Paupipauline UN ÉCOSSAIS AU PIED DE MON SAPIN Chapitre 36

Chapitre 36

Le moment fatidique est arrivé.

Je suis là, plantée devant ses parents, pantoise.


Tandis qu'Alexander me lâche la main – d'ailleurs, je n'avais pas remarqué qu'il la tenait – il se met à embrasser ses parents.


C'est d'abord sa mère qui resplendit de bonheur qui le prend dans ses bras, puis son père.


Je détaille ses deux parents pendant que je reste silencieuse.


C'est d'abord sa mère qui attire mon attention. Elle correspond en tout points à ce que je m'étais imaginé. Ses yeux verts pétillent comme ceux de son fils et un joli carré flou met en valeur ses cheveux noisette et son port de tête raffiné. Les traits de son visage sont d'une douceur inouïe et il est facile de voir que c'est une femme bienveillante.


Je m'attaque ensuite à son père qui lui me surprend. Contrairement à sa mère, le portrait dépeint avec ce que je m'étais imaginé. Ses traits ressemblent effectivement bien à son frère, John, mais ils sont plus marqués. Ses yeux noirs lui confèrent un air moins jovial, tout comme sa barbe qui est plus longue. Malgré ça, il affiche de bon cœur un sourire sur son visage.


Néanmoins je sors de mon analyse quand je me rends compte que c'est maintenant à mon tour d'être chaleureusement salué à tour de rôle par ses deux parents.



– Je suis ravie de faire ta connaissance Anastasia ! - m'adresse Mrs Sheperd souriante -


– Plaisir partagé Mrs Sheperd.


– Appelle-moi Edith, c'est bien trop sérieux Mrs Sheperd. Ton père n'avait pas menti, tu es une superbe jeune femme !



C'est officiel, je suis devenue rouge cramoisi en m'installant à côté d'Alexander.


Que voulez-vous répondre ?

Merci ? Trop présomptueux.


Je me contente de sourire sans répondre pendant que les conversations vont bon train.


Ils interrogent Alexander au sujet de notre affaire. Ils le questionnent aussi au sujet de son arrivée au cabinet, de sa vie à Londres. Tout un tas de questions – réponses durant l'entrée.


Je m'estime assez heureuse de ne pas avoir à intervenir. Le rôle de la plante verte me suffit pendant que je me restaure et que je noie mon stress dans le vin rouge.


En parlant de mon stress, mes mains sont toujours aussi moites pendant que ma jambe gauche n'arrête pas de sautiller.


Un serveur venant prendre note de nos plats principaux me coupe net dans mes pensées. Après réflexion, je choisis comme mon collaborateur le filet de bar accompagné de son risotto au safran et citron et de ses asperges fraîches.


Dès que le serveur nous quitte, Alexander nous sert de nouveau du vin rouge en redémarrant la conversation.



– Dites-moi, pourquoi avez-vous absolument tenu à rencontrer Anna ? - début-il en prenant une gorgée de vin -



Edith – sa mère – nous adresse aussitôt un sourire complice à tour de rôle.

J'ai déjà peur d'entendre ce qu'elle va nous dire.



– Eh bien, ton frère nous a parlé d'Anastasia. Avec ton père nous avons pensé que... Enfin, puisque vous étiez tous les deux ici, qu'il était opportun que nous la rencontrions.



Suis-je si importante que ça pour qu'il m'ait mentionné à son frère ?


Dans un autre contexte ça m'aurait flattée, mais pour le moment, je me mets à rougir de plus belle pendant que je me renfrogne sur ma chaise. Je ne suis visiblement pas la seule puisqu'Alexander se renfrogne aussi tout en ronchonnant.



– Le traître.


– Ne soit pas si dure, s'il nous en a parlé c'est parce qu'il est content pour vous. Moi aussi je suis contente. Ça faisait bien longtemps que nous ne t'avions pas vu aussi souriant. - rétorque Edith avec douceur et bienveillance -



Cette fois-ci c'est un froid glacial qui vient de s'abattre sur la table. Personne n'ose surenchérir pendant qu'Alexander fulmine intérieurement. En effet, c'est un peu maladroit, mais je suis certaine que son frère n'a pas pensé à mal quand il les a mis au courant.


Nos plats arrivent et l'ambiance ne s'est pas réchauffée d'un poil. Tandis que nous dégustons nos plats, les parents d'Alexander échangent sur des futilités pendant que je manque de tomber de ma chaise quand je sens la main d'Alexander s'abattre sur ma cuisse.


La surprise m'arrache un petit cri étouffé qui n'a pas échappé à ses parents qui détaillent le bras d'Alexander immobile sur ma cuisse. Nouveau coup de stress, faisant battre des records de vitesse à mon palpitant et me rendant encore davantage embarrassée.



– Tu me rends nerveux à te déboîter la rotule Anna. - finit-il par m'adresser en riant à voir mon expression contrite -



Ma pression s'évanouit instantanément en plongeant dans ses grandes iris qui brillent de nouveau. Sa présence et son contact me rendent plus sereine et même si j'ai conscience d'avoir deux paires d'yeux rivés sur nous, qu'importe, je me sens bien.


Sa main n'a pas quitté ma cuisse du reste du repas et je me dis qu'au niveau discrétion nous sommes vraiment très mauvais. Alors qu'il ne s'est encore rien passé entre nous, nous ressemblons davantage à un couple qu'à deux collaborateurs. Je me demande bien ce que peuvent en penser ses parents, en dehors du fait que je sois une femme et une jolie plante verte.


__


Le thé venant d'être posé sur la table, nous arrivons à la fin de ce repas. Et c'est Alexander qui s'empresse d'informer sa mère qu'il lui a ramené une surprise made in England.


– Le chocolat et le thé, évidemment. –


Sans dire un mot de plus, il se hâte de quitter la table en me laissant seule en tête à tête avec ses parents qui me fixent tous les deux, un sourire collé aux lèvres.


– Je déglutis difficilement en me demandant à quelle sauce vont-ils me manger ? –


Contre toute attente, c'est moi qui brise le silence.

J'attaque directement dans le vif du sujet.



– Excusez-moi mais, j'aimerais savoir. Est-ce John et mon père qui vous ont missionnés pour nous épier ? - débuté-je, franche -


– Non. Pourquoi as-tu pensé ça ? - me questionne Mr Sheperd -



Je hausse doucement les épaules avant de poursuivre.



– Parce qu'ils s'opposent fortement à notre relation. Je les soupçonne de vouloir nous traquer...


– N'aie pas de craintes, il n'en saurons rien ces deux vieux hiboux. - m'adresse Edith en posant sa main délicate sur la mienne -



J'ai seulement le temps de lui adresser un sourire de gratitude avant qu'Alexander ne revienne avec le paquet dans les mains. Sa mère l'ouvre dans la foulée et elle semble conquise de découvrir son contenu. Son visage irradie de joie pendant qu'elle remercie chaleureusement son fils.


Finalement, ce repas n'aura pas été aussi affreux que ça me dis-je soulagée.

En même temps, c'est toujours plus facile de dire ça une fois que la vague est passée.


Quelques minutes plus tard, nous saluons ses parents avant que nous prenions le départ. Toujours au bras de mon Ecossais.


Plantés devant son bolide, il m'immobilise devant lui en me fixant d'une infinie douceur.



– On rentre ?



Je réponds positivement pendant que je détache ma main de la sienne. J'affiche le même sourire niais quand je sens ses doigts agripper les miens jusqu'à la dernière seconde avant la séparation.


Je fonds.

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41

41 commentaires

Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael

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Il y a 4 ans

Attention au double c'est d'abord au début. Finalement pas si mal ce repas.

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Hello ! :) Attention au double ? J'ai pas compris 😂😂

M. Florisoone

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Il y a 4 ans

Oh bah j'y suis arrivée ! Je suis à jour dans tes chapitres, maintenant je vais pouvoir les faire en allant 😁

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Merci encore une fois pour tes lectures et tes commentaires ! <3

M. Florisoone

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Il y a 4 ans

Oh là là, notre petite Anna commence à tomber amoureuse. C'est adorable la façon de lui tenir la main et de toucher sa cuisse qu'a Alexander pendant et après le dîner 😊

Jane Moody

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Il y a 4 ans

Ils sont mignons, mais je ne comprend pas pourquoi font-ils semblant d'avoir une relation devant les parents d'Alexander ? Ils sont amis avec son ex ?

Paupipauline

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Il y a 4 ans

Techniquement, le père d'Alexander est le frère de John et donc ils pourraient tenter de les pister, même de loin 😂

Jane Moody

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Il y a 4 ans

C'est qui John ?

Paupipauline

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Il y a 4 ans

L’associé du père de l’héroïne

Jane Moody

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Il y a 4 ans

Donc c'est bien ce que je dis, il y a un bug. Le père et son associé leur ont fait signer un contrat pour leur interdire de se fréquenter, logiquement ils devraient faire l'inverse et éviter de se montrer ensembles devant ceux qui peuvent en parler à John, hors ils font tout l'inverse, pourquoi ? Je ne comprends pas pourquoi ou pour qui ils font semblant d'être en couple.
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