Rachelmcz The Fall Down Chapitre 24

Chapitre 24

Josh


Alors qu'il ne nous restait plus qu'une quinzaine de jours avant son départ, Elizabeth et moi passions tout notre temps ensemble. La nuit du 4 juillet, j'avais finalement franchi le pas en l'embrassant, cédant à ses charmes après plus d'un mois de réticence. C'était un acte que je n'aurais jamais pensé accomplir auparavant. Malgré tout, avec le recul, je me rendais compte que choisir de m'abandonner a elle, pourrait bien être la meilleure décision que j'aie jamais prise dans ma vie de jeune adulte.


Ce soir-là, une fois de plus, je venais de déposer Elizabeth devant son hôtel. Nous avions parcouru une multitude de restaurants originaux de la ville et arpentés des quartiers vivants, du Rodeo Drive au Musée d'Art du comté de Los Angeles. Chaque moment passé en compagnie d'Elizabeth était une véritable aventure. Malgré nos explorations et nos découvertes, nos lèvres n'avaient pas retrouvé le chemin de l'autre depuis le feu d'artifice.

Ce manque de la sensation électrisante que notre baiser avait suscitée, me pesait profondément.


En rentrant chez moi et apercevant une voiture stationnée dans l'allée, j'ai eu ce pressentiment que la beauté de ma journée allait disparaître, que quelque chose ne se passait pas comme prévu.


— Maman ?


En pénétrant dans le salon délabré, mon regard s'est d'abord posé sur la maigre valise qui trônait à côté du canapé. Puis, je l'ai aperçue elle, assise sur ce pauvre sofa tout tâché et délavé, arborant un sourire ténu. Son visage exprimait une fatigue et une vulnérabilité particulières.


— Tout va bien ?


— Viens t’asseoir mon fils, nous devons parler.


Elle a tapotée l'endroit à côté d'elle, affichant le même sourire faible qu'auparavant. C'est alors que j'ai remarqué ma tante Lynda dans un coin de la pièce. La présence de ma tante, sœur de ma mère, était inhabituelle. Elle vivait loin, très loin de nous, et nos rencontres étaient rares, ce qui expliquait que je la connaissais peu. Pendant plusieurs minutes, ma mère m'a observée sans mots, me fixant d'un regard scrutateur.

C'est finalement moi qui ai brisé ce silence pesant.


— Dites moi ce qui se passe.


Leur étonnement face à mon choix d'inclure ma tante dans la conversation était palpable, mais j'avais pressenti qu'il se passait quelque chose d'important. Leurs réactions suscitaient en moi une curiosité croissante, renforçant mes suspicions sur les dessous de cette rencontre inattendue.


— C’est ton père, Josh.


Bien évidemment, c'était toujours mon père, comme à son habitude. Il représentait invariablement le plus grand défi de ma vie, étant la seule cause de tous mes malheurs. Je me remémorais tous ces instants où il me maltraitait en l'absence de ma mère. Ses agressions étaient déclenchées par des motifs dérisoires : un rire trop sonore, parfois même le simple silence suffisait à provoquer sa rage et ses coups. Chaque pensée à ces épisodes douloureux ravivait en moi la souffrance et l'injustice que j'avais longtemps enfouies.

Tous les obstacles que je rencontrais étaient intimement liés à sa personne.


— Écoute Josh, ton père est vraiment en colère. Il est venu à mon travail ce matin.


— Pourquoi ?


Un goût amer apparu dans ma bouche, présageant que les paroles à venir ne seraient pas à mon goût. Je ressentis une certaine appréhension face à la tristesse de ma mère.


— Il est prêt à te faire beaucoup de mal. Il te reproche de m'avoir éloignée de lui.Il est venu ici plusieurs fois, Dieu merci tu n’étais jamais là.


Lorsque j'ai vu une larme couler sur sa joue, j'ai immédiatement ressenti un sentiment de culpabilité. Coupable d'avoir laissé ma mère seule face à un danger aussi imminent. Je lui ai accordé un moment pour qu'elle puisse poursuivre son récit. Elle a immédiatement séchée mes larmes.


— Ton père souffre de troubles mentaux Josh, il est dangereux. Très dangereux. Il te cherche partout. Il a même menacé des agents de police pour qu’ils te retrouvent.


Une nausée intense m'a envahi, et j'ai senti la colère s'imprégner dans chaque fibre de mon être, parcourant mon corps mais aussi mon esprit tout entier.


— Il ne me ferait pas de mal si on restait ici, mais je ne veux pas de cette vie pour toi mon fils. On mérites mieux.


— Comment ça « on » ?


Elle a échangée un regard avec sa sœur Lynda, et toutes deux ont aussitôt baissées les yeux. Un frisson de crainte m'a traversé alors que j'anticipais ce qui allait se passer ensuite.


— Je vais aller vivre chez Lynda, et je veux que tu viennes avec moi.


Seattle. Six heures de vol.

À l'évocation de cette destination, mon esprit s'est aussitôt tourné vers Elizabeth. Il me restait si peu de temps avec elle que partir maintenant serait trop brutal. Si on m'avait proposé cela un mois plus tôt, j'aurais accepté sans hésiter, prêt à suivre ma mère pour tout recommencer à zéro.

Pourtant, il y avait quelqu'un pour qui j'éprouvais suffisamment d'attachement pour envisager de ne pas partir. Deux semaines seulement, c'était tout ce qu'il me restait avec elle. Chaque instant de ce temps comptait désormais plus que jamais.


— Non…


J'ai levé les yeux vers ma mère, me sentant coupable de l'abandonner et de la laisser partir seule. Tout ce que je pouvais distinguer, c'était son large sourire teinté de larmes scintillantes.


— J’ai mes amis maman et…


— Je suis au courant, mon fils. Tu penses que je ne remarque pas quand mon fils sourit plus que d'habitude? Tout ce que je veux, c'est ton bonheur, mon chéri.


Ma gorge était serrée par l'angoisse. Je me retrouvais face à un choix déchirant entre les deux personnes qui comptaient le plus pour moi. Je pouvais sentir les non-dits peser dans l'air. Elle avait peur pour moi, craignant que mon père ne me fasse du mal.

Pourtant, j'avais l'intuition que ce n'était pas encore mon heure.

J'avais toujours eu des pensées sombres, l'envie de disparaître, mais cet été-là, j'éprouvais le désir de repousser l'inéluctable aussi longtemps que possible.


— Je te rejoindrai dans deux semaines maman, d’accord ?


— Je suis sure qu’il y a de très belle études de photo à Seattle. Les serrures ont été changées. Ton père devrait se tenir droit jusque là, les policiers ont portés plainte contre lui.


— Je suis fier de toi maman.


Elle a pleurée dans mes bras. J'essayais de me convaincre que je ne faisais que retarder mon départ. Je me sentais égoïste, pourtant j'étais persuadé que partir sans donner d'explications à Liz et à mes amis aurait fait de moi quelqu'un de bien pire.


Nous avions encore discutés pendant une heure supplémentaire. Puis, le moment est venu où elles ont dû partir. J'ai pris la maigre valise de ma mère et l'ai placée dans le coffre de la voiture de ma tante. J'ai étreint ma mère, admirant son courage


— Lynda, fais attention à elle.


Elle a simplement acquiescé, puis la voiture s'est éloignée de l'allée. À présent, j'étais seul. Le lendemain, je n'ai pas osé aller voir Elizabeth. J'avais peur d'accepter quelque chose que je m'étais efforcé de refouler.













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12 commentaires

Griffesdehors

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Il y a 10 mois

Cette mère est vraiment absente. Son père le recherche pour le tuer mais ce n’est pas grave?! Un peu trop facile, non ?

KBrusop

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Il y a un an

🥰😊

Emma Eichen

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Il y a un an

😘

Laryna

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Il y a un an

💜

Donà Alys

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Il y a un an

💫💫

Livre_e

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Il y a un an

J'ai vu ton message sur le groupe de soutien. Alors me voilà 🤠

Rachelmcz

-

Il y a un an

Merci beaucoup !! N’hésite pas à lire si l’envie te dit !

Diane Of Seas

-

Il y a un an

💚

Emeline Guezel

-

Il y a un an

🥰
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