Fyctia
Baptiste
Clara avait passé beaucoup de temps avec ses parents les jours suivants. Son visage était apaisé. Comme si le dernier voile de tristesse s’était envolé. Elle m’avait raconté dans les moindres détails leurs retrouvailles, excitée comme une petite fille. Et puis, juste après, elle avait pleuré dans mes bras en répétant qu’elle avait perdu bien trop de temps. Et qu’elle s’en voulait énormément. Comment avait-elle pu se couper de ces personnes qu’elle aimait tant ? Je l’avais rassurée, elle le rattraperait ce temps, il n’était pas trop tard.
Je la croisais dans les couloirs. J’étais retourné dans mon service, mais quand je savais qu’elle était là, j’allais prendre mes pauses à l’étage cardiologie. Je traînais du côté de la chambre 207, mais je n’entrais pas. Je ne voulais pas m’imposer. Ils avaient besoin d’être seuls tous les trois pour se retrouver. J’étais allé le saluer plusieurs fois, quand je savais qu’il était seul, et il était toujours ravi de me voir entrer. Je lui tenais compagnie quelques minutes, m’assurais qu’il n’avait besoin de rien, et je m’éclipsais. Je savais que certains gars de la caserne allaient passer le voir, je leur avais demandé de ne pas envahir le service, et de ne pas rester trop longtemps. Les médecins allaient leur faire de gros yeux si leur patient se fatiguait trop.
Un jour, Clara m’avait attrapé par la main, après que nous ayons partagé un café dans un gobelet en carton. Je n’étais pas préparé à ça, même si nous en avions parlé plusieurs fois déjà.
- Tu es sûre ?
- Oui… C’est grâce à toi, tout ça. Il est temps qu’ils sachent quel est cet être extraordinaire qui veille sur leur petite fille chérie !
- Extraordinaire ? Rien que ça ?
- Et le mot est faible, mon amour.
Elle avait le don de me faire fondre totalement. Alors je n’avais plus rien dit et je l’avais suivie.
Elle ne m’avait pas lâché. Les regards de monsieur et madame Leroux était passé de nos visages à nos mains scellées.
- Papa, je crois que tu connais Baptiste ?
- En effet et je vois que toi aussi !
Elle eut un petit rire nerveux. Sa maman se leva et s’avança vers nous.
- Je sais ce que vous avez fait Baptiste, il y a quatre ans, pour notre fils.
- Oh… j’aurais voulu faire tellement plus, madame…
- Appelez moi Christelle, s’il vous plaît. Je n’ai jamais eu l’occasion de vous remercier d’avoir tout tenté, au péril de votre vie. Vous auriez pu sortir, vous mettre à l’abri. Mais vous êtes restés. Grâce à vous, il n’était pas seul.
- Je n’avais jamais vu les choses comme ça. Je n’aurais pu jamais le laisser. C’était mon devoir, et il était mon ami.
Je suis tellement ému que je ne sens même pas les larmes couler sur mes joues. Dans un murmure, je la remercie, et ses bras m’enlacent avec douceur. La main de Clara est toujours accrochée à la mienne, comme une bouée qui m’empêche de me noyer.
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