Fyctia
Théo.
Je m’allonge sur mon clic-clac en soupirant. Et voilà, de retour dans mon quotidien, après 6 jours passés en région parisienne pour les fêtes de Noël. Finalement, c’était cool de retrouver toute la famille dans la demeure familiale de mes grands-parents. J’ai fait abstraction de mes parents et ai profité de mes cousins, avec qui on a un peu bougé. C’est qu’ils m’avaient manqué ces cons !
Ouais, ne pas penser à mes problèmes existentiels, ça a eu du bon.
En me connectant sur Insta, je me rends compte que je n’y suis pas allé depuis 4 jours. Plus de 800 notifications ! Matt nous a tagué sur une photo du groupe. C’est tout. Je parcoure le fil, tombe sur les incessants selfies de Camille et Sara, quelques photos de Charlie aussi avec des légendes aussi farcies que lui.
J’ai essayé d’appeler les gars tout à l’heure pour prendre des news. Josh n’a pas décroché et Matt m’a dit que je n’avais rien raté. Qu’est-ce qu’il aurait pu se passer de toute façon.
Je vais pour poser mon portable, quand je reçois un Snap collectif. Camille porte un bandeau noir brillant avec des plumes autour du front et Charlie tient une espèce de fausse cigarette extra longue. Et ils sont tout excités de nous laisser deviner le thème de la soirée du nouvel an qui aura lieu chez eux dans 3 jours. Génial.
Re soupir.
Déjà que je ne crève pas d’envie de faire la fête, alors si il faut se déguiser, merde !
Il s’est bien gardé de me parler de ça, Charlie.
Si il y a quelqu’un dont je n’ai pas pu faire abstraction ces derniers jours, c’est bien lui. On a dû s’échanger une vingtaine de textos par jour. Pour se dire des conneries. Parler de nos journées. Et de nous aussi. Il m’a confié son attirance pour moi. J’avais souri en lisant son message. Évidemment que je le savais. Je n’avais pas su quoi répondre, et il m’avait relancé.
« Tu as eu mon sms ? ça fait 3 heures que j’attends une réponse. »
Alors je l’avais taquiné :
« Oui je l’ai reçu. Ça m’a fait sourire. »
Je l’imaginais trépigner d’impatience quand il m’avait envoyé 3 messages d’affilée :
« Hein ?? Tu as souri ? »
« On s’en fout que tu souris ! »
« Moi, ça me rend ouf, je pense qu’à toi. Tu peux pas répondre un truc du genre moi aussi ? »
Le sourire étirait toujours mes lèvres quand je lui avais envoyé :
« TMTC »*
J’ai hâte de le revoir et pourtant, je ne suis pas pressé que ça aille plus loin entre nous. Le31, on sera dans un huit clos avec une quarantaine de personnes. Ça me rassure, il ne se passera rien.
Je suis toujours dans une sorte de léthargie quand ma mère tape à ma porte en criant :
« Théo ! Y a quelqu’un pour toi ! »
Je bondis sur mes pieds. Qui peut bien venir ici ? Si c’est Josh, c’est qu’il se passe quelque chose, car depuis qu’on se connait, il n’est jamais passé à l’improviste.
Sans poser aucune question à ma mère, je file vers l’entrée et me retrouve nez à nez avec… Sara.
Pour une surprise…
Il y a un silence gêné entre nous. Je ne sais pas ce qu’elle fout là et je préfèrerai discuter dehors mais maintenant que ma mère l’a fait entrer, je me vois mal la faire sortir.
A contrecœur, je lui fais signe de me suivre dans ma chambre. On ne s’est plus adressé la parole depuis la rupture, lorsque j’étais parti comme un lâche après qu’elle m’ait demandé de lui montrer le message que je venais de recevoir.
Elle s’assoit et me fixe de ses grands yeux verts. Même si je ne suis pas parvenu à tomber amoureux d’elle, une chose est sûre, elle est bourrée de charme.
Elle regarde ma valise à moitié défaite :
— Je suis passée cette semaine mais il n’y avait personne. On dirait que j’ai eu de la chance aujourd’hui.
— Oui, on vient de rentrer de Paris. Sara, écoute, je suis désolée pour…
Elle m’interrompt d’un geste de la main :
— Non, laisse moi finir. C’est moi qui suis désolée pour ma réaction. Tu sais, pendant les vacances, j’ai passé un peu de temps avec Josh et Matt, parce que… Josh et Inès..
Elle mime un rapprochement entre ses deux index et un regard plein de sous-entendu. J’éclate de rire :
— Alors ça y est ? Ils sortent ensemble ?
— Chuuuut ! Inès m’a confié qu’ils se sont enfin embrassés mais elle m’a fait promettre de le dire à personne.
Je ris encore en pensant que cette histoire romantique ne ressemble en rien à Josh et je rassure Sara d’un clin d’œil :
— Pas un mot, promis.
Soudain, ses yeux s’embuent mais elle les lève au ciel et continue d’une voix un peu plus saccadée :
— Bref, quand tu as rompu, je suis devenue parano et je me suis sentie trahie. J’étais persuadée que tu étais déjà avec quelqu’un d’autre, c’était comme un coup de poignard. Mais, j’en ai parlé avec les mecs et ils m’ont assuré que non.
Je saute sur l’occasion :
— Non Sara, je t’avais dit la vérité, j’avais besoin de prendre du recul car on n’était pas sur la même longueur d’ondes et …
Elle m’interrompt encore :
— Oui, je sais. Et que ça n’allait pas chez toi.
Elle chuchote :
— C’est vrai que ta mère a l’air chelou. Elle m’a détaillée de la tête aux pieds après m’avoir ouvert la porte et quand je lui ai dit mon prénom, elle m’a fait rentrer avec un grand sourire.
On pouffe de rire comme des enfants. Elle a bien fait de chuchoter car ma main à couper que ma mère est en train d’écouter à la porte.
Je lui confie :
— C’était pas facile d’être en froid avec toi. Merci d’être venue.
Elle se lève, se triture les mains et me lance :
— Maintenant tu sais que je ne t’en veux plus et que j’ai confiance en toi. Quand ça ira mieux, je serai là…
Hein ? Oh putain, non ! Je ne peux pas la laisser croire ça. Pas encore.
Qu’est-ce que je suis censé faire ? Lui dire la vérité ? Non.
Je n’ai pas ce courage et je ne suis toujours pas prêt à l’assumer au grand jour.
Le silence devient embarrassant.
— Sara, en fait… Je ne veux pas que tu m’attendes. Je t’assure, je ne sais pas du tout où j’en suis et je ne veux pas te faire espérer que…
Elle se raidit et me coupe d’un geste avant de me répondre froidement :
— Laisse-tomber. Cette fois, le message est bien passé.
Sans que je n’aie le temps de réagir, elle a déjà quitté la pièce. Je me lance à sa poursuite mais pas assez vite, elle a déjà passé la porte d’entrée et je suis pieds nus. Et je sais que ça ne sert à rien de la rattraper car il n’y a aucun mot qui pourrait la consoler.
Je me résous à fermer la porte et juste avant de regagner ma chambre, je croise le regard noir de ma mère.
Celui-là de retour dans le quotidien...
* TMTC : Toi même tu sais
*****
La suite s'est faite attendre... Désolée pour ce délai, je sors à peine la tête des cartons suite à un déménagement ! Et d'ailleurs, je serai vite de retour pour rattraper mon retard de lecture ;)
18 commentaires
Émilie Parizot
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Il y a 7 ans
alexia340
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Il y a 7 ans
Émilie Parizot
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Il y a 7 ans
BbyBarbie
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Il y a 7 ans
Émilie Parizot
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Il y a 7 ans
anciencompte
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Il y a 7 ans
Émilie Parizot
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Il y a 7 ans
CaroMélu
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Il y a 7 ans
Émilie Parizot
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Il y a 7 ans
Maloria
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Il y a 7 ans