Fyctia

- Ma petite sœur fréquente une personne en qui je n’ai pas totalement confiance. C’est pour ça que d’un côté nous sommes ici mais aussi parce que nous avons été invités pour l'événement de ce soir.

Séria ne répond pas. Un peu sous le choc de savoir que ce n’était pas rose avant que la marque Walker ne soit connue. Je suis chanceux d’avoir aidé ma famille à sortir des dettes qui nous ont accumulées au fil des années. C’est pour ça que nous faisons attention à nos fréquentations. Le moindre problème peut nous faire tomber tous ensemble.

Je n’arrive toujours pas à entendre leurs conversations. Ils rigolent, elle lui sourit chaleureusement. Nous avançons doucement chacun derrière l’autre. Ainsi nous arrivons à l’attraction. Ils sont tous devant tandis que nous nous retrouvons dans les dernières places. Séria hésite beaucoup à monter.

- Ne vous inquiétez pas, rassure le staff qui s’occupe de placer les clients sur le manège. Votre petit ami peut vous rassurer en vous tenant la main.

Je lui tend ma main sans rien ajouter, trop gêné pour répondre.Elle me la prend et me la serre. Elle ne me fait pas mal vu la force qu’elle met. Je ne comprends pas pourquoi est-ce que je me comporte ainsi. Je vais essayer de retrouver Madame Gonzales après ce petit séjour dans ce parc d’attraction. Elle doit savoir.

L’attraction démarre. Pas loin des cinquante kilomètres, nous arrivons dans une montée. On a l’impression que cette attente est longue alors que nous arrivons bientôt au sommet. La vue du parc est impressionnante. Le wagon s’est arrêté juste avant la descente. Séria serre plus fort ma main.

- La vue est impressionnante, lui dis-je pour la rassurer. Tu vas manquer quelque chose.

- J’ai trop peur, me confie-t-elle.

- Ayez confiance en moi.

Elle ouvre les yeux et observe juste avant que le wagon ne descend sur son chemin de rail. Les cris sortent de partout. Cette sensation où le vent vous explose le visage est ahurissante. Je m’éclate. En cinq minutes, le manège revient à son point de départ.

- Je vous déteste, expire-t-elle fortement après être descendue du wagon.

- Tu n’es jamais monté dans un manège à forte sensation ? demandé-je alors que nous sortons de l’attraction. On se sent un peu plus proche du ciel pour voler.

- Oui, vous avez raison. La vue était magnifique. Mais la prochaine fois, je passe mon tour.

Je ne sais pas si nous aurions une prochaine fois ensemble. Elle est parfaite pour mettre mon planning en ordre. Au début, je n’arrivais plus à savoir où est-ce que j’allais. Depuis que j’étais recommandé, je ne me suis plus séparé de Séria. Elle se doute de quelque chose par rapport à Madame Gonzales. Les relations avec les autres sont en partie faites par ma secrétaire. Les sponsors sont choisis grâce à des mannequins qui défilent pour nous où bien des acteurs qui portent nos tenus spécialisés confectionnés pour les avant premières. Je dessine qu’avec l’envie maintenant.

Je m'arrête lorsqu’ils ne bougent plus.

Je les observe de l’autre côté. Ils sont les seuls à être encore dans l’allée principale où le défilé des mascottes va commencer. Je ne suis pas proche d’eux et je n’arrive pas à entendre ce qu’ils disent. Sans que je m’y attende le moins. Ils s’embrassent.

Mon cœur de grand frère se brise en mille morceaux. Je ne suis pas prêt à voir Rachel prendre son envole. Comment est-ce que les parents ont fait ? Nous devons la protéger de ces garçons qui sont prêts à lui briser le cœur si rien n’est sérieux entre eux. J’avance d’un pas, mais ma secrétaire m’empêche d’aller plus loin.

- J’éviterais à votre place, se place-t-elle devant moi. Si vous aviez autant peur pour elle, discutez-en ensemble. Elle pourra vous rassurer vous même.

- Je n’y arriverai pas, lui confessé-je. Je me dispute souvent à ce sujet car je sais qu’elle n’est toujours pas prête à se lancer dans une relation.

- Vous….

- Tu, se ravise-t-elle en voyant que je la fusille du regard, as besoin d’avoir tes proches près de toi. Sauf qu’il y a une limite. Les disputes montrent qu’elle veut passer à autre chose et partir découvrir le pays.

- Tu t’y connais beaucoup, soupiré-je en murmurant plus pour moi-même.

- J’avais aussi une sœur qui voulait sortir de son lit d’hôpital et voir à quoi ressemblerait tous ses paysages qu’elle observait simplement à travers un écran. La vie a fait qu’elle n’a pas survécu à sa dernière opération.

- Je n’en savais rien.

- Tu n’y es pour rien, souffle-t-elle tout en regardant le défilé des mascottes dans leurs chars. Je n’étais pas vraiment proche d’elle, mais je comprenais ce besoin.

Je me rends compte que je ne connais pas assez ces personnes qui travaillent depuis de nombreuses années avec nous. La marque Walker a été mon bouclier et ensuite ce besoin vital pour survivre. Je ne peux pas me séparer trop longtemps de cet endroit. Mais, Séria a raison. Prendre du temps pour soi sur autre chose nous apaise. Qu’est-ce que je suis censé faire maintenant ?

- Allons faire un tour dans un manège sans qu’il y ait de forte sensation. dit-elle tout en me prenant par le bras.

- Et la parade ? Tu ne veux pas la voir ?

- Non, je ne suis pas une gamine qui courre après les mascottes pour avoir une photo. Je profite comme si j’étais un rendez-vous amoureux avec mon copain.

Pourtant, nous avons aussi toute la nuit pour en profiter avec une parade exceptionnellement faite pour l'événement en plus d’une boîte de nuit. Autant en profiter le temps qui me reste avant de rentrer à la maison sans que je puisse me préoccuper des autres pour une fois.