La_petite_plume The Light's Curse Chapitre 8

Chapitre 8

« Bien, un peu d’attention, » interrompit une voix autoritaire. « Je vais énoncer les règles du dortoir. Couvre-feu à vingt-deux heures, sauf pour les soirées étudiantes organisées par l’école. Le petit déjeuner est de huit heures à neuf heures, et à neuf heures trente, vous êtes en cours. Chacun de vos emplois du temps est sur votre bureau. Le déjeuner est à midi trente jusqu’à treize heures quarante-cinq, et le repas du soir de dix-neuf heures jusqu’à vingt et une heures. Interdiction de manger dans les chambres, fumer est strictement défendu. L’alcool est également interdit, et vous devinez bien que tout contenu illicite est prohibé. »


Il feuilleta sa liste, ses joues s’empourprant.


« Pas de relations sexuelles au sein de l’établissement. Pas de bruit après le couvre-feu, pas de fêtes dans les dortoirs. On fera l’appel à vingt-deux heures. Pas de magie non plus dans les dortoirs, interdiction de se battre. Et merci de garder les espaces communs rangés et propres ; la femme de ménage n’est pas votre esclave. Les week-ends, vous êtes libres, mais respectez le couvre-feu. Si vous ne rentrez pas le samedi soir, il faudra m’en avertir pour obtenir une permission. »


Nigel marqua une pause, scrutant les visages des élèves, s’assurant qu’ils comprenaient l’importance des règles.


« C’est vraiment strict, » souleva une des filles, sa voix trahissant une légère rébellion.


Le responsable de la surveillance jeta un coup d’œil à sa montre. « C’est bientôt l’heure du couvre-feu. Vous êtes autorisées à rejoindre vos chambres. Si vous avez le moindre problème, je serai dans la tour Est, au premier étage. »


« Intéressant à savoir, » murmura Lyra, le sourire aux lèvres.


Céleste esquissa un petit sourire malgré elle, puis suivit sa nouvelle colocataire dans leur chambre.


L’espace était assez vaste, avec quatre lits simples, quatre armoires, quatre bureaux, et une lumière douce filtrant par une grande fenêtre. La chambre manquait de décor, mais l’ambiance était assez chaleureuse, avec le mélange de revêtements de pierre et de bois.


En baissant son regard sur la valise posée sur son lit, Céleste se demanda un instant à qui étaient ces affaires. Elle n’avait rien amené. Sur l’étiquette de la valise, elle lut « Vesperia Moon » et un frisson de gêne l’envahit. Cette fille n’était-elle pas un personnage que Dimitri avait inventé ? À qui appartenait donc ce bagage ?


Curieuse, elle ouvrit la valise. À l’intérieur, il y avait des vêtements sombres, des affaires de toilette, une serviette. Les teintes étaient très noires, avec quelques robes audacieuses. Loin des habits clairs et des tissus légers qu’elle portait au château. Elle découvrit également une trousse de maquillage bien remplie. Alors qu’elle ouvrit la penderie pour y ranger les affaires, elle découvrit plusieurs uniformes qui l’attendaient : jupes, shorts, pantalons, chemises, pulls, et même des chaussures.


Alors qu’elle terminait de ranger le contenu de la valise, elle découvrit des bottines à talons noirs.


Je ne suis définitivement plus la princesse de Netheseris, se dit-elle, se sentant comme une imposteur dans cette nouvelle réalité.


Tout se passe bien ? Teinta la voix de Dimitri dans ses pensées.


C’est quoi ces vêtements ? Répondit mentalement Céleste.


Besoin de faire des magasins ce week-end ? Faisons une sortie à Netheseris pour récupérer tes affaires, je suis sûr qu’Umbriel n’a pas pillé ta garde-robe.


La blague résonna un peu trop tôt, et Céleste devina que Dimitri l’avait compris lorsque les barrières de son esprit avaient tremblé.


Désolé.


Céleste tentait de garder une attitude calme et naturelle pour ne pas que ses colocataires la pensent folle, même si au fond elle n’avait rien à faire de ce qu’elles pouvaient bien penser.


Comment tu peux communiquer avec moi ? On n’est pas dans les mêmes tours et tu ne me vois pas. Je doute que le pouvoir de l’esprit fonctionne d’aussi loin.


Tu as de la chance que le soleil soit couché. Je dois encore répondre à tes questions.


Bien sûr que tu dois répondre, c’est la seule raison pour laquelle je te laisse entrer dans mon subconscient.


Céleste ferma son armoire et observa les affaires sur son bureau en continuant la discussion mentale avec Dimitri.


Grâce à notre pacte, les symboles sur nos poignets nous relient magiquement l’un à l’autre. J’utilise ce lien pour communiquer avec toi, grâce au pouvoir de l’esprit que j’ai emprunté.


Tu es en train de masser ton colocataire ?


Son rire résonna dans son esprit, un écho chaleureux et euphorique qui n’était pas le sien. Céleste frissonna à cette sensation et redressa ses barrières mentales pour expulser la présence étrangère de son esprit.


Son regard se posa sur ses colocataires. Alyss, celle qui s’était liée à elle en touchant le cristal de la lumière. Elle ressentait ce lien par une légère sensation de picotement le long de sa colonne vertébrale. Est-ce qu’Alyss le percevait aussi ? Ensuite, il y avait Raven. Céleste ne se souvenait plus à quel élément elle s’était liée. Ses longs cheveux noirs étaient tressés en deux nattes serrées, elle devait avoir quinze ans. Et enfin, Lyra. Nous avions toutes entre quinze et seize ans, du moins…


Cette pensée fit douter Céleste. Elle avait quinze ans lorsqu’on l’avait plongée dans le coma. Trois années avaient passé depuis. Est-ce qu’elle avait donc dix-huit ans ? En réalité, elle devait avoir dix-sept, puisqu’elle était née en fin d’année. Mais son esprit ? Le doute la submergea. Elle leva son regard vers le miroir pour observer son reflet. Son corps n’avait pas tellement changé. Elle était toujours grande pour son âge, mais pour seize ou dix-sept ans, cela semblait normal. Quel âge était censée avoir Vesperia, alors ? C’était comme si le temps avait été mis en pause. Pourtant, sa conscience, elle, avait bien vécu ces trois ans, à réfléchir, à haïr ce monde, à ressentir la douleur.


Elle baissa soudain ses barrières mentales, en proie à une véritable crise d’identité.


Quel âge ai-je ?


Dix-sept ans, si on se réfère à ta date de naissance. Mais Vesperia en a seize. Je comprends que ça puisse être déroutant.


C’est seulement maintenant que Céleste réalisait pleinement que trois ans de sa vie lui avaient échappé. Et cette seule idée aurait pu la faire sombrer dans la folie.


J’ai besoin d’air.


Ça veut déjà enfreindre le règlement ? répondit Dimitri.


Alors qu’elle sentit le garçon se retirer de ses pensées, Céleste chercha du regard le visage le plus amical de la pièce.


« Lyra, appela-t-elle doucement.


- Oui ? répondit Lyra avec un sourire chaleureux.


- J’ai entendu des rumeurs à propos d’un rooftop... Je suis curieuse. »


Lyra laissa échapper un petit rire. « Je vois très bien de quoi tu parles. Moi aussi, je suis curieuse. Allons voir ! »


Alyss, assise sur son lit, le téléphone à la main, les regarda en secouant la tête.


« C’est réservé aux troisièmes années, vous allez avoir des problèmes. »

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