Fyctia
4. Renais Crazy
La route m’a épuisée, les trente dernières minutes étaient les plus longues, le panneau Sarrebourg qui surgit devant moi me décroche un léger sourire des lèvres. Je n’ai pas recroisé Fabricio le reste du voyage. Fabricio rend mon corps vulnérable, mais je ne veux plus me faire avoir. Ce baiser c’était du n’importe quoi, j’ai franchi la ligne, j’ai faillit à tous mes principes. j'ai encore des papillons dans le ventre et même plus bas dans mon intimité.
Je me gare dans l’allée devant la maison de ma mère.
Elle est debout sur le perron, vêtue de son long pull en laine gris. Elle est frileuse ma petite maman. Elle m’attend toute excitée, les mains jointes contre son cœur. Je m’attends à un câlin plein d’adjectifs tendres comme seules les mamans savent faire.
« Ma princesse, te voilà, ça va mon petit cœur, elle dévale les marches pour me prendre dans ses bras.
– Oui, ma petite Mamoun ça va, ça va. Je reste quelques secondes dans ses bras. Cela me réconforte.
– Viens rentre on ne va pas rester là, il fait encore un peu frais ces temps-ci, me dit-elle en m’accompagnant vers la porte d’entrée.
– Attends, je dois encore prendre mes affaires et j’arrive. Lui réponds-je, en me dirigeant vers la portière arrière, elle continue vers la porte et m’attends juste à l’entrée.
Je m’arrête pour contempler un instant le quartier qui se dévoile devant moi. Cela fait bien deux ans que je ne suis pas revenue, ma mère dit que je travaille trop J’ai le même effet à chaque fois que je viens, tout change trop vite. La maison des SWEIN a pris un étage, d’ailleurs Mr SWEIN a pris un coup de vieux, je l’aperçois dans son jardin, un arrosoir à la main, je lui fais un rapide coucou de la main qu’il s’empresse de me rendre. Mon premier baiser était avec leur fils Luc, en maternelle. D’autres maisonnettes ont poussé entre temps également.
– Ça va ma chérie ? Me questionne ma mère sûrement inquiète de me voir plantée là au milieu de l’allée
– Oui, oui, très bien, je regarde juste, la rassuré-je.
Une fois changée, je découvre la tourte végétarienne que Mamoun a préparé pour ravir mes papilles. Nous nous en servons une belle plâtrée que nous mangeons en tête-à-tête. Puis nous nous installons sur le canapé devant la télé, nos thés à la main. Je blottis ma tête contre elle en attendant le film du dimanche soir. Toujours son même parfum, mélange de vanille et de jasmin qui me rappelle ma jeunesse.
L’épisode Fabricio est bien derrière moi. Si j’avais écouté mon corps, cet après-midi, nous serions certainement dans un petit bar de Sarreburg, à tester la carte des cocktails au lieu d’apprécier ce moment privilégié avec Mamoun.
Je suis là pour une semaine entière et j’ai le sentiment que ce n’est pas assez. Le temps de récupérer quelques affaires et ce sera déjà le moment de repartir sur Lyon.
Ce matin, je me réveille avec les rayons du soleil. Ils chatouillent les lames des volets de ma chambre, faisant la lumière sur les chefs-d’œuvre de mon enfance qui tapissent les murs. Mamoun frappe à la porte.
« J’ai mon rendez-vous chez le dentiste à 8 h, après je file au bureau. Il y a des croissants dans la cuisine, tu m’appelles si besoin, m’annonce-t-elle
– Dacodac ! Bien reçu mon capitaine, lui lancé-je, encore sous mes draps
– Toi alors, allez j’y vais ma petite puce, sinon je serai en retard, conclut – elle en refermant la porte. »
J’entends ces pas descendre les marches de l’escalier jusqu’à ce que la porte d’entrée ne claque.
C’est parti pour une nouvelle journée, je vais profiter du beau temps. Je n’ai pas trop envie de me torturer, j’opte pour une tenue simple facile à enfiler et une bonne paire de baskets.
Je prévois de faire un petit tour à pied dans la ville, prendre une part de ce délicieux crumble aux pommes dans ce salon de thé très réputé, puis d’aller contempler le vitrail de Chagall. Ce soir, je proposerai un ciné à Mamoun, si elle n’est pas trop fatiguée après sa journée.
Je marche dans les rues en savourant chaque pas, je respire profondément après chaque kilomètre, décidément un peu de sport ne me ferait pas de mal. J’arrive essoufflée à la pâtisserie, l’odeur qui orne l’ambiance m’aide à récupérer mon souffle jusqu’à ce que j’entende une voix à demi stridente dans mon dos :
« Crazy TORLETTE, pincez-moi, je rêve, toi ici !
Je me retourne, un sourire forcé à me fracturer les zygomatiques, ravie de tomber sur quelqu’un qui visiblement, je ne reconnais pas. Moment de gêne extrême me voici !
– Hey… Hey ! Comment ça va ?
Mince, son prénom ne me revient toujours pas, c’est d’autant plus grave qu’elle connaît mon nom et mon prénom. Du coup j’enchaîne sur la phrase type que tout le monde utilise et qui marche à tous les coups.
– Ça fait longtemps que nous nous sommes pas vues ! m’exclamé-je
– Oui c’est vrai, ça fait longtemps, presque dix ans non ? Se questionne-t-elle, enfin j’espère très fortement qu’elle se le demande à elle-même car moi je n’ai pas la réponse
– Je crois bien, lui réponds-je hypocritement
– Sinon, et toi comment ça va ? Tu es revenu définitivement par ici ? Continue-t-elle
– Non juste quelques jours, je repars bientôt, enchaîné-je vaguement qu’elle ne pose pas plus de questions, je n’en peux plus de sa voix !
– Bon je dois y aller, on m’attend, j’espère que nous nous reverrons avant que tu ne repartes. Cela me fait vraiment plaisir de te revoir en tout cas. Allez je file, salut ! »
Elle ouvre la porte et s’engouffre sur le trottoir qui longe la boutique.
En ressortant de la pâtisserie, je suis repue, je jure de ne plus remanger de toute ma vie. Après la Chapelle, je décide de passer au supermarché m’acheter quelques produits d’hygiène avant de rentrer. Je cherche en vain le rayon sans le trouver pourtant il n’est pas si grand ce magasin, sans compter qu’on ne trouve jamais personne quand on en a besoin. J’aperçois soudain des boîtes bouger de l’autre côté de la gondole, victoire ! C’est sans doutes un employé j’accours lui demander de l’aide
« Excusez-moi, bonjour, m’annoncé-je.
Il se retourne, Eh merde, pensé-je fort.
– Bonjour…. Jolie Crazy du sud ? Quelle charmante surprise ! me lance-t-il.
C’est Fabricio du sud rencontre numéro 2, mes jambes ne tiendront pas.
Hourra !! Que me réserve mon destin ?
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