Fyctia
Chapitre 16 2/2
La sonnerie de mon téléphone est brutale! J’étais dans un profond sommeil, comme il est rare que je puisse en profiter. Il arrive parfois, quand l'endormissement devient trop difficile à atteindre, que je dois prendre des somnifères. Mon médecin me les a prescrit à ma sortie d'hôpital, quand j’étais en état de choc à la mort de Lucas, mais j’en prends rarement.
Si rare que la boîte arrive bientôt à expiration. Deux ans qu’ils sont dans le tiroir de ma table de nuit.
La mélodie continue à chanter et je me rends compte qu’il s'agit en fait d’un appel et non du réveil.
Pourquoi Stan m’appelle à …
Oh bordel, j'suis en retard!
Je décroche et enclenche le haut-parleur tout en m'agitant dans tous les sens pour m’habiller.
— Stan, écoute, je suis en retard, on peut se parler au circuit?
— Je sais, je t’attends en bas, affirme t-il fièrement à l’autre bout du combiné.
— Hein quoi? Je reste stupéfaite un instant.
— Allez, active toi, je t’attends! ordonne-t-il avant de raccrocher.
Je ne peux pas me permettre de faire la fine bouche et refuser sa proposition. Je jette un œil par la fenêtre et constate qu’il est effectivement au bas de mon immeuble, je manque de cracher mon dentifrice. Il est si prévenant.
C’est un peu flippant quand même!
J’enfile un pantalon de tailleur beige et un chemisier blanc, chausse rapidement des sandales compensées crèmes sans m’attarder à ce que ma conscience soulève. Il savait que je n’avais pas de voiture pour venir travailler ce matin.
Dernière vérification dans le miroir, je relève la moitié de mes cheveux et les bloque avec une pince, une touche de mascara et ce sera suffisant. Je ne suis pas de celles qui abusent du maquillage.
Quand j'atteins sa voiture, il en sort et m'ouvre la porte, un sourire vissé sur ses lèvres.
— Quelle galanterie! déclaré-je rieuse.
— Nouveau moi, tu te souviens?
— Et donc tu vas utiliser tous les clichés du mec parfait?
— Absolument m’dame! Et venir vous chercher alors que je sais que n’aviez pas de moyen de transport ce matin était la moindre des choses, déclare t-il dans une révérence atrocement ridicule.
Ce petit jeu m’amuse énormément et me permet de me mettre à l’aise de suite quand je m’installe sur le siège passager.
— Comment as-tu su que j’étais encore chez moi? l’interrogé-je curieuse.
Si ça se trouve c’est un tueur psychopathe qui à campé devant chez toi toute la nuit! Ma conscience a mis ses lunettes de détective et prend des notes.
— J’ai appelé Suzie! avoue-t-il sans gêne.
— Mais... pourquoi Suzie?
— C’est la seule dont j’ai le numéro, le circuit est fermé au public à cette heure-ci donc on ne m’aurait pas répondu. Et je ne me voyais pas téléphoner à ton père! En plus avec Suz on a déjà un petit arrangement…
Il arque les sourcils mais laisse sa phrase en suspend et démarre.
— Tu as fait grande impression auprès de mamie Ginette et de Charlotte. Elles ont regretté que tu n’ai pas été présente au brunch. J’ai oublié de te le dire hier soir, mais Charlotte m’a ordonné de te donner son numéro pour ton tatouage.
Il me tend une carte de visite noire aux motifs colorés. Au recto, “Charlotte Tattoo” écrit en rose et entourant un logo qui représente une fleur ornée de perles. Au verso, ses coordonnées et un message accrocheur: “ Votre histoire, Votre tatouage”. J’aime beaucoup et je m’empresse de la ranger dans mon sac me promettant de lui envoyer un message dans la journée.
— Merci! Rien que pour ça, je suis contente de t’avoir accompagné.
— Rien que pour ça? Ah bah sympa pour moi merci, fait-il semblant d’être vexé. Donc tu veux un tatouage?
— Oui, Judith et moi on souhaite se faire un tatouage en commun, on a juste pas encore trouvé le dessin.
— Ah oui, j’ai du mal à t’imaginer le corps tatouée. Il plisse les yeux pour illustrer ses propos.
— Bien figure toi que j’en ai plusieurs en projet, j’avais juste pas pris le temps de chercher le professionnel auquel confier mon corps!
— Avec Cha’ tu peux y aller les yeux fermés, elle fait un travail d’enfer et c’est d’ailleurs dommage qu’il soit pas reconnu à sa juste valeur. Avec les gars, on pense que son boss essaie de lui piquer ses clients et s'approprie les nouveaux venus.
— Ah oui, mais pourquoi?
— Elle a vraiment un don, il tapote le tatouage avec une tête de loup pour prouver ses dires, et je pense qu’il est jaloux. Elle devrait ouvrir son propre salon mais bon, tu as pu avoir un aperçu de ce que sont ses parents. On ne peut pas dire qu’ils soient très emballés à cette idée donc elle ne peut compter que sur elle. Les banques étant assez frileuses pour les prêts, le projet n’avance pas trop.
Notre arrivée est remarquée par mon père ainsi que par Jeff avec qui il discute dans le hall d’entrée, un café à la main. Ce dernier nous salue et pose un regard mauvais sur mon chauffeur du jour. Il pense être discret mais je le vois ce qui lui fait détourner les yeux et quitter les lieux.
Y a-t-il quelque chose entre les deux hommes pour que l’entente soit si hostile?
Stanley explique à mon paternel - pendant que je l’embrasse- qu’il a remorqué ma voiture et que ma coloc n’étant pas là, il s’est gentiment proposé de me conduire.
— J’espère que cela ne vous embête pas, mais j’ai installé sa voiture dans le garage du fond.
— Non, tu as bien fait. Je te laisse t’en occuper quand tu as du temps. Je vais avoir besoin de toi dans la journée car il va falloir que nous trouvions ta future voiture pour les courses, lui indique t-il d’une voix enjouée trahissant son excitation.
Chaque nouvelle acquisition est gérée par lui et il adore ça! Trouver plusieurs modèles, les tester sur piste, négocier leur prix. Parfois cela implique des déplacements dans toute la France. J’ai eu l’occasion de l’accompagner à plusieurs reprises et je n’ai pu que constater qu’il est habité par sa passion et à quel point il est doué pour ça!
Tu dis ça parce que c’est ton père!
— Ana, ma chérie, on va devoir gérer la logistique que va nécessiter cette recherche, m’annonce t-il avant de s’adresser à nous deux, j’ai déjà repéré quelques modèles, vous m’en direz des nouvelles les jeunes. Si on dit 14h en salle de réunion, c’est bon pour vous?
— Moi ça me va, répond Stan tout aussi emballé par ce projet.
Ils se tournent tous les deux vers moi et attendent ma réponse. J’essaie de faire une rapide analyse du programme de ma journée.
— C’est ok pour moi aussi!
Nous nous séparons et gagnons chacun nos postes sans oublier de passer voir Suzie pour emporter notre petit déjeuner.
Avant de sombrer hier soir, grâce aux médocs, j’ai réussi à organiser mes pensées et j’ai trouvé comment faire avec Stanley. Je n’ai pas encore eu l’occasion de lui en parler , mais je pense que c’est une bonne idée. Le moyen parfait pour savoir quelles sont ses réelles intentions et savoir s’il y a autre chose que l’attraction sexuelle que nous avons.
Le moyen parfait pour le faire fuir tu veux dire!
19 commentaires
TammyCN
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Il y a 3 mois
Oswine
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Il y a 3 mois
Laetitia B
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Il y a 3 mois
Emilie Hamler
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Laetitia B
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IvyC
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Il y a 3 mois