Fyctia
Chapitre 3 : Emi - Partie 1
Octobre 2019…
Vous est-il déjà arrivé de vivre des moments où tout semble vous échapper ?
Comme si vous n'étiez plus maître de votre destin ?
C'est exactement ce que je vis, depuis plus d'un an.
Depuis que j'ai découvert la trahison et que j'ai abandonné mes illusions, tout comme ma crédulité...
Pourtant, me voilà, assise dans cet avion, à la fois, proche du bel inconnu et loin de mes enfants qui ont tant besoin de leur maman.
Pourquoi as-tu accepté de partir ?
J'avais besoin de m'évader de mon quotidien...
Ou peut-être que je me trompe.
Et si tout cela n'était qu'un enchaînement d'erreurs ?
Et si ça n'était pas le cas ? Ton mari s'est simplement trompé en achetant le billet, ignorant pour ta carte d'identité. Il souhaitait que tu acceptes un peu de légèreté dans une vie bien organisée, ou tu t'occupes tellement des autres que tu t'oublies toi-même... Causant ainsi, le séisme que vous vivez depuis un an...
Et maintenant, je me retrouve ici, avec ce type à ma gauche qui n'arrête pas de me dévisager d'une façon assez... Directe. Depuis que nous avons décollé, je sens son regard sur moi. Je ne suis pas née de la dernière pluie. Je remarque très bien quand un homme me mate. S'il s'imagine que je vais faire le premier pas... Il se trompe.
Et pourquoi ne le ferais-tu pas ?
Parce que...
Primo, je suis une femme fidèle et qui l'a toujours été. Fidèle à mes valeurs pour commencer, fidèle à tous les petits-amis qui ont partagé un bout de ma vie. Et fidèle à mon époux... Quoique... Est-il encore digne de ma loyauté ?
Stop. Ne pense plus à lui, sinon tu risques de gâcher ces super vacances qui s'annoncent reposantes. Mais comment l'oublier, alors qu'il est devenu mon tourmenteur ?
N'y songe plus, un point c'est tout ! Et regarde cet homme à côté de toi...
Tout comme lui, je ne peux pas m'empêcher de jeter de légers coups d'œil.
Lui aussi, est seul... Peut-être cherche-t-il un peu de compagnie ?
Hors de question ! Je refuse de l'aborder la première.
Réfléchis bien... Et si... Et si tout compte fait, tu jouais avec lui, histoire d'obtenir des réponses et de voir jusqu'où il est prêt à aller ?
Allez ! Fonce !
— Euh, excusez-moi, je ne veux pas paraître malpolie mais... Puis-je vous poser une question ? je me lance, en sachant précisément où je veux en venir.
— Je vous écoute, répond-il en fermant son livre tout en me regardant, l'air intrigué.
— Vous étiez en train de me reluquer ou je me trompe ? Ce n'est pas le fruit de mon imagination exacerbée, n'est-ce pas ? je le questionne sans détour, sans même plissée une fois les yeux.
Tu y vas un peu fort, ne crois-tu pas ? Oh que non ! Les hommes dans son genre, ne m'intimident plus depuis des années... Je connais que trop bien, leur tactique de drague à la noix.
— Qui ça ? Moi ? s'étonne-t-il en pointant un doigt vers lui-même, alors qu'il lève un sourcil et que ses joues rosissent légèrement.
— Oui, vous. Qui d'autre ? je lui confirme avec un sourire en coin tout en attendant une réponse claire.
— Vous voyez cet anneau ? dit-il en me montrant son alliance qui scintille. Je suis marié, père de famille et...
J'avais remarqué le bijou entre son doigt, et je tique. Ça ne change rien du tout.
Les Don Juan dans ton style ne me font pas peur !
— Ça ne répond pas vraiment à ma question.
— À quoi cela répond-il dans ce cas ? m'interroge-t-il visiblement dérouté.
— Vous voulez juste vous persuader sans doute que vous pouvez fantasmer ou draguer. Et tant que vous ne touchez pas, vous ne faites rien de mal, n'est-ce pas ? je rétorque, cherchant à pousser notre séducteur dans ses retranchements.
— Êtes-vous toujours aussi franche avec les hommes ? demande-t-il en ayant une lueur d'amusement dans les yeux, tandis que je pince mes lèvres.
— Pas vraiment. Seulement avec ceux de votre acabit. Je les repère de loin.
— Mais vous ne me connaissez pas ! s'exclame-t-il, alors que ses yeux me dévorent.
— Vous continuez, vous savez, je souligne afin de le pousser à bout.
— Je ne comprends pas très bien où vous voulez en venir mais allez-y... Je suis tout ouïe, m'explique-t-il alors qu'il continue de me déshabiller du regard.
Je vois bien qu'il flirte et cela m'amuse, à tel point que mon estomac se serre. Des années que je n'avais plus jouer et ça m'excite comme une puce.
Très bien, mon coco ! On va le faire à ma manière.
— Je sais exactement ce que vous avez en tête ! je lui précise en fixant ses yeux tout en déchiffrant ses pensées comme si Madame Irma et moi, n'étions qu'un.
— Je ne saisis toujours pas votre raisonnement. À moins que vous ayez des dons de voyance, blague-t-il.
— Pas que je sache, même s'il m'arrive parfois de faire des rêves prémonitoires, je le préviens en haussant les épaules.
— Vous plaisantez ? me demande-t-il abasourdi.
— Ce n'est pas le genre de sujet dont j'aime parler car ces rêves sont souvent tristes. Ils annoncent parfois la mort d'un membre de mon entourage, alors... je me stoppe pour reprendre le fil de la discussion. Revenons-en à vous ! Vous n'êtes pas mauvais, non plus ?
— Vous trouvez ? raille-t-il alors que ses yeux noisette me tourmentent de plus en plus, jusqu'à essayer de m'embarrasser.
— Oh que oui ! j'affirme certaine. Vous êtes doué pour détourner les conversations à votre avantage, mais je suis navrée de vous dire que je suis meilleure que vous, je lui certifie avec un sourire diabolique.
— J'attends de voir ça ! réplique-t-il, un brin impatient.
— Très bien ! j'inspire sûre de moi. Je vais être honnête avec vous. Pourquoi avez-vous voulu m'aider à embarquer ?
— Par simple sympathie, je suppose, rétorque-t-il sans plus.
— Vous ne me connaissez pas, je lui rappelle, sceptique.
— Vous aviez l'air perdue alors je me suis mis à votre place. Et, comme je l'ai expliqué à l'hôtesse, je connais du monde à l'aéroport. Ma sœur y travaille. C'est pour cela que...
— Euh... je l'interromps, certaine d'arriver à le déstabiliser. Je peux te tutoyer ?
— Pas de problème, fait-il sur un ton faussement indifférent.
— C'est quoi ton petit prénom ?
— Est-ce important ? me taquine-t-il.
— Pas vraiment. Mais moi, je vais te le dire. Je m'appelle Emi.
— Enchanté, Emi jolie, me salue-t-il en prenant l'initiative d'attraper ma main pour y poser un baiser.
Son geste me sidère à moitié, à vrai-dire. Il m'électrise d'un coup. Mais, je ne lui montre rien. Je me contente de l'observer, les sourcils subtilement froncés.
C'est un expert notre apollon.
Tu devais t'en douter... Les mecs comme lui, n'ont pas froid aux yeux... C'est encore mieux, pour le pousser encore plus loin.
— Et je suis mariée, vois-tu ? je lui confie avec un sourire triomphant.
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Louisa Manel
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Marion Mannoni
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Dine79
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Marion Mannoni
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Renée Vignal
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