Fyctia
Chapitre 15 2/2
La pluie n’a pas cessé et a même redoublé en intensité. J’allume le chauffage étonnamment pour la saison, mais, nous sommes trempés jusqu’aux os et il nous faut nous réchauffer.
Les essuie-glaces sont au bord de l’explosion tant ils sont sollicités et vrombissent dans un vacarme assourdissant, ne nous laissant pas la possibilité de discuter.
La route devient difficilement praticable et m’impose de m'arrêter sur le bas-côté.
— On va devoir attendre que la tempête se calme un peu, indiqué-je calmement tout en nous mettant en sécurité.
Nous sommes sur une aire de stationnement au bord d’une route peu éclairée et peu fréquentée à cette heure-ci. La lune, pleine en cet instant, est la seule source de lumière extérieure.
Nous détachons nos ceintures et nous nous tournons légèrement pour nous faire face. Je la détaille, dans cet espace exigu. Comme toujours, elle se tient droite et soutient mon regard ne voulant pas se laisser dominer. Elle est à la fois forte et fragile. J’ai furieusement envie d’embrasser ses lèvres, ce qu’elle remarque car ses prunelles claires dérivent vers les miennes un court instant.
— Tu penses réussir à t’en sortir avec ma voiture? Me demande-t-elle, rompant le silence la première.
— Tu oublies que tu as face à toi, le meilleur mécanicien..
— Je ne te savais pas si modeste, rigole-t-elle.
— L’enjeu est plus motivant que d’habitude, indiqué-je faisant allusion à notre pari.
— Pourquoi tu y tiens tant d’ailleurs?
— Comment ça?
— Bah.. pourquoi moi?… tu peux avoir n’importe quelle fille que tu veux!
— Et si je ne voulais pas n’importe quelle fille, mais seulement toi?
— Mais pourquoi? Je suis bousillée, incapable de m’engager…
— Je ne te demande pas de m’épouser non plus, mais juste de sortir avec moi… enfin pour l’instant terminé-je en plaisantant. Tu te poses trop de question Ana, laisse toi porter!
J’entreprends un geste dans sa direction pour caresser sa joue encore froide. Elle ne résiste pas et se laisse câliner.
— C’est justement ce que me répète Judith.
— Elle a raison.
Mes doigts toujours sur sa peau, je replace une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille, mon passage déclenchant un frisson.
Sa respiration s’accélère à mesure que je m’approche de sa bouche avec mon pouce. Je la vois lutter contre son envie de céder à la tentation et sa raison qui la pousse à se retenir.
Je m’avance près de son oreille.
— Tu n’as qu’à demander chérie, chuchoté-je d’un air de défi.
Je fais le malin comme ça, mais je crève d’envie qu’elle me donne le feu vert.
Elle recule surprise de ma provocation, une lueur d'excitation passe dans son regard.
— Ok!
— Oh non ma belle, ça ne suffira pas, tu dois être plus explicite.
Ses yeux se plissent et je crois y voir une once de challenge.
Tout à coup, elle se redresse et me repousse doucement contre mon siège. Je pense un instant qu’elle va me rejeter.
Tu l'aurais bien cherché!
Elle enjambe comme elle peut - dans cet espace restreint- le levier de vitesse et se place au-dessus de moi à califourchon. Elle plante ses pupilles dans les miennes et les baisse sur ma bouche.
— Embrasse-moi Stanley, ordonne t-elle d’une voix suave prouvant son désir.
Mais elle n’attend pas ma réponse et fonce dessus sachant très bien que c’est ce que je souhaite également.
Dans le noir, je trouve difficilement la manette de mon siège pour l’incliner un peu afin de nous donner un peu plus de d’aisance.
Ses mains sont placées autour de mon visage tandis que les miennes lui maintiennent la nuque et les reins.
Cette fois, notre baiser n’a rien de timide. Il est passionné, langoureux et avide laissant transparaître notre désir brûlant. Son corps ondule sur le mien dans un rythme lent, profond et savoureux déclenchant mon érection. Mon pantalon de survêtement n’étant pas épais, elle ne peut ignorer l’effet qu’elle a sur moi. Elle continue ses mouvements pendant plusieurs minutes, nous arrachant des gémissements. Je jure que si elle ne s’arrête pas, je ne vais pas tenir longtemps. Et pourtant, je ne veux surtout pas qu’elle y mette fin. C’est trop bon!
Le tonnerre gronde comme pour valider mes dires. La lueur des éclairs me permet d’avoir une vue un peu plus précise sur ses expressions. Elle peut avoir un air fermé à un moment et l’autre elle est comme un livre ouvert.
— Est-ce que c’est suffisamment clair pour vous Monsieur Lévis? soupire-t-elle contre ma bouche d’un air provocateur.
— Oui m’dame, ris-je contre la sienne.
Je remarque à peine que dehors, la pluie commence à se calmer. Il n’y a plus ce rideau d’eau qui nous cache de l'extérieur mais dans cette position, cette proximité, mon cerveau ne réfléchit plus .
J’entreprends une descente, de son visage vers la ceinture de son pantalon, mais la sonnerie stridente de son téléphone nous fait sursauter, nous ramenant brutalement à la réalité. Son front cogne contre le mien d’agacement mais elle ne bouge pas pour y répondre et le laisse sonner dans le vide.
Elle reprend sa tâche et me couvre de baisers sulfureux, mais son téléphone se remet à chanter. Elle se soulève légèrement pour atteindre l’appareil dans sa poche et bougonne en regardant l’écran.
— Hum, j’ai pas de nouvelles du week-end mais faut qu’elle m'appelle maintenant, râle-t-elle.
Elle repose ses fesses sur mes genoux mais son visage n’est plus collé au mien laissant un vide douloureusement froid. La musique retentit toujours et elle semble hésiter à répondre.
— Ju’, ça va?
Le volume est trop bas pour que je perçoive le contenu de ses paroles, mais j’entends tout de même un rythme rapide. Ana lève les yeux au ciel et soupire.
— Bah non, j’étais en train de courir j’ai pas vu ton message. Quoi! Demain? Mais tu m’avais dit que tu serais là. Ma voiture est en rade je te rappelle.
À l’autre bout du fil, son amie parle encore plus bas et une voix d’homme dit quelque chose que je n’entends pas, mais les yeux de la femme sexy assise sur mes genoux se rétrécissent et se froncent montrant sa désapprobation.
— Non, c’est bon, souffle-t-elle, je vais me débrouiller. Oui, c’est ça, à demain….Hum, bisous.
— Arhhh elle m’énerve! vocifère-t-elle.
Cet appel a le don de casser la sensualité du moment, puisqu'elle se replace dans son siège, un regard assassin envers son propre téléphone. Elle jette un coup d'œil vers l'extérieur et je remarque que son visage est de nouveau fermé.
16 commentaires
Alconstance
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Il y a 3 mois
Amandine.02
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Il y a 3 mois
IvyC
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Il y a 3 mois
Laetitia B
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Il y a 3 mois
Alyssa Well
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Il y a 3 mois
Laetitia B
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Il y a 3 mois
Anaïs Tehci
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Laetitia B
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Sofia77
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Il y a 3 mois
Laetitia B
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Il y a 3 mois