord, les croquis seront envoyés à Monsieur Schaumer. Généralement, je reçois les premières étoffes un à deux jours plus tard, puis je prends des rendez-vous shooting photos avec des modèles.


— Qui sont vos modèles ?


— Natacha Sinpière et Héléna Gommette, pourquoi ?


— J’aimerai aussi ajouter l’une de nos modèles.


— Si vous le souhaitez. Vous permettez que j’écrive le contrat pendant que l’on discute ?


— Absolument.


Armée de mon clavier, je tapote les touches avec mes doigts et commence à écrire les termes du contrat selon ce qu’on a déjà décidé.


— La collaboration ne durera pas plus de trois mois.

— Pourquoi ? me questionne-t-il.


— Nous serons ensuite après Noël et tous ceux qui auront souhaité acheter chez nous, l’aurons déjà fait soit à sa sortie, soit pour Noël ou la nouvelle année.


— Bien, je ne suis pas contre l’idée. Et… humm… Concernant les frais de cette collaboration… Vu que je viens malheureusement de perdre un million d’euros sous la contrainte et pensez bien que j’ai aussi des cicatrices psychologiques de cette après-midi… pensez-vous qu’il serait possible que vous mettiez vos fonds aux trois-quarts dans cette nouvelle collection ?


— Les trois-quarts ? Vous rigolez ?


— Non… je suis assez sérieux…


Les trois-quarts, c’est une part énorme et c’est un investissement important, je ne peux pas me permettre de mettre autant alors que c’est censé être une collaboration 50/50.


— C’est une collaboration où vous récupérez la moitié des fonds gagnés, et je ne peux pas investir plus que vous si la recette reste de moitié.


— Bien dans ce cas, vous investissez aux deux-tiers et vous récupérez 60 % des ventes.


— Vous m’amputez d’environ 6 %, vous le savez bien.


— Ce ne sont que 6 %, vous avez un capital énorme, ce n’est pas ça qui vous fera faire faillite.


— Écoutez-moi bien, Monsieur Buddy. C’est mon équipe qui travaille depuis hier comme des malades pour que ce projet puisse avoir lieu rapidement, la vôtre n’a encore rien fait et n’a pas l’air d’avoir beaucoup de boulot à faire dans cette collaboration. Alors vous m’excuserez si mon équipe doit être payée à leur valeur et à leur travail. Je refuse de perdre 6 % et étant donné que ce n’était pas prévu, je réclame même les 70 % des parts des ventes effectuées. Si vous n’êtes pas d’accord avec ça, je vous propose deux solutions : soit vous investissez à la moitié comme c’était prévu initialement, soit vous quittez mon bureau et je ferai cette collaboration avec New Women. À vous de choisir. Rien ne me retient de faire cette collaboration avec vous.


Il semble réfléchir, puisqu’il ne me répond pas. C’est sûr que s’il accepte, ses parts sont largement réduites par rapport à notre accord initial, mais en même temps, il ne participe quasiment pas aux frais de préparation et de production et ce ne sont pas ses employés qui se couchent tard, même après leurs heures de travail pour que cette collaboration soit une totale réussite. D’un autre côté, s’il décide de mettre fin à cette collaboration et qu’il constate que les ventes que je ferai probablement avec New Women dépassent ce qu’il avait espéré, il aura effleuré l’affaire de l’année du bout des doigts. C’est certain : c’est un très gros dilemme.


— Puis-je me retirer pour passer un coup de fil ?


— Bien sûr.


Il sort de mon bureau le temps d’un appel. Je ne sais pas à qui il va demander conseil, mai j’espère qu’il va quand même accepter mon ultimatum parce qu’il n’y a rien d’assurer avec New Women. Nous n’en avons même pas encore discuté. Il revient quelques dizaines de minutes plus tard et ne prend même pas le temps de s’asseoir en face de moi pour me donner sa réponse.


— C’est un oui.


Je cache mon sourire, mais je suis contente, j’y gagne un peu plus que prévu dans cette affaire. Nous finissons donc de nous mettre d’accord sur les termes du contrat, puis je l’imprime en deux exemplaires et nous les datons et signons. La collaboration est en fin en marche. J’espère qu’elle refera décoller les ventes.

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4 commentaires

Noémie H.

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Il y a 2 ans

J’admets être un peu perdue dans l’histoire. J’arrive pas à cerner l’essentiel. Quel est le but, l’intrigue principale? Quand vient la romance?

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 2 ans

En réalité, il y a encore le temps pour la romance, qu'il n'y en ait pas encore au quatrième chapitre, ce n'est pas dramatique, néanmoins, ça arrive avec plus ou moins de rapidité.

Josianne

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Il y a 3 ans

C'est vraiment une enflure ce mec... Un menteur comme je n'en ai jamais vu... Surtout que c'est gros comme une maison quoi... et il se dit " T'inquiète ça passe crème "...

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 2 ans

Je n'aurai pas dit mieux...
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