Fyctia
Chapitre 7 : Jay - Partie 1.
— Vas-tu arrêter de souffler comme ça bordel, on croirait un pneumatique qui se dégonfle, râle Logan.
— J’sais pas ce que j’ai, j’me sens étrange. J’ai mal au ventre…
Depuis que je suis revenu à la fac après le déjeuner, je ne me sens pas dans mon assiette. Quelque chose me tord l’estomac et j’ai la nausée. Je suis persuadé que mon repas du midi est en train de faire des siennes. Je pensais pourtant que le plat à emporter que j’ai pris au mexicain était frais.
Pour compléter le tout, mon rythme cardiaque s’emballe de façon anormale, ce qui me pousse à souffler en permanence. Je ne peux m’empêcher de gigoter dans tous les sens, tellement je suis nerveux, mais je n’arrive pas à savoir pourquoi.
— C’est la p’tite Jones qui te met dans cet état, avoue-le ? questionne Logan, un sourire moqueur plaqué sur le visage.
— N’importe quoi, répliqué-je sèchement.
Ajoutez à mon état, un Logan qui vous les brises toutes les cinq secondes et le degré d’agacement monte en flèche. Monsieur n’arrête pas d’insinuer que ma protégée serait la cause de mon attitude. Je ne sais pas où il va chercher des idioties pareilles, car cette fille n’a rien à voir avec mes précédentes fréquentations. Il faut quand même avouer qu’elle a un regard qui ferait sauter plus d’une braguette.
Depuis que je l'ai quitté, mon cerveau tourne à pleine vitesse en se demandant : comment l'aborder de nouveau ? Je n'ai pas envie de lui tourner autour pendant des jours, je n'aurais pas la patience. Je dois lui donner envie de passer du temps avec moi. Nous ! Avec nous. Finalement, c'est après plusieurs heures de réflexion et d'hésitation que je m'apprête à exécuter le seul plan qui m'est venu : lui présenter, Logan.
Je quitte le bâtiment en sa compagnie pour rejoindre le parking. Nous avançons jusqu'à nos bagnoles et posons nos culs sur les capots en scrutant autour de nous. La Mustang est encore là, ce qui nous confirme sa présence dans la Faculté.
J'observe chaque personne quitter le bâtiment principal, nerveux comme jamais je ne l’ai été. J'ai envie de la revoir. Premièrement, car je n’ai pas le choix et parce que... Je ne sais pas, j'en ai envie et c'est comme ça. Malheureusement, j'appréhende ce moment au point de ne plus tenir en place.
— Tu vas arrêter de remuer comme ça, tu me donnes le mal de mer ! s’exclame Logan.
— J’aimerais bien mais…
Quand elle passe les portes, je ne parviens pas à poursuivre ma phrase. Mon corps se fige, pendant que mes yeux la dévisagent et que mon rythme cardiaque s'affole. Pour la première fois de ma vie, je perds presque mes moyens. J'avale difficilement ma salive et jette un œil furtif à Logan. Il repousse ses cuticules à l'aide de ses ongles, tout en me lançant un regard lourd de sens qui laisse échapper un grognement agacé.
Elle descend les quelques marches, le visage fermé et le regard peu sympathique, ce qui ne me rassure absolument pas. Je prends une bonne inspiration et rassemble mon courage, afin de l'interpeller :
— Hé Eli !
Elle se fige et pivote en douceur, afin que nos regards se croisent. Le temps d'un instant, mon cœur s’arrête dans ma poitrine, me rendant encore plus mal à l'aise. Elle me détaille de haut en bas et prend le temps d'observer autour d'elle, pour s'assurer que c'est bien à elle que je m'adresse. J'arque un sourcil en la voyant faire. Il lui manque des cases à cette nana où je rêve ?
Voyant qu'elle n'engage pas la conversation, je n'ai pas d'autre choix que de me lancer. Je fais un pas vers elle et commence les présentations :
— Je te présente Logan Myers. C'est le proprio de la Camaro de 70'. Ce n'est pas la plus belle du marché, mais d'après lui, le jaune c'est tendance !
— Je t'entends, réplique le concerné.
Il bondit de son capot et s'avance vers nous, un sourire majestueux collé au visage. Question sociabilité, Logan et moi sommes très différents. Il est très à l'aise avec les gens et sait tenir une conversation sur la longueur, sans que celle-ci devienne ennuyeuse. De mon côté, je serais presque chiant à mourir. Je n'ai jamais trouvé une personne suffisamment intéressante pour avoir réellement envie de parler avec elle. Je me contente de banalité, tout bonnement car en savoir plus ne m'intéresse pas.
Le sourire de Logan agit de façon communicative, car le visage d'Eli se détend immédiatement. Un petit sourire en coin apparaît et ses yeux deviennent soudainement plus lumineux. Bordel de merde, il faut que je regarde ailleurs ! Je me focalise sur la poubelle et tends l'oreille afin de rester attentif à leur conversation.
— Enchanté Logan. Moi, c'est Eli et je suis la proprio de la Mustang Boss juste ici.
— Impressionnant ! Une belle femme avec une belle voiture, ça ne court pas les rues.
Je fronce immédiatement les sourcils en l'entendant, mais me retiens de tourner la tête vers lui. Je ne dois pas laisser voir que cette façon de lui parler me déplait, tout bonnement car je devrais en avoir rien à secouer.
— Je vois que tu n'es pas du coin, ta plaque est du Nevada. Dans tous les cas, ça n'existe pas les filles comme toi ici. Pourquoi t’es venu te perdre à Atlanta ?
— Observateur, soulève-t-elle. Je suis ici pour des raisons personnelles et pas réellement par envie si tu veux vraiment savoir.
— On a tous nos petits secrets.
— Le Nevada, il y a combien d'heures de route jusqu'à ici ? demandé-je en reprenant part à la conversation.
— Il y a presque trente-sept heures de route.
Logan laisse s'échapper un petit cri de surprise qui me fait sourire. Je repose mes yeux sur Eli et je me sens soudainement bizarre, comme si j’étais angoissé. Elle semble à l'aise avec nous, car les expressions de son visage sont bien différentes.
— Je peux vous poser une question ? demande-t-elle.
— Vas-y, l'invité-je.
— Est-ce que ça vous arrive de pousser vos voitures de temps en temps tard dans la nuit, par exemple ?
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