Fyctia

Ma tête me fait mal lorsque j’essaye d’ouvrir les yeux. Une alarme sonne depuis mon téléphone. Je l’arrête pour essayer de voir au mieux l’heure exacte. Il est sept heures et demie du matin. J’ai promis à la famille Walker d’emmener Rachel au parc d’attraction.

Sur la table de chevet, il y a un plateau petit déjeuner avec un verre d’eau et un médicament. Je m'assois pour le prendre et éviter de déglutir. J’attends quelques instants avant de pouvoir manger ce bon petit déjeuner. Je dois quand même me dépêcher si je ne veux pas qu’on soit en retard. Attend, qu’est-ce qui s’est passé hier soir ? Je me souviens juste d’être rentré avec Rachel.

Mince de merde. Je l’ai laissé avec ma sœur hier soir sans que je puisse lui dire au revoir. Je suis vraiment un connard.

Je sors de ma chambre et je fais face à ma grande sœur. Je ne peux plus rejoindre le salon. J’entends sa voix qui rigole à cause de mon futur beau-frère qui lui raconte les péripéties.

- Qu’est-ce que tu fais là Lincoln ? me demande-t-elle en me bloquant le passage. Tu ferais mieux d’aller prendre une douche et de te changer vite fait.

- Où est Rachel ?

- Dans le salon, soupire-t-elle. La pauvre, je serai en colère contre toi après que tu sois aller dans ta chambre sans la moindre explication.. Elle n’a même pas pu retourner chez elle car ses frères ont eu un impératif familial dans la nuit.

- Quoi donc ? Ce n’est même pas important qu’ils viennent chercher leur petite protégé comme c’est FAMILIAL.

- Ce n’est pas moi qu’il faut que tu dises ça, ils veulent la protéger du mieux qu’ils le peuvent. Je n’ai pas eu plus d’informations sur le sujet quand ta sœur m’a passé son frère au téléphone. Va prendre ta douche sinon vous allez être en retard et je ne veux pas gâcher tes chances pour lui proposer.

- Merci de me le rappeler grande sœur.

Je rebroussé chemin. Passant par ma chambre pour prendre des habits, Kiara me suit à la trace. Elle ne veut pas que j’aille voir Rachel dans cette tenue. Il est vrai que j’abuse sur la présentation. Je me suis endormi juste après avoir vidé tout l’estomac. L’odeur de ma pièce à vivre est insupportable. Ma grande sœur fait aérée avant de prendre mes draps pour les laver.

- La prochaine fois Lincoln, soupire-t-elle, je te laisserai dormir dehors si tu reviens en ayant bu une gorgée d’alcool.

- J’en prend note quand ça sera ton tour.

- Lincoln ! s’écrit-elle alors que je m’enferme dans la salle de bain.

L’eau de la douche me réveille deux fois plus vite. Kiara a coupé l’eau chaude pour que je ne me plonge pas dans mes pensées. Je la déteste quand elle fait ça. Je me suis loué un logement pas trop loin du centre commercial pour pouvoir travailler. Ma grande sœur a décidé de venir emménager avec moi et son copain. D’ici la semaine prochaine, je vais me retrouver tout seul dans ce grand appartement.

Je me prépare et enfile la tenue que j’ai choisie. Pas trop serré, adapté comme pour être à l’aise. Nous allons faire plusieurs attractions. Le plus proche est celui J’espère que ça va lui plaire.

Mon futur beau-frère raconte la péripétie de notre famille pour aider notre mère à finir son roman.

- Tu es prête Rachel ? dis-je en les coupant dans leurs conversations.

- Je n’ai pas encore raconté le plus croustillant de cette histoire, râle-t-il.

- On doit y aller si on ne veut pas rater notre train. Et puis, on doit passer par chez elle pour qu’elle puisse prendre des affaires de rechange.

- Quel chance d’avoir ce petit week-end rien que pour vous deux. Plutôt tu évites que je te fous la honte.

- Tu n’avais pas dit que c’était pour une journée à mes frères ? mentionne-t-elle en se levant pour me rejoindre. Je te rappelle que tu m’as snobée après que tu sois allée aux toilettes.

- Je suis désolé, m’excusé-je après avoir lui fait la bise sur la main.

- Vous êtes sûr que vous ne sortez pas ensemble ? nous demande-t-il. Il y a aussi le petit déjeuner que vous allez manquer.

- Non, nous ne sommes que partenaires sur notre projet de cours. On fait simplement connaissance et si Rachel veut aller plus loin, elle me fera savoir.

J’avance Rachel ma main dans son dos pour aller plus vite. Le train n’attend pas et il peut même partir avant l’heure. D’abord nous devons passer chez elle. Il n’est que huit heures trente et on l’a pour dix heures.

- Je ne veux pas te presser mais on doit d’abord aller chez toi.

- Tu aurais pu me prévenir que c’était pour deux jours dans ce parc d’attraction, répond-t-elle en mettant les chaussures.

- J’y vais parce que je dois aussi faire ma part du boulot.

- C’est quoi ce boulot ?

- Tu verras, sourié-je.

Le métro est bondé le matin. Rachel est une personne connue et pourtant, je me retrouve embarquée dans les murmures grâce à ma carrure que certaines filles autour me trouvent beaux. Les mecs essayent de s’approcher pour tenter de la toucher. Ma main se met autour des hanches de Rachel et la serre jusqu’à ce qu’elle me touche. Enfin, je sens une de ses mains se poser sur mon torse. Mon cœur palpite. J’évite avec ma grande veste qu’une personne puisse l’inviter à cause de sa tenue d'hier soir. Je la cache pour la garder rien que pour moi. Malgré qu’elle a déjà sorti cette tenue pour l’une des grandes soirées after après le défilé, je me sens heureux qu’ils se soient tous mis sur leur trente et un pour moi. Donner une bonne impression prouve qu’ils ne se foutent pas de ce qui rentre dans leurs maisons.

Cette fois-ci, j’entre chez eux comme si c’était chez moi. Je me sens de plus en plus à l’aise dès que je mets un pied aux alentours. Sans dépasser les bornes. Je ne fais pas encore partie du cercle. Je remarque que c'est le calme absolu. Ils doivent tous être au boulot à cette heure-ci. Rachel essaye d'appeler un de ses frères mais aucun ne répond.

La chambre de Rachel est vraiment en bordel. Je croyais qu’elle aussi avait cette fibre artistique mais. Je me demande si son ordinateur est aussi comme ça. Le projet va être long à traiter.

Je suis le premier garçon, en dehors de ses frères, à rentrer dans son repère le plus intime. Je me sens au-dessus de tous ceux qui ont voulu l’avoir en tant que petite amie.

Je remarque une boîte cadeau bien rangée sur son bureau. Comme si, malgré tout le bazar, il avait une bulle de protection qui empêche toute intrusion.

- Y a-t-il bientôt un anniversaire ? Parce que le mien est encore lointain, demandé-je alors que je prends cet objet dans les mains.

- Oh ça, le récupère-t-elle, je n’ai pas eu le temps de le donner et je le garde dès que l’occasion viendra.

- Il était pour ton ex ?

Mon coeur se serre à cette mention. Pense-t-elle toujours à lui ? Savoir ça me met en colère. Ses relations amoureuses sont inconnues. Beaucoup s’approchent d’elle mais ils se font éjecter par les membres de la famille aussitôt venus.

- Il est mort de toute façon.

Tout mon être s’arrête de fonctionner. Comment arrive-t-elle à en parler ? Est-ce bien ce qu’il s’est passé il y a cinq ans ?