clara.yae The Devil in love Chapitre 02.2

Chapitre 02.2

J’imaginais une longue robe au corset d’un noir mate profond ornementé de légères veines dorées. Je traçais des petites fleurs sur le haut du corset, là où je venais à peine de dessiner quelques frou-frou en vrac. Venait la courbure des motifs ornementaux que j’imaginais aussi doré que l’opéra français. Je gommais légèrement les détails qui ne me plaisaient pas, puis recommençais.

Deux épaulettes faites de longues plumes me virent également. Je les ajoutaient, tandis que la musique défilait seule.

Autour de moi, plus rien n’existait. Je n’entendais plus le bruit de fond de la télévision du salon, ni les oiseaux chanter encore à cette heure tardive d’été. Je n’entendais plus que la musique classique et les les chuchotis de mon imagination.

J’aimais la mode. Lorsque je créais, ne serait-ce que sur du papier bon marché, je me sentais libre, et plus créative que jamais. J’avais la nette impression d’être quelqu’un. Quelqu'un que je ne suis pas, mais que je rêvais d’être. Je rêvais d’être parmi les grands. Je rêvais d’être reconnue et je rêvais de pouvoir partager cette passion, qui depuis toujours m’animait.

– Tu as un vrai don. Un jour, tu brilleras plus que tu ne le dois, m’avait un jour encouragé ma mère.

Mais pour l’instant, j’imaginais juste un somptueux corset noir ornementé d’or véritable. Le haut d’une robe que seule une reine pourrait porter.

Je laissais mon esprit guider mes gestes, n’étant plus que témoin de mon imaginaire.

Une paire de collant sombre enjolivée des mêmes motifs spiralés que le corset, ainsi qu’une longue traînée noire aux bordures d’or. Quelques veines y scintillaient au fond de mon esprit. Une trainée si longue, telle une rivière sombres faites d’algues dorées, Des motifs en reliefs, des épaulettes faites de plumes, le tout brillant de mille feux. En l’espace de quelques instants, j’avais l’impression de me retrouver dans la salle principale d’un grand et majestueux château, couronnant la plus belle des reines du royaume.

Lorsque la fatigue me gagna, je m’étirais de tout mon long tel un petit chat, baillant comme un ogre affamé. Je rangeais le crayon à papier ainsi que la gomme blanche dans une petite trousse, referma le carnet puis partit enfiler un pyjama.

Plusieurs longue minutes plus tard, après être parti souhaiter bonne nuit à ma mère, je m’installais confortablement dans mes draps, rafraîchis par les douces brises que la fenêtre entrouverte avait laissé pénétrer.

Me remémorant les paroles de Sydney comme une hymne inoubliable, comme un musique qui ne nous lâchait pas, j’essayais de me répéter « je ferme la porte ».

Je ferme la porte, personne n’entre.

Je ferme la porte, personne n’entre.

Je ferme la porte, personne n’entre.

Quelques instants plus tard, je me sentais tombée dans les bras de Morphée.



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