N. DGarcia Toi et Lui Toi ~ 7

Toi ~ 7

Quelques minutes après, Mon inconnu m’informe qu’il doit partir pour une urgence de conception sur un chantier. Il récupère rapidement ses affaires, et prend littéralement la poudre d’escampette.  


Soulagement.  


Le moment devenait gênant pour moi dans la mesure où je commençais à perdre le contrôle de mes émotions. La rougeur de mes joues m’a très certainement trahie. J’ai besoin d’air.  

J’ai un tourbillon d’émotions en moi, qu’il faut que j’évacue. N’ayant pas de dossiers sur le feu, je m’autorise à partir plus tôt. Je range mes affaires, défais mes cheveux, passe un petit coup de lingette au vinaigre blanc et huile essentielle d’arbre à thé en guise de ménage. Je libère mon bureau pour passer un coup, puis le ranger. C’est comme ça que je découvre, près de mes cactus, du côté où se trouvait Mon inconnu, une jolie montre argentée avec un bracelet en cuir.

Je décide alors de prendre l’adresse de son cabinet pour la lui déposer. Il doit sûrement être sur le chantier qui a fait l’objet de son départ précipité, mais j’espère pouvoir la laisser à son collaborateur, sinon j’utiliserai les coordonnées qu’il m’a laissées. Je glisse la montre dans un de mes étuis à lunettes et sors de mon bureau.

Il est 16h, les rues sont pleines de touristes, glaces à la main pour certains, tentant de résister à la chaleur écrasante de cette période de vacances estivales. Je rase les murs, cherchant l’ombre, cherchant le frais des pierres des vieux bâtiments de la ville, afin d’arriver de façon la plus présentable possible au cabinet d’architecture. La bonne nouvelle, j’aurai certes les joues rosies, mais aucun risque que mon maquillage fonde et coule, puisque je n’en porte pas une tonne appliquée à la truelle.


Quand je toque à la porte comprenant l’écriteau qui indique le nom du cabinet d’architecture, une voix que je connais me répond, mais ce n’est pas celle de Mon Inconnu. Je décide d’entrer, après y avoir été autorisée et tombe sur Tom, le propriétaire de Milo.

« Alors ça quelle surprise ! s’exclame-t-il. Je vous manquais déjà ? Ne me dites pas que vous rapportez une fois de plus Milo, parce que je ne vous croirais pas. Nous sommes bien trop loin de la maison.

- … Bonjour Tom, pardonnez ma surprise, je ne m’attendais pas à vous voir en décidant de venir au cabinet, j’ajoute quelque peu décontenancée. »


Tom se lève de sa chaise, et m’indique d’entrer un peu plus dans le cabinet en refermant la porte derrière moi. Il est élégant dans son chino bleu marine, et sa chemise beige en lin, qui je le sais, cache un torse assez musclé (enfin je vais pas vous faire un dessin, mais la dernière fois ce sont bien des tablettes de chocolat que j’ai fait semblant de ne pas remarquer). 

« Qu’est-ce qui vous amène alors si ce n’est pas Milo ?

-Mon client de ce matin, que je suppose être votre collègue, a oublié sa montre sur mon bureau en partant précipitamment sur un chantier. Je venais la lui rapporter, enfin, si je ne me suis pas trompée d’adresse ; dis-je en regardant mes pieds (car oui, entre nous, malgré mon trouble, j’espérais revoir Mon Inconnu).

- Ah oui, Paul avait un rendez-vous des marchés publics ou un truc du style, je ne l’ai pas vraiment suivi, dit-il en se passant une main dans les cheveux. C’est vous du coup ?

-C’est moi ? Que voulez-vous dire ?

• Eh bien, c’est avec vous qu’il avait rendez-vous au cabinet de consulting, annonce-t-il ».


La première information que je retiens est que Mon Inconnu / client a un prénom. Bravo patate, tout le monde en a un ! Il s’appelle Paul. C’est tout simple, mais je trouve que ça lui va parfaitement. Puis je souris légèrement en repensant à toutes les fois où j’ai croisé la route de Milo et de Tom, qui semblent bien connaître Mon Inconnu maintenant connu. Je cesse mes réflexions et réponds à l’homme qui n’hésite jamais une seconde pour utiliser le ton du flirt.

« Si nous parlons bien de la même personne, c’est-à-dire, du propriétaire de cette montre ; que je lui glisse sous les yeux ; alors, oui, c’est bien moi. J’ai créé un cabinet de consulting spécialisé autour des questions concernant la commande publique, entre autres.

- Donc vous n’êtes pas simplement une vacancière qui profite de la plage et qui croise la route d’un canidé baveux à poil long et qui sent le chien mouillé, dit-il en s’appuyant sur le bord de son bureau.

-Il faut croire que non, sacré Milo d’ailleurs. Mais tout cela ne me dit pas si je peux vous confier la montre pour que vous la rendiez à votre collègue demain. Ou un autre jour d’ailleurs, quand vous le verrez en somme ; j’ajoute un petit peu nerveuse.

- Vous n’avez cas me suivre et vous pourrez la lui remettre en main propre. Laissez-moi prendre mes affaires et je vous y conduis. De toute façon, vous connaissez déjà l’adresse, puisque Paul est mon colocataire. »


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